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L'ancienne usine à papier Lacroix d'Angoulême

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C'est dans une abbaye bénédictine d'Angoulème, devenue usine à papier, qu'a été produit le papier à cigarettes Rizla+

C'est à Angoulême que les papiers à cigarettes Lacroix ont longtemps été fabriqués
C'est à Angoulême que les papiers à cigarettes Lacroix ont longtemps été fabriqués © Getty

Direction la Charente et Angoulême où nous allons parler particulièrement aux fumeurs ou aux anciens fumeurs qui roulaient autrefois leurs cigarettes…

Vincent Bretagnolle : Au commencement, il y a une abbaye bénédictine. Cette abbaye a été l'une des plus importantes d'Aquitaine. L'église primitive, bâtie au temps du saint fondateur, a été consacrée vers 560. Elle est reconstruite au 11e siècle, après avoir été brûlée par les Normands. L'abbaye n'est plus que ruine après les invasions anglaises, et des travaux sont entrepris au 15e siècle. Mais le monument est de nouveau ravagé au 16e siècle lors des Guerres de Religion. Le 18e siècle voit le déclin définitif. Il ne reste que trois religieux lors de sa fermeture sous la Révolution.
Elle est vendue comme bien national à la Révolution. De l'abbaye médiévale subsistent des bâtiments des différentes périodes (caves, logis, portail monumental, vestiges de l'infirmerie et du cloître).

Après la Révolution française, on y fabrique du papier

Dès 1791, le sieur Grattereau a racheté une partie des moulins pour les transformer pour la production de papier. En 1819, c’est Antoine Lacroix qui rachète progressivement l'essentiel des lieux pour sa production de papiers qui emploiera jusqu'à 200 employés. Les moulins sont progressivement reconstruits dans le courant du 19e siècle.
En 1860, Léonide Lacroix fonde sa propre usine sur la partie occidentale de l'abbaye -donnant sur le carrefour- et y lancera la production du papier à cigarettes Rizla+ (Lacroix).

Que reste-t-il de ce site industriel ?

Les bâtiments pierre et brique, à structure intérieure métallique, sont édifiés en 2 temps : entre 1880 et 1885, puis en 1898-99, par l'architecte Édouard Warin (auteur du Marché couvert).
Léonide Lacroix, pour s'implanter ailleurs, cède son site de l'abbaye à Frédéric Veyret en 1914, dont l'entreprise sera dirigée par Charbonneaud à partir de 1955. La papeterie fermera définitivement en 1977. Au niveau du rez-de-chaussée de l'établissement industriel bâti par Léonide Lacroix, subsistent des salles de l'abbaye, de la fin du Moyen Âge.
La création de l'Appart'City hôtel autour de l'an 2000 a provoqué la démolition de la plupart des intérieurs industriels avec sa structure métallique.

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