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Projet de super collisionneur : place au dialogue avec les habitants, dit le porte-parole du CERN

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Le CERN organise une première réunion publique à Meyrin sur le projet de nouveau tunnel circulaire de 91km de circonférence à 200 mètres sous terre, en grande partie sous la Haute-Savoie. Objectif pour le porte-parole du CERN Arnaud Marsolier : échanger avec les habitants inquiets des conséquences.

Le CERN de Genève travaille sur un futur collisionneur, un tunnel circulaire souterrain de 91km de circonférence en partie sous la Haute-Savoie (Illustration).
Le CERN de Genève travaille sur un futur collisionneur, un tunnel circulaire souterrain de 91km de circonférence en partie sous la Haute-Savoie (Illustration). © Maxppp - Gregory Yetchmeniza

C'est un projet scientifique qui implique 23 pays européens, à l'horizon 2040 - 2050, et qui est porté par le CERN, le Laboratoire européen de recherche en physique des particules de Genève : un tunnel souterrain circulaire de 91km de circonférence, à environ 200m sous terre. Ce tunnel de 5 à 6m de large passerait sous les montagnes de Vuache et des Bornes, et sous une vingtaine de communes en Haute-Savoie.
Les études ont démarré et des habitants concernés ont reçu depuis le début de l'année un courrier pour les avertir de futurs carottages sur leur propriété. La réunion publique de ce soir (qui sera retransmise sur le site du CERN) doit répondre à leurs questions, leurs inquiétudes.

Pourquoi une première réunion publique d'information seulement maintenant, alors que les études de faisabilité pour ce gros projet remontent à plus d'un an ?

Arnaud Marsolier, porte-parole du CERN : On est peut-être à 10 ans de commencer à creuser un tunnel si jamais ça devait se faire. On est dans un projet qui n'est pas encore accepté. En réalité, on est en train d'étudier si on serait capable de faire une machine extraordinaire qui nous permettrait d'étudier le boson de Higgs, cette fameuse particule qu'on a découvert en 2012 et qui a donné lieu au prix Nobel. On voudrait l'étudier plus en détail et pour ça, on sait qu'il nous faudrait une machine plus grande. On est en train de regarder si c'est possible. Cette réunion d'information et d'échange, c'est pour marquer la volonté de dialogue du CERN. On est bien conscient qu'il peut y avoir certaines préoccupations, des questions. On veut répondre à ces questions, on veut engager le dialogue pour pour voir dans quelles conditions on pourrait faire un tel projet.

Les conséquences souterraines, notamment pour les nappes phréatiques, les sources et au-dessus pour les habitations, les entreprises et toutes les activités ont été évaluées ?

Arnaud Marsolier : L'objet de l'étude, c'est vraiment de couvrir tous les aspects d'un tel projet. C'est un défi immense, évidemment. Mais on n'en est pas à notre coup d'essai. On a déjà le grand collisionneur de hadrons qui est le plus grand accélérateur de particules au monde qui fait 27 kilomètres. Donc on sait faire un projet comme ça d'une certaine manière. Mais oui, évidemment, l'étude regarde tous les aspects, que ce soit les aspects techniques, les contraintes locales, les questions d'environnement qui nous tiennent évidemment très à cœur. Cette étude sera terminée seulement l'année prochaine, mais par anticipation on veut déjà dialoguer avec les habitants. On est en train de dessiner quelque chose qui n'existe pas. Il y a encore de la place pour le dialogue.

Les associations environnementales en Haute-Savoie parlent de 20 millions de tonnes de gravats qui seraient extraits des sous-sols. C'est la réalité ? Ils seraient traités comment ?

Arnaud Marsolier : Sur les chiffres, je ne les ai pas en tête mais ce n'est pas un tunnel très grand. On parle d'un diamètre de 5 à 6 mètres, ce n'est pas la même taille que ce qu'on peut imaginer pour un grand tunnel routier par exemple. Pour les matériaux d'excavation, on est en train d'étudier, on a des expérimentations qui sont lancées pour pour voir comment on peut les transformer en terres agricoles par exemple, quelque chose d'assez innovant. On ne sait pas aujourd'hui si on arrivera à faire ça, soyons très clairs. Mais il y a une volonté de la part du CERN de limiter l'impact au maximum sur tous les aspects. Sur les questions d'énergie, [NDLR : il est question de 4000 Gwh par an de consommation énergétique de ce futur collisionneur, l'équivalent d'une ville comme Marseille] on est évidemment incapable d'évaluer la consommation électrique d'une telle machine à l'horizon 2060. La machine dont on parle aujourd'hui et qu'on voudrait commencer d'ici une dizaine d'années consommerait peut-être 30 à 50 % de plus que l'accélérateur actuel. On est dans une gamme assez proche de ce qu'on fait déjà. C'est vrai que le CERN consomme avec le LHC beaucoup d'énergie et c'est pour ça d'ailleurs que dès l'origine, le CERN a réuni des pays du monde entier pour réaliser de telles machines. 23 pays sont associés.

Réunion publique ce mercredi 24 avril de 18h à 20h dans l'amphithéâtre du Cern à Meyrin (Canton de Genève)

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