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Comprendre et gérer le problème de la cloque du pêcher

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Des feuilles de pêcher déformées et d’une belle couleur rouge vif au printemps, c’est la cloque du pêcher alors comment gérer ce parasite qui pénalise nos arbres fruitiers ?

feuille de pêcher cloquée
feuille de pêcher cloquée © Getty - Daniela White Images

Quand le printemps est froid et humide, certains de nos pêchers se parent de feuilles rouge vif et boursouflées, mais ce n’est pas la manifestation de l’attaque de pucerons. C’est un autre parasite, la cloque du pêcher.

Quelle est cette maladie ?

L’agent de ces déformations est un champignon ascomycète Taphrina deformans, qui présente quelques particularités :

  • Les feuilles touchées sont déformées par des boursouflures qui sont toujours rouges, parfois en fin de cycle du champignon apparaît un duvet blanchâtre, sa fructification,
  • les cloques vertes ne sont pas dues à Taphrina deformans mais à un autre parasite l’oïdium,
  • La cloque ne se développe que par température basse, elle disparaît dès que la température moyenne commence à monter, c’est souvent l’oïdium qui prend le relais
  • La cloque est propagée par les gouttelettes d’eau,
  • La contamination se fait principalement en automne au moment de la chute des feuilles. Les spores hivernent dans les écailles des bourgeons et dans les anfractuosités des écorces,
  • Les fruits peuvent être touchés, ils sont alors eux aussi cloqués,

Cette maladie peut être dangereuse pour l’arbre
Quelques feuilles cloquées ne menacent pas la vie de l’arbre mais l’affaiblissent, il est aisé de comprendre que plus le parasite est présent et se manifeste, plus l’arbre est affaibli, les feuilles atteintes tombent prématurément l’arbre perd de la vigueur et de la résistance aux autres parasites, ce qui peut conduire à son dépérissement total.

pécher cloqué
pécher cloqué © Getty - Steve Goossen

En plus, ce champignon présente une particularité dans son cycle végétatif, il a une phase non parasitaire dite saprophile, c'est à dire qu'il se développe sur de la matière organique en décomposition, Au cour de cette phase il n'est pas parasite mais peu se propager et se disséminer

Une sensibilité variétale

Certaines variétés sont plus touchées que d’autres
Il y a deux facteurs qui déterminent la gravité des attaques :

  • La sensibilité variétale. Il est assez facile d’obtenir de nouvelles variétés de pêches et la sélection passée ne s’est pas suffisamment préoccupée de ce paramètre,
  • La météorologie. Ce sont les printemps froids et humides qui favorisent le développement du champignon.

Comment combattre ce parasite

Quand on voit rougir les feuilles, il est trop tard pour agir, les feuilles touchées sont perdues. Par contre le principal de la contamination se passant au moment de la chute des feuilles, la lutte la plus efficace se situe à cette période et c’est le cuivre qui reste la substance active la plus efficace en deux à quatre pulvérisations suivant le risque météorologique, automne pluvieux, et la gravité de l’attaque du printemps précédent.

Au printemps, une surveillance s’impose pour compléter la couverture sanitaire avec des stimulateurs de défense des plantes, Bacillus amyloliquefasciens, Saccharomyces cerivisae par exemple.

Le traitement d’automne au cuivre n’est pas toujours indispensable, il faut le faire quand on a eu une année avec de fortes attaques cryptogamiques car c’est un protocole qui fonctionne aussi très bien contre la moniliose, la pourriture des fruits.

Et les coquilles d’œufs ?

On voit parfois des coquilles d’œufs pendues aux branches des pêcher, paraît-il contre la cloque, mais l’efficacité de ce procédé est totalement nulle, on ne sait pas vraiment d’où vient cette légende mais il n’y aucune raison pour que les coquille d’œufs aient un effet quelconque sur des maladies des arbres.
De même certains préconisent de planter de l’ail au pied des pêchers, c’est moins absurde que les coquilles d’œufs mais ca ne fonctionne pas non plus car c’est une extrapolation du pouvoir antifongique de l’ail. A la limite une pulvérisation de jus ou de décoction d’ail serait plus logique mais pas très efficace contre ce problème.
Quand aux différents purins préconisés par certains auteurs, leur efficacité aussi reste à prouver.

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