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Le Théâtre Mogador : la (plus) belle histoire d'amour de Barbara

À retrouver dans l'émission
Accès privé
du lundi au vendredi à 6h48 et 16h40
- Mis à jour le
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Inauguré en 1919, le Théâtre Mogador a vu, en 1948, les débuts d’une grande dame de la chanson française... Barbara. Une artiste qui a grandement participé à faire inscrite ce lieu monument historique en 1990.

Le Théâtre Mogador : la (plus) belle histoire d'amour de Barbara
Le Théâtre Mogador : la (plus) belle histoire d'amour de Barbara © Radio France - Murielle Giordan

Le Théâtre Mogador voit le jour en 1919, inspiré alors par l’ingéniosité des "musics-halls" à l’anglaise. Il est inauguré par le président des Etats-Unis, Woodrow Wilson, en 1919. Depuis, se sont succédées les célébrités de toutes les époques, des Ballets russes aux comédies musicales, des débuts de Sting en solo aux Rolling Stones...

Pierre Stonina, régisseur technique au Théâtre Mogador pendant 43 ans, a très bien connu Barbara qui y a fait ses débuts. “Ça a été une rencontre formidable aussi bien professionnelle que d’amitié par la suite”. Mais ce théâtre, c’est surtout l’une des plus belles et grandes histoires d’amour de la chanteuse. C’est d’ailleurs grâce à elle que ce lieu a été classé au titre des monuments historiques en 1990. “Il y avait énormément de politiques qui venaient écouter ses concerts, Monsieur Mitterrand est venu 2 fois, et elle leur a dit qu’il fallait absolument classer ce lieu. Et elle a réussi”.

En se baladant dans les coulisses, notre reporter a pu croiser le neveu de Barbara qui l’a accompagné pendant 20 ans sur scène mais aussi Mine Barral-Verges, costumière, qui a réalisé énormément de costumes pour Barbara. "Le costume de Barbara c’est toujours le même et jamais le même. Au début c’était une jupe puis un pantalon mais c’était toujours du velours noir. La hauteur du col, des manches, la broderie... ça change tout le temps. Mais en réalité si tu n’es pas dans le costume tu ne vois pas que ça change”.

Mine Barral-Verges, costumière, qui a réalisé énormément de costumes pour Barbara
Mine Barral-Verges, costumière, qui a réalisé énormément de costumes pour Barbara © Radio France - Murielle Giordan

Mine Barral-Verges avait également préparé une grande cape plissée pour Barbara qui en avait besoin “pour un clip qu’elle devait faire mais elle est malheureusement partie avant. Cette cape, elle ne m’a jamais quittée, elle est toujours avec moi, elle est dans mon bureau au Moulin Rouge parce qu’elle me protège”.

Sa première rencontre avec l’artiste, elle s’en souvient très bien. “C’était Chez Régine, la première vedette que j’ai habillée”. Elle nous raconte ce premier face à face avec cette grande dame qui lui faisait peur dans notre podcast. Aujourd’hui Mine Barral-Verges travaille toujours mais au Moulin Rouge. “C’est un métier magnifique parce que tu rencontres des gens extraordinaires que tu as la veine d’approcher et souvent de devenir amie avec elle”.

En tant qu’artiste et femme, Barbara a réussi à parler de nombreux sujets ultras sensibles, à faire passer des messages comme dans “L’aigle noir” sur l’inceste ou “Göttingen” sur la réconciliation franco-allemande après la seconde guerre mondiale. Bernard Serf, son neveu, revient sur l’image qu’elle avait. “C’est un vrai cliché mais aujourd’hui, on le sait, elle était infiniment drôle. Et en plus, elle avait un très grand sens de la dérision”.

Il faut savoir également que Barbara quand elle chantait à 20h, elle arrivait à 9h du matin. Elle avait besoin de s’isoler dans les théâtres ce qui était d’ailleurs un peu dangereux dans une certaine mesure, car dans les théâtres, on prend froid mais plus les années passaient, plus elle arrivait tôt”.

Roland Romanelli a accompagné Barbara pendant 20 ans
Roland Romanelli a accompagné Barbara pendant 20 ans © Radio France - Murielle Giordan

Ses débuts ? C’était en 1948, ici, au théâtre Mogador. Monique Andrée Serf est engagée suite à une audition comme choriste dans l’opérette “Violettes impériales”. Ce n’est que plus tard, en Belgique, qu’elle s’invente le nom de scène de Barbara qu’elle ne quittera plus. Roland Romanelli a accompagné l’artiste pendant 20 ans. “Mon rêve à moi, c’était d’accompagné Brel ou Nougaro mais surtout Barbara. Un jour Barbara s’est séparée de son accordéoniste. Ce dernier avait évoqué mon nom et Barbara l’avait retenu. Elle m’a dit “répétition demain”. Le lendemain, je me suis rendu sur place tétanisé. Mon rêve se réalisait, il ne fallait pas que je fasse la moindre erreur”.

Et Roland Romanelli se souvient de son public extraordinaire. Quand elle quittait la scène, il restait dans la salle “pendant 1h30 parfois après”. Et puis il y a eu ce jour où Barbara était dans la capacité de chanter puisque aphone. Le public a refusé de partir. Barbara est montée sur scène avec son accordéoniste et c’est le public qui a chanté les morceaux les uns après les autres. “Et nous on était sur scène et on pleurait”.

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