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PORTRAIT - Grégory Montagna : une vie marquée par le feu

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À l’âge de 5 ans, Grégory Montagna est victime d’un terrible accident. Brûlé au 3e degré, il devra subir de nombreuses greffes de la peau par la suite. Malgré cela, il est aujourd’hui cracheur de feu. Pas une revanche sur la vie, seulement une passion selon lui.

L’emblème de sa passion : le phénix. Grégory Montagna n’a pas choisi cet oiseau mythique pour rien. Depuis l’âge de 5 ans, cet habitant de Bray-et-Lû, dans le Val-d’Oise, a surmonté de nombreuses épreuves liées aux brûlures dont il a été victime, enfant, après un accident. 

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Ce jour-là, il veut imiter un voisin qui fait brûler régulièrement des herbes dans son jardin en aspergeant de l’essence. La flamme lui revient en plein visage, le défigurant à vie. Renaître de ses cendres représente donc une évidence pour lui qui, aujourd’hui, joue avec le feu d’une autre façon. Il est devenu cracheur de feu et performer

L’emblème de sa passion : Le phénix.
L’emblème de sa passion : Le phénix. - Victor Podgorski

Un coup de foudre 

Grégory Montagna était un adolescent timide. Pour gagner en assurance à cette époque, il s’inscrit dans une troupe de théâtre. Lors d’une représentation pour soutenir une compagnie sur un "grand spectacle" lors d’une fête médiévale, il découvre des cracheurs de feu et "est immédiatement piqué". Il se renseigne et insiste auprès d’eux malgré leur surprise initiale. 

Ils m’ont regardé avec le sourire en me demandant si je n’en avais pas eu assez

Grégory Montagna a été formé durant un an à l'apprentissage du crachage de feu
Grégory Montagna a été formé durant un an à l'apprentissage du crachage de feu © Radio France

Après un an d’apprentissage, Grégory Montagna maîtrise en grande partie "l’art" du crachage de feu. Il n’a pas encore 20 ans. Il a acquis toutes les ficelles du métier : l’équipement indispensable (chiffon, bouteille, type de liquide à utiliser), et l’art de maîtriser les risques pour sa santé (le vent, les poumons, les dents).   

Des spectacles presque autobiographiques

Aujourd’hui, Grégory Montagna a 38 ans. Il partage sa vie professionnelle entre des heures de nettoyage dans un supermarché et son activité de cracheur de feu sous le statut d’intermittent du spectacle.

Autodidacte dans la mise en scène et l’écriture d’un scénario, il crée des spectacles qu’il anime selon les commandes (défilés d’Halloween, fêtes médiévales, mariages, etc.), seul ou en duo, avec un détail important : "Dans l’histoire que je raconte, sous forme de légendes, vous pouvez toujours entendre une petite partie de mon histoire, si vous lisez bien entre les lignes".

Autodidacte dans la mise en scène et l’écriture d’un scénario, il crée des spectacles qu’il anime selon les commandes
Autodidacte dans la mise en scène et l’écriture d’un scénario, il crée des spectacles qu’il anime selon les commandes - Victor Podgorski

Passer le flambeau

Grégory Montagna forme à son tour des futurs cracheurs de feu. Actuellement, il s’occupe d’un apprenti de Rouen, âgé de 28 ans. Ses enfants, des jumeaux de 12 ans, sont encore trop jeunes pour jouer avec le feu. Ils s’entraînent avec lui sur des activités comme les bolas (des boules avec des chaînes au bout) : 

Ça permet de passer du temps ensemble. De là à dire qu’ils vont faire ça plus tard, peut-être pas, mais pourquoi pas ce serait sympa

Le père de Grégory Montagna était pompier lorsqu’il a été grièvement brûlé. Peu après l'accident, il lui a appris à ne pas succomber à la phobie du feu.
Le père de Grégory Montagna était pompier lorsqu’il a été grièvement brûlé. Peu après l'accident, il lui a appris à ne pas succomber à la phobie du feu. © Radio France - Christophe Hulin

Le père de Grégory Montagna était pompier lorsqu’il a été grièvement brûlé. Il n’aura pas eu l’occasion de voir son fils devenir cracheur de feu. Aujourd’hui disparu, il a été celui qui lui a permis, enfant, de ne pas succomber à la phobie du feu, en lui faisant "rallumer un briquet ou un feu de cheminée" progressivement, dès son retour de l’hôpital. 

Grégory Montagna a appris à "apprivoiser le feu tout en gardant la notion de danger, comme avec les fauves". Devenir cracheur de feu ne représente pas une revanche contre l’élément selon lui. Comme il l’affirme humblement, il a suivi sa passion et a su "vivre ses rêves plutôt que rêver sa vie"

Le site Internet de Grégory Montagna 

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