Minuit Express. Épisode n°2 : Cauchemar !

Menottes au poignet, Jean-Philippe Casabonne est conduit, dans les locaux de la Police à Torremolinos. Face à lui, plusieurs enquêteurs se disant de la Police antiterroriste l’assomment de questions. Jusque-là, le jeune homme demeure serein. Il n’a rien à se reprocher. Selon les autorités, le jeune étudiant palois est suspecté d’avoir participé aux activités terroristes de l’ETA militaire. Jean-Philippe tombe des nues !

Les Enquêteurs commencent à s’impatienter. Ils veulent des explications et des aveux. Les heures passent. Les questions pleuvent. Le jeune suspect demande à voir un avocat. Interdit lui répond l’un des Policiers. Durant 10 jours, il sera placé au secret. Nul n’a le droit de le rencontrer.

Jean-Philippe Casabonne prend peur. Au fur à mesure, les policiers commencent à abattre leurs cartes. Ils le suspectent d’être l’un des soutiens de l’organisation terroriste Basque ETA. 

Il proteste, puis clame son innocence. Les policiers ne croient pas un mot à son histoire de vacances étudiantes au soleil andalou. Depuis la veille, les enquêteurs sont convaincus de tenir l’un des soutiens logistiques de l’ETA. 

Tout a commencé dimanche 5 juillet 1987, du côté de Saragosse. A l’aube, des policiers ont pénétré en force dans une chambre d’hôtel de la ville. Ils ont interpellé Inès Del Rio Prada et Angel Luis Hermosa. Ce couple est suspecté d’être le commando « Andalousie » de l’ETA Militaire. Dans leurs bagages, les enquêteurs saisissent 2 armes, des pistolets Browning, des calepins, des faux papiers, un jeu de clefs ouvrant un véhicule stationné près de l’Hôtel…

Les Policiers perquisitionnent aussitôt le véhicule du couple, garé près du cimetière de Torrerro à Saragosse.. Ils font bonne pioche : 35 kg d’explosif, 500 g de TNT, 5 paquets d’oxygène liquide, 15 minuteurs, 4 détonateurs. Selon les enquêteurs, le couple préparait une douzaine d’attentats ciblant des grandes surfaces dans la région de l’Andalousie. 

Officiellement, l’homme n’a aucun antécédent judiciaire. Mais les policiers le suspectent d’être impliqué dans plusieurs attentats sanglants revendiqués par l’ETA. Inès, sa compagne, appartiendrait au « commando Madrid », l’un des piliers d’ETA en charge de la logistique terroriste. Un an plus tôt, la jeune femme part se planquer en France. Du côté de Bordeaux. C’est là qu’elle aurait fait la connaissance du jeune étudiant béarnais. Son nom figure dans l’un des carnets du couple d’activistes. Les Policiers sont certains que Casabonne est leur relais, en Andalousie.