Le festival ManUrban célèbre la culture urbaine à Châtellerault les 9 et 10 septembre
Démos de skate, atelier d'écriture, freestyle de hip-hop, concerts... Le festival ManUrban, petit frère du festival Jeunes Talents voit les choses en grand ces 9 et 10 septembre. L'occasion de découvrir les mille et un visages de la ville à travers ses artisans, son patrimoine, bref, son histoire !
Une belle évolution pour le festival Jeunes talents de Châtellerault ! Désormais, au-delà des habituelles scènes ouvertes de rap, c'est toute la culture urbaine qui est mise à l'honneur avec du graff, slam, sports comme le basket sans oublier le skate ce week-end du 9/10 septembre 2023.
Quoi de mieux que le site de l'ancienne Manufacture d'armes de la commune pour s'y dérouler ? Défi relevé par Le 4, structure organisatrice de l'événement qui est un lieu dédié au service des initiatives des jeunes.
Nous en avons profité pour vous faire découvrir quatre autres lieux emblématiques de la ville, et surtout des passionnés.
Il est question du Grand Atelier, Musée d'art et d'industrie avec un grand angle sur l'espace dédié au cabaret du Chat noir à Montmartre créé par un Châtelleraudais, du coutelier de la rue Bourbon Le Manuchard géré par Christian Baudinière, de l'histoire du pont Henri IV qui sépare les deux rives de la ville et à la même occasion deux mentalités, et enfin de la vie de 3 anciens apprentis de la Manufacture avant sa fermeture en 1968.
Le skatepark, point névralgique du festival
La structure inaugurée en 2017 fait la joie des skateurs et autres amateurs de sports de glisse de Châtellerault et communes environnantes.
Selon Valérie Lavaud, directrice du "4", centre d'information-jeunesse qui organise le festival ManUrban « le lieu s'est imposé à l'événement ». En effet, qui dit culture urbaine dit skate, BMX... Et les adeptes auront de quoi faire ce week-end du 9/10 septembre 2023 avec des démos, initiations, contests, etc.
Pour Niels Cavalli, président de l'association La Manu Ride Culture qui promeut la pratique de la glisse, ce lieu fait partie des plus beaux skateparks de France. En effet, la vue de la Vienne, les dalles de toutes les nuances de gris, et surtout un bowl (structure creusée) impressionnant par sa profondeur fait le bonheur de tous les riders.
► Programme détaillé du festival
Pour Pierre, Claude et Jean, la Manu... C'est comme si c'était hier !
Claude Dubreuil, Pierre Herpailler et Jean Gérard sont trois anciens apprentis de la Manufacture. Avant sa fermeture en 1968, ils ont succinctement intégré les bancs de cette école professionnalisante, gage d'excellence, dont les horaires étaient calquées sur celles des ouvriers (jusqu'à 8 000 au début du XXe siècle), à savoir 45 heures par semaine.
Passionnés par cette étape de leur vie qui les a marqués à jamais, les trois acolytes, sont au conseil d'administration de l'association Manu-Châtel qu'ils ont fondé en 2016. Ils militent pour faire perdurer la mémoire de ce savoir-faire, et sont d'ailleurs à l'origine de la restauration d'anciennes machines-outils qui figurent au sein du musée, le Grand Atelier, structure attenante aux anciennes tours de chaufferie.
Le pont Henri IV, trait d'union d'une histoire qui persiste
On ne mélange pas torchons et les serviettes ! Comme à Paris, l'esprit "rive droite versus rive gauche" est bien installé à Châtellerault. Rive gauche de la Vienne, le quartier Châteauneuf est historiquement le quartier populaire, exacerbé par la présence de la Manufacture de ce côté et des ouvriers qui y résidaient. Même avant, cette zone était le lieu d'histoires sombre, et de rues pas tellement fréquentables.
À l'inverse, rive droite, voici "la Ville, la vraie", composée des commerces et bourgeois, gens instruits et distingués.
Bernard Caillé, bénévole de l'association "Les Amis du Vieux Poitou" qui milite pour la sauvegarde de la culture poitevine nous explique que ces considérations persistent encore aujourd'hui. En effet, ce pont, dont les premières pierres ont été posées à la toute fin du 16ᵉ siècle, unifie les "deux villes", mais seulement sur le papier.
Désormais, cette opposition de classes est légèrement gommée, mais "l'esprit Châteauneuf" demeure, et dans une certaine mesure, se revendique.
Un coutelier fait un hommage aux anciens ouvriers
Christian Baudinière n'est pas un Manuchard, mais a bien fait ses armes en tant qu'apprentis à la Manufacture de Châtellerault dans sa jeunesse.
Ses parents tenaient une armurerie au sein de la commune ; affaire qu'il a perpétuée durant quasiment 30 ans, pour finalement ne se consacrer qu'aux couteaux en 2015 en ouvrant cette boutique.
Il commercialise des couteaux de toutes marques, du couteau de cuisine, au couteau de poche en passant par le fameux couteau suisse. De plus, c'est au sein de son établissement que vous retrouvez "le Châtellerault" à l'effigie de la ville, mais aussi sa propre lame sous la marque déposée "le Manuchard" qu'il affûte dans son atelier en arrière-boutique.
Le Châtelleraudais Rodolphe Salis, fierté locale
Des trésors de la manufacture d'armes de Châtellerault, aux premières automobiles, en passant par l'histoire folle du cabaret du Chat noir fondé par le Châtelleraudais Rodophe Sallis, Le Grand Atelier, Musée d'art et d'industrie, est un incontournable du site de la Manu qui s'étend sur un bâtiment de 4000 m².
La partie dédiée au Chat noir est d'ailleurs moins populaire, car plus récente dans sa création (2019). Elle devient petit à petit un incontournable de ce musée aux trois espaces.
Nous avons pu assister à la visite familiale "Retour vers le passé". Le concept de cette dernière consiste à partir pour un voyage de 1980 aux années 1970, et la visite de l'espace Chat Noir constitue le premier stop. Nous avons donc suivi trois familles participant à ce moment unique en toute intimité.
Gage de qualité, cette visite a d'ailleurs été élue "Coup de Cœur" expériences famille 2023.