40 ans d'actu en Lorraine : 2003, l'incendie du château de Lunéville

Les images de ce 2 janvier 2003 sont gravées dans la mémoire des Lunévillois : leur château dévoré par un brasier gigantesque.

Du désarrois...

"Des flammes de quinze mètres, les pompiers ne pouvaient rien faire, se souvient Gilbert. A un moment, une partie de la charpente est tombée". L'aile sud du château est touchée, la chapelle est détruite. Plus de 8 000 volumes de la bibliothèque partent en fumée, des statues, des faïences, planchers ou encore toitures sont ravagés. Le maire de l'époque, Michel Closse, est dévasté. Il avait témoigné, à l'époque, au micro de France Bleu Sud Lorraine. "C'est terrible, lâche l'élu entre deux sanglots, c'était à partir du château qu'on devait partir à la reconquête. Et il part en fumée."

L'émotion est toujours palpable aujourd'hui, vingt-et-un an plus tard. Marie-Jeanne Liégeois, l'ancienne patronne du bar du Stanislas, juste en face du château, a des trémolos dans la voix. "Moi aussi j'ai encore du mal à exprimer mon désarroi devant tous ces Lunévillois et devant le feu." Elle est aux premières loges de la rénovation du petit Versailles lorrain. La restauration du vestibule se termine en 2006, celle de la chapelle en 2010, la façade du monument en 2013.

…à la renaissance

"Il y a eu énormément de choses de faites, affirme Nicole Creusot, ancienne vice-présidente du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle en charge de la culture. Même si beaucoup de nos concitoyens ont le sentiment que cela n'avance pas, que cela ne va pas assez vite. Or, en fait, il y a eu quand même la salle des Gardes, la salle de la Livrée, la chapelle...Mais ce château, je pense que c'est aussi un éternel recommencement."

Après 2015, le conseil départemental, propriétaire du château, valide un projet de développement à la fois culturel, architectural, pédagogique, pour continuer à faire vivre ce monument, ancienne demeure des ducs de Lorraine. L'ambition d'en faire un musée-château est toujours d'actualité. Depuis 2015 est menée une politique de reconstitution des collections. "Nous continuons, régulièrement, à acheter, aussi bien des œuvres en rapport avec l'histoire du château, que des éléments de mobilier", détaille Thierry Franz, le responsable du musée. La question du calendrier reste en suspend. Il reste aussi la galerie centrale, les cours et la salle des Trophées à rénover. L'escalier nord, abîmé par le temps, vient tout juste d'être restauré.