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Trois infos à savoir sur Lou Jeanmonnot-Laurent, au sommet du biathlon mondial grâce à son tir parfait

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Les deux premières victoires individuelles de sa carrière en coupe du monde (1er et 3 décembre 2023 en Suède), la biathlète du Haut-Doubs les a construites essentiellement avec sa science du tir. Un don inné, perfectionné notamment dans un grenier par Lou Jeanmonnot-Laurent et sa carabine chérie.

La Franc-Comtoise Lou Jeanmonnot-Laurent, "nouvelle star" du biathlon mondial lors de la manche d'Östersund (Suède) en novembre-décembre 2023 La Franc-Comtoise Lou Jeanmonnot-Laurent, "nouvelle star" du biathlon mondial lors de la manche d'Östersund (Suède) en novembre-décembre 2023
La Franc-Comtoise Lou Jeanmonnot-Laurent, "nouvelle star" du biathlon mondial lors de la manche d'Östersund (Suède) en novembre-décembre 2023 © Getty - Kevin Voigt

La 2e manche de la saison de coupe du monde de biathlon débute ce vendredi à Hochfilzen (Autriche). Et au départ du Sprint Dames (14h25), tous les yeux seront rivés sur Lou Jeanmonnot-Laurent : la biathlète du Haut-Doubs qui est un peu la "nouvelle star" de la discipline depuis son fantastique doublé (Sprint - Poursuite) fraîchement réalisé en Suède, lors de la manche d'ouverture à Östersund.

À 25 ans, la Franc-Comtoise y a signé les deux premières victoires en individuel dans sa jeune carrière sur le grand circuit mondial où son palmarès affichait - jusque-là - deux podiums en solo, obtenus l'hiver dernier bouclé à une très prometteuse 11e place du classement général, pour sa première saison complète en coupe du monde.

Et cet impressionnant doublé suédois, Lou Jeanmonnot-Laurent le doit en grande partie à son tir parfait face aux cibles : 10/10, puis 20/20 avec sa carabine ! Assez logique, finalement... Le tir : c'est sa spécialité, son "truc à elle". Et depuis ses toutes jeunes années, sur son Massif Jurassien natal.

Sport-études "section ski nordique" et tir spécifique dans un grenier de Mouthe

Sa première compétition officielle de biathlon, avec sa carabine "22 long rifle" réglementaire : c'était en catégorie Cadette, à 14 ans. Mais dès ses 10 ans, avec son club de l'Olympic Mont d'Or - où elle est toujours licenciée - à côté de Métabief, Lou Jeanmonnot-Laurent faisait déjà mouche sur les cibles proposées aux biathlètes débutants : à la carabine laser, puis à "air comprimé. C'est du tir à 10 m. Et la première fois que j'ai empoigné une carabine, j'ai tout de suite eu le feeling. Je sais pas vraiment comment dire, c'est un truc un peu bizarre, un peu mystérieux... que j'aime beaucoup, du coup. Et ma première course, j'ai fait un 10/10", comme elle le confie toujours en riant. "Après, j'ai aussi eu l'opportunité de faire beaucoup de tir à 10 m quand j'étais au collège et au lycée : j'ai touché au matériel très vite, donc je pense qu'il y a un peu de ça aussi".

Le Sport-études "section ski nordique", au collège de Mouthe et au lycée Xavier Marmier de Pontarlier. Et aussi ces drôles de cours particuliers de tir... "Chaque jeudi soir, on avait rendez-vous dans le grenier de la mairie de Mouthe pour faire du tir à 10 m. Donc il faisait froid, c'était une ambiance particulière mais c'était trop bien : on s'y retrouvait tous avec les copains là-haut et c'était un ancien gendarme, Norbert - décédé depuis - qui nous entraînait. Et il nous a appris pas mal de choses"...
Lou Jeanmonnot-Laurent les a bien assimilées, a priori. 94% de cibles blanchies aujourd'hui, au plus haut niveau mondial du biathlon en ce début de saison : c'est tout simplement le 2e meilleur ratio - derrière l'Italienne Lisa Vitozzi (95%) - femmes et hommes confondus, selon les statistiques officielles de l'IBU !

Déjà 10 sans-faute au tir, en 31 courses individuelles de coupe du monde

Dès son baptême du feu sur le circuit coupe du monde, en mars 2021, la biathlète franc-comtoise avait déjà réussi un tir parfait (10/10) à l'issue du Sprint de Nové Město (République Tchèque. Et sur ses 31 départs en course individuelle, à ce jour, elle a fait sans-faute à 10 reprises (autant de 20/20 que de 10/10) ! Ajoutez aussi 8 autres "presque parfaits" (notamment 6 fois le 9/10).

En résumé, lors de plus de la moitié de ses courses en solo (58%), Lou Jeanmonnot-Laurent tourne à près de 97% de réussite au tir ! Et pour l'instant également, sa moyenne générale est à 92% sur la totalité de ses 47 courses (relais compris avec l'équipe de France) depuis son arrivée en coupe du monde...

Toujours la même carabine offerte par ses parents à 14 ans

Lou Jeanmonnot-Laurent n'a jamais changé de carabine "22 long rifle". Entre ses débuts de biathlète en compétition, au niveau régional en 2012, et son actuelle place de n°2 mondiale de la saison : c'est donc toujours la même carabine, qu'elle chérit et bichonne depuis ses 14 ans. "Je l'ai eue à mon anniversaire ! Je savais que j'allais l'avoir, parce que mes parents me l'avaient plus ou moins dit, mais j'avais vraiment hâte de l'avoir. C'est un super bel outil que j'apprécie énormément et je pense que je la garderai jusqu'à la fin de ma carrière, si elle est en bon état".
Sa carabine : c'est son "bébé", dit carrément la biathlète du Haut-Doubs, toujours le sourire dans la voix. "Très longtemps, j'aimais pas qu'on y touche sans que je sois là : on passe tellement de temps dessus, à la peaufiner, etc. et j'adore tirer, donc c'est mon petit truc à moi".

Une carabine sur laquelle s'affichent désormais tout un tas de sponsors. Mais, hormis une crosse colorée (rose-fuschia, cet hiver) : aucune autre touche personnelle dessus, comme par exemple les prénoms de ses gentils parents, Didier et Sylvane. "Y a pas le droit d'écrire des choses sur la carabine... sinon c'est considéré comme un sponsor. Mais, cela dit, papa-maman ça pourrait être un gros sponsor ! Et c'est un gros sponsor : ma famille a toujours été là. Que ce soit mes parents, les papis-mamies et les tontons-tatas, ils me suivent tous et j'ai vraiment beaucoup de chance".
Et justement, première fois de l'hiver, mais pas la dernière : les parents de Lou Jeanmonnot-Laurent seront présents durant tout ce week-end autrichien de la coupe du monde de biathlon, pour encourager sur place leur championne de fille et sa carabine chérie.

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