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Frédéric, habitant la côte basque, raconte Bétharram : "Ils se sont crus tout permis sur des enfants"

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Alors que près de 80 plaintes ont été déposées pour dénoncer le comportement de membres de l'institution Bétharram dans le Béarn, l'une des victimes, Fréderic, habitant la côte basque, raconte l'agression dont il a été victime dans les années 80.

Cette semaine, 43 nouvelles plaintes ont été déposées pour des faits qui sont déroulés au sein de l'institut Bétharram
Cette semaine, 43 nouvelles plaintes ont été déposées pour des faits qui sont déroulés au sein de l'institut Bétharram © Maxppp - David Le Deodic

Frédéric, 48 ans, habitant sur la côte basque, raconte l'indicible ce jeudi sur France Bleu Pays Basque : sa scolarisation dans les années 80 à l'institut catholique Bétharram marquée par une agression sexuelle dont il a été victime. Ce père de famille s'apprête à déposer plainte, pour faire la lumière sur ce qu'il s'est passé à cette époque dans les couloirs et les pièces de ce collège-lycée catholique béarnais.

Une arrivée sur place en 1983 en "toute confiance"

C'est avec des frissons et la voix un peu tremblante que ce "colosse de 100 kilos", comme il se présente lui-même, raconte l'ambiance de l'époque. Nous sommes au début des années 80, Frédéric a tout juste 8 ans, et il s'apprête à intégrer un établissement présenté comme une institution d'élite, d'excellence : "C'est presque comme un cadeau qu'on me fait". Or, très vite, l'enfant commence à voir et entendre des scènes de "torture, de sadisme (...) On n'est pas 76 plaignants à râler parce qu'on a eu une éducation dure. C'était vraiment des sanctions, des violences éducatives qui étaient encouragées et tolérées dans les années 80, avec des passages à tabac en règle."

Fréderic raconte l'agression sexuelle dont il a été victime

Il se souvient d'une journée, celle du 29 mai 1985. Il s'en souvient, car c'était soir de foot, avec la finale de la Coupe d'Europe de football des clubs champions opposant Juventus de Turin et Liverpool : "Il y avait un surveillant qu'on appelait Cheval qui m'avait puni. J'ignore encore la raison pour vous dire à quel point cette raison devait être sans intérêt. On avait très peur de celui-là parce que c'est celui qui tapait le plus fort. Il avait un petit cérémonial avec sa chevalière qu'il retournait avant de frapper les élèves. Il m'a laissé trois heures sur le perron, puis j'ai pris une claque suffisamment violente pour me retrouver au sol. Et derrière, j'ai pris un coup de pied que j'ai reçu dans la hanche."

La scène ne s'arrête pas là, puisque le surveillant en question l'emmène alors dans son bureau : "Je pleurais à chaudes larmes. Il m'a demandé si je voulais un câlin. Innocemment, j'ai répondu oui. En fait, j'étais même plutôt très satisfait, car j'avais l'impression d'être protégé. Il m'a caressé le visage, les cheveux, les cuisses. La dernière image que j'ai de lui, c'est qu'il a les jambes écartées et à travers son pantalon marron, je devine son sexe, et il me met le visage sur son sexe en érection. C'est la dernière image dont je me souviens."

Des surveillants qui travaillaient avec le sentiment de "toute puissance" et qualifiés de "pédo-criminels"

Fréderic annonce sur France Bleu Pays Basque qu'il va porter plainte, pour avoir des réponses, faire la lumière sur ce qu'il s'est passé à cette époque : "Il y a des actes qui ont été posés sur des enfants et on n'était pas dans l'éducation. Là, on était dans du sadisme. Et je n'hésite pas à caractériser ces hommes de l'époque de pédo-criminels parce qu'on était à leur merci. Bétharram est vraiment devenu une forteresse où certaines personnes se sont crues tout permis sur des enfants."

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