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À Villers-Bretonneux, les rugbymen australiens rendent hommage à leurs prédécesseurs morts au combat

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À une semaine de la rencontre France-Australie en préparation du Mondial de rugby, les Wallabies sont dans la Somme, au Mémorial national australien de Villers-Bretonneux. Ce samedi, ils ont rendu hommage aux rugbymen australiens venus combattre en France pendant la Première Guerre mondiale.

Un moment solennel et patriote pour les joueurs Australiens, réunis devant la tombe de William Tasker. Un moment solennel et patriote pour les joueurs Australiens, réunis devant la tombe de William Tasker.
Un moment solennel et patriote pour les joueurs Australiens, réunis devant la tombe de William Tasker. © Radio France - Lou Momège

On connaît leurs visages crispés par l'effort, sur un terrain de rugby. Mais ce samedi 19 août, les joueurs de l'équipe nationale australienne de rugby avancent solennellement sur la pelouse du Mémorial de Villers-Bretonneux. Les Wallabies ont troqué leur maillot contre des costumes, et arborent l'akubra, le chapeau traditionnel australien. Ils ont aussi pu jeter un œil à la nouvelle exposition temporaire inaugurée pour l'occasion au centre Sir John Monash, et intitulée Dans la mêlée : le rugby pendant la Première Guerre mondiale.

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Les Wallabies ont déposé un maillot de leur équipe en hommage à leur prédécesseur, William Tasker.
Les Wallabies ont déposé un maillot de leur équipe en hommage à leur prédécesseur, William Tasker. © Radio France - Lou Momège

Alors qu'ils viennent de rendre hommage à l'ancien joueur William Tasker, mort au combat pendant la Première Guerre mondiale, le capitaine et son équipe déposent un maillot orange sur la tombe de leur prédécesseur. Certains s'attardent sur les noms des soldats australiens morts pour la France, inscrits sur le Mémorial. Une vive émotion traverse le demi d'ouverture Ben Donaldson : "Le fait d'être là avec l'équipe et de représenter l'Australie, c'est assez exceptionnel, témoigne le joueur. On se sent concernés quand on voit combien de soldats sont tombés au combat ici, combien ils étaient jeunes. Notre équipe aussi est très jeune. Il y a des points communs, nous aussi, nous devons travailler ensemble, en équipe."

Un parallèle entre champ de bataille et terrain de rugby

L'expérience est d'autant plus poignante pour les Wallabies que près de 5.000 rugbymen australiens se sont enrôlés lors de la Grande Guerre. Parmi eux, on estime que 500 environ ont perdu la vie sur le champ de bataille. "Ces Australiens étaient des volontaires, raconte Rebecca Doyle, la directrice du centre Sir John Monash. Il n'y avait pas de conscription pendant la Première Guerre mondiale, donc une partie du processus de recrutement pour trouver des soldats a été de se tourner vers les sportifs."

Pour la directrice, le travail sur le front et sur le terrain est, d'une certaine manière, assez ressemblant : "Ce qu'on voit pendant un match de rugby est très similaire à une organisation militaire. Vous avez une ligne défensive, une ligne d'attaque. Il faut travailler ensemble, et ce travail d'équipe est très important." Rebecca Doyle ajoute que lorsqu'ils ne combattaient pas, les soldats "faisaient des matchs ensemble. Ils jouaient avec des soldats français ou néo-zélandais. C'était le moment d'oublier certaines horreurs de la guerre."

Rugbymen et militaires ont posé devant le Mémorial national australien de Villers-Bretonneux.
Rugbymen et militaires ont posé devant le Mémorial national australien de Villers-Bretonneux. © Radio France - Lou Momège

C'est emplis d'émotions et d'humilité que les joueurs ressortent de leur visite. Et certains sont plus déterminés que jamais, à quelques semaines de la Coupe du monde de rugby, hébergée par la France. "Je pense que ça va nous rapprocher, de voir tous ces Australiens qui se sont battus pendant la guerre, qui ont travaillé comme une équipe, assure le joueur Max Jorgensen. Je pense qu'on peut ramener cet esprit sur le terrain." En attendant, la France et l'Australie s'affronteront dimanche 27 août au Stade de France, pour un dernier match de préparation avant le Mondial.

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