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Parlons EPI, Equipements de Protection individuelle

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Bien trop souvent on voit encore, sur les réseaux sociaux, des photos de jardiniers amateurs utilisant un pulvérisateur sans aucune protection corporelle. Or, même pour des produits bio, il est nécessaire de prendre des précautions.

EPI traitement
EPI traitement © Getty - Olena Smyrnova

Bien trop souvent on voit encore, sur les réseaux sociaux, des photos de jardiniers amateurs utilisant un pulvérisateur sans aucune protection corporelle. Or, même pour des produits bio, il est nécessaire de prendre des précautions.

Qu’est-ce qu’un EPI,

L’Équipement de Protection Individuelle est un matériel qui permet, sinon d’éviter un accident ou une intoxication, au moins d’en limiter les effets délétères. On parle de gestion du risque.
Dans le jardin, ce qui vient d’abord à l’esprit, c’est bien sûr l’intoxication avec un produit phytosanitaires, mais il y a tout un tas d’autres dangers potentiellement mortels, qui nous guettent.
Citons par exemple, les tondeuses, débroussailleuses, tronçonneuses, taille haies, qui constituent des matériels à haut risque potentiel de coupure grave ou de réception de projectiles.
A cela il convient d’ajouter tous les risques de chute de l’opérateur ou le risque de recevoir un objet qui tombe.
Par définition, l’amateur n’est presque jamais formé à la gestion de ce risque que bien souvent il ignore.

Alors comment agir pour éviter un passage au service des urgences hospitalières ?

Dans le milieu professionnel, il existe le Document Unique, un recueil des accidents identifiables qui risquent de survenir . Ce document regroupe aussi toutes les mesures qui sont prises pour prévenir les accidents et en atténuer les conséquences.
Ce document est un document vivant, c’est à dire qu’il évolue en fonction des situations et qu’il doit être révisé régulièrement.
L’amateur peut s’approprier ce concept et faire un liste des dangers qui peuvent le guetter.

  • Pour cela il suffit, de lister tous les types de tâches que nous accomplissons, même les plus rares, d’analyser, pour chaque toutes actions qu’un travail nous impose,
  • Puis de rechercher pour chacune de ces actions, quels pourraient être les causes d’accident
  • Enfin, il convient de trouver, pour chaque risque identifié, quelles actions de préventions il convient de mettre en place.
  • Il est conseillé de noter tout cela dans un document et de l’ouvrir de temps en temps pour se rafraîchir la mémoire.

Ce travail peut sembler fastidieux mais il est extrêmement utile, peu sauver des vies, éviter des maladies graves, éviter des mutilations ou handicaps majeurs que nous devrons assumer tout le reste de notre vie.
Voici quelques groupes de risques les plus fréquents :

A noter, que tous les produits « faits maison », toutes les recettes de grands mères, tous les produits bio ou « naturels » utilisés pour protéger des plantes sont des produits phytosanitaires et à ce titre ils entrent dans la liste des causes d’accidents et intoxications qui peuvent être graves, pouvant aller jusqu’à favoriser le développement de cancers.

Ce qu'il ne faut surtout pas faire
Ce qu'il ne faut surtout pas faire © Getty - photo modifiée Mgstudyo

On peut par exemple citer en culture biologique, le cuivre, très toxique pour le foie, le pyrèthre qui est un neurotoxique et dont l’emploi répété sans protection peut conduire à des lésions neurologiques (Maladies de Parkinson, d’Alzheimer), , l’azadirachtine (huile de neem) perturbateur endocrinien, les différents purins, qui mal préparés peuvent être des bouillons de culture. Ajoutez à cette liste des cancers du foie.

Le danger est inhérent au produit, mais le risque résulte des conditions d’emploi.

Mettre des gants imperméables (nitrile conseillé), un masque respiratoire au charbon actif, et une tenue déperlante sont les moyens de maîtriser le risque, dès la préparation de la bouillie.
Ne pas traiter en milieu clos, surtout par forte chaleur.
Quitter les protections et se laver dès la fin des opérations.
Il y a un risque souvent méconnu lors de la préparation de la bouillie avec une poudre. Certains de ces produits, peu toxiques en traitement, peuvent causer des lésions graves aux poumons s’ils sont inhalés (Argile par exemple).
Il est très important aussi de respecter les consignes qui se trouvent sur tous les emballages de produits phytosanitaires vendus.

Les engins et outils à moteur, particulièrement ceux qui sont tranchant, rotatifs ou chauds :

Tondeuses à gazon. Il faut absolument porter des chaussures fermées en cuir, ou idéalement des chaussures de sécurité. Éviter les travaux dans dans des pentes, et quand c’est le cas, il faut que le tondeur ne se retrouve jamais en dessus ni en dessous de l’engin, toujours à la même hauteur et latéralement.

Débroussailleuses : les projections de débris sont quasi permanents. Il faut donc des bottes, des pantalons, des gants et bien sûr un casque et une visière pour travailler avec.
Il fait aussi respecter des distances de sécurité par rapport aux autres personnes.

Les taille-haies sont machines tranchantes qu’on utilise parfois en hauteur, ils représentent un triple danger, les coupures, les brûlures pour les moteurs thermiques, et les chutes. Porter des gants et des manchettes anti_coupure et bien préparer son chantier.

Sécateur électrique et gants de protection
Sécateur électrique et gants de protection - Pellencgroup image Wikipedia

Les sécateurs pneumatiques ou électriques sont des machines particulièrement dangereuses. Il est indispensable de porter au moins un gant en côte de maille (comme les bouchers pour désosser) car quand la poignée est pressée la coupe est irrémédiablement déclenchée et un doigt ne l’arrête pas.

Le travail en hauteur est aussi une importante cause de chutes et de traumatismes graves.

Travail en hauteur sécurisé
Travail en hauteur sécurisé © Getty - Marc Dufresne

Échelles, échafaudages, arbres. Il convient de suivre un stage de formation pour ce type de travail.

Le bruit est un facteur important de traumatismes avec des pertes d’auditions presque toujours irréversibles. Porter des protections acoustiques (casques ou bouchons) adaptées.

Enfin, ne pas oublier que certains végétaux sont toxiques, vénéneux agressifs comme la grande berce du Caucase, Heracleum mantegazzianum qui peut occasionner de graves brûlures de la peau en cas de simple contact

Il ne faut jamais oublier que ce n’est pas la dangerosité d’un travail qui importe, mais le risque qui en découle et qui peut être plus ou moins bien maîtrisé, et que bien souvent les lésions sont irréversibles.

  • Toujours analyser une tâche avant de commencer un travail,
  • Entretenir le matériel,
  • Ne plus employer de machines anciennes n’ayant pas les sécurités nécessaires prévues par la législation en vigueur.
  • Porter les EPI.

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