Dans les coulisses du Château de Maisons

Le château de Maisons est un véritable bijou d’architecture, si bien qu’un milliardaire chinois tombé en amour pour le lieu, a construit une réplique à l’identique à une centaine de kilomètres de Pékin.

Mais c’est bien à Maisons Laffite que nous retrouvons notre reporter, Murielle Giordan, aux Côtés d’Eva et Catherine, les maîtresses du lieu en quelques sortes. Elles ont toutes les clés dont certaines qui donnent Accès à des lieux cachés.

C’est parti pour une immersion totale au temps de la cour de Louis XIV. En 1651, le roi, alors âgé de 12 ans, est invité par René de Longueil, dit le Marquis de Maisons, surintendant du Royaume. “A l’époque, il n’y a pas de porte. On entrait par la grille d’honneur”.

Dès le vestibule d’honneur, “la cour est éblouie par ce chef d’œuvre imaginé par François Mansart, un architecte extrêmement à la mode à l’époque”. Un nom qui ne nous ait pas si inconnu notamment grâce au neveu de François, Jules Hardouin Mansart qui a construit en partie le Château de Versailles. “On est ébloui par la lumière mais aussi par les fleurs car, ici, quand Louis XIV arrive, il y a une centaine de gerbes de fleurs disposées harmonieusement”. Des fleurs choisies avec le plus grand soin et “pas si innocentes que ça. Elles sont jaunes, bleues, rouges et blanches, les couleurs du blason de René de Longueil. Ce dernier, maître des lieux, rappelle ainsi son pouvoir et son existence au roi".

En haut d’un grand escalier magistral “qui semble, pour l’époque, suspendu dans les airs”, se trouve la salle de réception qui pouvait accueillir environ 200 convives grâce à ses 145m². “S’y organisaient des banquets, des bals, des pièces de théâtre...”. C’est ici que René de Longueil avait mis les “petits plats dans les grands, le jour où Louis XIV est invité avec sa mère, Anne d’Autriche et fait préparer un festin incroyable “avec un service à la française, c’est à dire avec plusieurs services successifs. Il y a des ragouts, des viandes en sauce, le tout arrosé de vins du domaine. Il semblerait qu’il y ait eu 154 bouteilles de vins d’ouvertes et de consommées”. Un dîner qui aurait beaucoup plus à Louis XIV et sa mère qui n’ont boudé aucun plat.

“Quand le public vient ici, il ne voit qu’un escalier or nous avons en tout 27 escaliers cachés”. Notre reporter a eu le privilège de pouvoir en emprunter un, direction la coupole, à 20m au-dessus du sol. A l’arrivée, 4 petites portes qui desservent les petits appartements, les combles plutôt réservées aux serviteurs. La dernière, “un peu différente des autres, en retrait, mène à a corbeille des musiciens”.

“Au Château, les chambres ne sont pas véritablement attribuées mais il y a des hôtes qui font plusieurs séjours voire des séjours réguliers". C’est le cas de Lafayette qui a donné son nom à l’un des chambres aujourd’hui mais dont “le décor est dans son jus”. Une pièce qui a également été occupé par Mansart, l’architecte du château, dans les années 1658. Déjà un peu âgé, il préfère dormir sur place pour surveiller son chantier.

Voltaire est également passé à plusieurs reprises par le Château de Maisons. La deuxième fois, il y reste presque 2 mois, “car il tombe malade. Un épisode qui a failli être tragique. Voltaire est cloué au lit, la pièce chauffée tout le temps, on lui donne des remèdes que Voltaire décrira plus tard “d’étranges” puisqu’on lui fait boire jusqu’à 200 pintes de limonade”. Guéri, Voltaire part mais très peu de temps après, “le château s’embrase, le point de départ est sa chambre”.

Autre lieu un peu secret, le belvédère de René de Longueil. Pour y accéder, il faut emprunter un escalier en colimaçon et en pierre, “un peu comme dans un phare. On voit la charpente constituée de bois qui datent d’avant le Moyen âge”. D'ici, René de Longueil pouvait "surveiller ce qui se passait dans son domaine puisqu’il était aussi le gardien de la chasse de Saint Garmain”.

Plusieurs tournages ont eu lieu ici notamment “La fille de Dartagnan”, “Les Liaisons dangereuses” ou encore “Vatel”.