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Annulation officielle de la Transjurassienne 2024, faute de neige

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C'était prévisible, à cause du manque de neige et des températures beaucoup trop douces actuellement, l'édition 2024 de la célèbre course de ski de fond du Massif Jurassien n'aura pas lieu le week-end du 10-11 février. Annonce officielle des organisateurs, ce lundi après-midi.

Lamoura (Jura), le 23 janvier 2024 : la Combe du Lac est l'historique ligne de départ de la Transjurassienne en ski de fond Lamoura (Jura), le 23 janvier 2024 : la Combe du Lac est l'historique ligne de départ de la Transjurassienne en ski de fond
Lamoura (Jura), le 23 janvier 2024 : la Combe du Lac est l'historique ligne de départ de la Transjurassienne en ski de fond © Maxppp - Philippe Trias

Il aurait fallu un authentique miracle venu du ciel. Mais les toutes dernières prévisions météo le confirment : les températures beaucoup trop douces (au-dessus des 10°), combinées au cruel manque de neige déjà effectif, contraignent ce lundi les organisateurs de la Transjurassienne à l'annulation de l'édition 2024 de la mythique course de ski de fond programmée le week-end du 10-11 février entre Lamoura (Jura) et Mouthe (Doubs).

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Impossible, également, d'utiliser un des deux parcours de repli officiels (Bois d'Amont - Mouthe ; Lamoura - Les Rousses) qui prévoient de rester skier un peu plus haut en altitude, via la Forêt du Massacre.

Huitième annulation par manque de neige, la troisième depuis 2016

Depuis la création de l'épreuve en 1979, année de la 1ere édition déjà annulée par... manque de neige, la Transju comptabilise désormais 9 annulations : 8 à cause de l'enneigement insuffisant (1979, 1990, 1993, 2001, 2007, 20162020, 2024) et une autre imposée par la crise sanitaire du Covid en 2021.

Outre les annulations pures et simples, le déficit de neige a aussi obligé les organisateurs à souvent "bricoler" de nombreux parcours de repli plus ou moins raccourcis.
Le tracé d'origine "Lamoura - Mouthe" de 76 km n'a pu être proposé que 22 fois en 45 ans. Ramené à 68 km (en occultant le passage en Suisse voisine, dans la commune du Brassus) en 2015, ce nouveau parcours officiel n'a pu être offert que lors de deux éditions assez enneigées (2015 et 2019).
Pour le reste, la Transju a dû être courue à 13 reprises sur des distances de moins en moins longues au fil des hivers :

  • 63 km (1985, 2022)
  • 66 km (1989)
  • 57 km (1995)
  • 55 km (1997)
  • 54 km (2002)
  • 50 km (2008)
  • 40 km (2011)
  • 70 km (2012, 2014)
  • 47 km (2017)
  • 59 km (2018)
  • 48 km (2023)

La Transju n'est déjà plus que du ski

L'inquiétude grandit ainsi encore un peu plus pour les prochaines éditions de la plus grande course française de ski fond, dont le record de participation remonte à 2014 avec 4.811 fondeurs. Cette année, ils étaient 2.800 d'ores et déjà inscrits : leurs inscriptions sont automatiquement reconduites pour l'édition 2025...
À Trans'Organisation, on a malgré tout anticipé depuis plusieurs années, en diversifiant les activités : Transju'Trails depuis 2007 et Transju'Cyclo lancée en 2022.

Parce que Pierre-Albert Vandel ne se cache pas derrière son petit doigt : le grand patron de la Transju estime que "cet hiver est peut-être charnière et va nous amener à prendre des décisions en raisonnant sur un format de course différent. Réfléchir par exemple à un format plus court, puisqu'on a de plus en plus de difficultés à traverser le Risoux et du fait déjà des contraintes environnementales".
Il ne s'agit pas forcément, précise-t-il, "de l'enneigement artificiel, mais c'est de toute nature : la protection des espèces, le déplacement d'un peu de neige pour combler certains secteurs en déficit, donc on est confronté souvent à des restrictions qui font que ça devient de plus en plus difficile". Et l'organisateur en chef de la Transjurassienne de poursuivre : "c'est l'activité ski de fond et ski en général qui devra peut-être disparaître ou une décision dans ce type-là, parce qu'il ne faut pas non plus occulter que ce réchauffement climatique est important ! On en tient compte, mais il faut quand même qu'on ait quelques possibilités de pouvoir s'adapter jusqu'au moment où on n'en aura plus du tout pour skier sur le Massif Jurassien... Mais on n'en est pas encore là".

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