Transat Jacques Vabre : naufragé il y a un an, le skipper Fabrice Amedeo débute une seconde vie

Près d'une centaine de bateaux vont prendre le départ de la 16e édition de la Transat Jacques Vabre ce dimanche 29 octobre au Havre. Direction l'île de la Martinique pour les quatre catégories de bateau (Class 40, Imoca, Ocean Fifty et Ultim). Deux voiliers aux couleurs de la Mayenne participent : Actual Ultim 3 dans la catégorie des grands multicoques et VandB-Monbana-Mayenne en Imoca.

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Un naufrage et un sauvetage épique

Le skipper né à Château-Gontier et qui a grandi dans la région de Segré, Fabrice Amedeo va vivre sa cinquième Transat Jacques Vabre. Une course à la saveur très particulière pour le marin de 45 ans. Il y a un an, le 14 novembre 2022, sur la Route du Rhum (transat en solitaire), le Mayennais était victime d'un naufrage. Un incendie à bord de son Imoca, qui a sombré au fond de l'Atlantique.

Fabrice Amedeo s'en est sorti miraculeusement, récupéré par un cargo alors qu'il avait trouvé refuge dans son radeau de survie. Près de douze mois plus tard, le skipper s'aligne au départ d'une nouvelle transatlantique avec le sentiment qu'une seconde vie a débuté : "j'aurais pu ne jamais revenir, j'ai perdu mon bateau et donc une nouvelle vie a commencé pour moi avec un nouveau bateau et donc cette Transat Jacques Vabre est la première course de cette nouvelle vie. J'ai bien sûr l'ambition de participer au Vendée Globe l'année prochaine. C'est une immense satisfaction, une grande fierté pour moi d'avoir surmonté ce naufrage, d'avoir pu rassembler mes partenaires autour d'un nouveau projet et d'être au départ de ma cinquième Transat Jacques Vabre."

"Une histoire de résilience"

Fabrice Amedeo est parvenu à surmonter ce naufrage, mais sa vie de marin aurait pu s'arrêter là. L'ancien journaliste est resté le même malgré cet événement marquant : "Chez moi, rien n'a vraiment changé parce que je me suis vraiment bien remis du naufrage et je n'ai aucune appréhension à repartir en mer. J'ai même beaucoup d'envie. J'ai hâte de reprendre du plaisir et de revivre des beaux moments au large. Ce qui a changé en revanche, c'est que mon projet n'est plus vraiment le même puisque j'ai perdu un bateau assez performant avec des grands foils", souligne le skippeur.

Il poursuit : "Là, je suis parti sur un projet plus sobre avec un ancien bateau que l'on a rénové, avec des dérives, donc moins performant. On va moins chercher la performance mais plus raconter une histoire, une histoire de résilience. Prendre le départ de cette course un an après le naufrage, c'est une grande fierté. Et puis, il y a toutes ces valeurs autour de la préservation des océans qui me sont chères, avec des capteurs qui sont embarqués à bord et qui permettent de mesurer la pollution des océans. Je vais mettre les ambitions sportives entre parenthèses et aller beaucoup plus sur les valeurs et sur des beaux messages à partager."

À bord de l'Imoca Nexans Arts & Fenêtres, Fabrice Amedeo est accompagné d'Andreas Baden.