Dans les coulisses du Louvre - Episode 2

Cette semaine, Accès Privé vous fait arpenter les couloirs déserts du musée le plus visité au monde un jour de fermeture, aux côtés de Daniel Soulié, historien d'art et auteur du "Louvre pour les Nuls". 

Quand on parle de Musée fermé, cela ne concerne évidemment que le public. Pendant ce temps, le lieu est nettoyé, aéré et c’est le moment “où sont déplacées les œuvres et où les vitrines sont ouvertes”. 

Au cœur des vestiges du Louvre, se trouve “une très grande pile qui était en réalité l’un des soutient du pont levis qui permettait depuis la ville de Paris d’entrer vers l’intérieur du château”.  

C’était l’entrée principale à l’époque médiéval et ce jusqu’au XVIIe siècle

Et c’est sur ce pont levis que le très jeune Louis XIII a fait assassiner Concini, l’amant de sa mère. La petite histoire raconte qu’à la suite de cela, Louis XII serait monté sur une table et aurait crié “Maintenant je suis vraiment roi”. 

Daniel Soulié rappelle que le Louvre est un des rares monuments à avoir été un lieu de vie et un Musée. 

Et qui dit Louvre dit Belphegor. Selon la légende, l’esprit de ce dieu barbare serait venu prendre possession du corps de l’une des momies du Louvre. Heureusement à l’heure du reportage, le fantôme à la cape noire semblait dormir. Mais connaissez-vous “La dame blanche des tuileries” ? Dans notre podcast, Daniel Soulié revient sur quelques fantômes “célèbres” des Tuileries. 

Le Musée a été inauguré en 1793 par les révolutionnaires, sous la première république mais le projet était un peu plus ancien. C’est en effet Louis XVI qui a eu l’idée, avec le comte d'angiviller, directeur des bâtiments du roi, de cet aménagement des collections royales. 

L’ouverture se fait en août 1793, un an après la chute de la monarchie

La Galerie Donatello donne sur la cour Lefuel, la seule des 6 cours intérieures du Louvre à rester interdite aux visiteurs.  

Cet espace a d’abord été utilisé comme écurie sous Napoléon III avant de devenir des espaces d’ateliers associés au Musée puis la cantine du personnel décorée aux couleurs des années 70 : rose, jaune, vert, bleu, orange... plutôt flashies. 

“Un lieu de convivialité très important” se souvient Denis Soulié. Une partie des vestiaires étaient à proximité. 

Sur leur heure de pose, des agents du Musée venaient jouer aux boules dans la cour 

Direction maintenant l’un des plus grands points de circulation du Louvre, empruntés par 95% des 10 millions de visiteurs annuel, l'escalier de la Victoire de Samothrace... 

Un escalier qui a gardé la structure et les décorations des années 1930, époque où il a été construit. 

“La victoire de Samothrace”, l’une des grandes dames des collections avec la Vénus de Milo et La Joconde, a été placée tout en haut de l’escalier dès son arrivée au Louvre. Le décor autour d’elle était beaucoup plus riche. Denis Soulié nous explique les modifications qu’il y a eu dans notre podcast. 

Au Louvre tout est surdimensionné à l’image du monte-charge qu’emprunte notre reporter et qui fait quasiment la taille de son appartement parisien. Plusieurs “ascenseurs” identiques sont positionnés un peu partout dans le Musée. Invisibles au public, ils servent à déplacer les œuvres. 

Voilà Murielle Giordan dans la Grande Galerie du Musée du Louvre, qui a vu passer le cortège Nuptial de Napoléon 1er avec l'archiduchesse d'Autriche Marie-Louise.  

La Grande galerie qui n’était évidemment pas aménagée comme aujourd’hui car il ne faut pas l’oublier, Le Louvre avant d’être un Musée, était un lieu de vie. “On saisit ici toute la grandeur du lieu”.  

Dans la salle des Etats, “Les Noces de cana” font largement plus de 60m²

Le jour du reportage, les copistes ne travaillaient pas. “Une profession très réglementée” nous explique Denis Soulié. On ne peut pas, par exemple, copier une œuvre aux mêmes dimensions que l’œuvre d’origine. 

En 1793, le Louvre était un lieu très largement destiné aux artistes. Ouvert sur une période de 10 jours, le public n’avait accès aux collections en moyenne que 2 jours par semaine. Le reste du temps était réservé aux copistes. 

La visite se termine au 2e sous-sol avec la VDI, la voie de desserte intérieure. ”C’est une route souterraine qui fait tout le tour du musée, qui dessert la totalité des espaces du musée depuis l’aire de livraison”.  

La VDI est donc utilisée pour le transport d’œuvres mais aussi des fournitures du musée, des livres de la librairie, la nourriture du restaurant... Et elle est bien-sûr 

C’est une toile d’araignée qui fait 1,4 Km

Pour ne pas s’égarer, de nombreuses inscriptions sont inscrites sur les murs. “Ça nécessite une bonne maîtrise des lieux” d’autant plus qu’il n’y a pas de réseau comme a pu le constater notre reporter.