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LGV : "c'est une avalanche de taxes qui commencent à arriver" dénonce un collectif citoyen basque

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Après les appels des maires de Bayonne, Irun et Bordeaux à abandonner le projet de LGV dans le sud-ouest et à rénover la ligne existante, le collectif citoyen du Cade salue "une prise de position" importante des édiles, mais s'inquiète surtout d'une "avalanche de taxes" à venir.

Le Cade, collectif citoyen contre la LGV, dénonce "une avalanche de taxes qui commence à arriver" Le Cade, collectif citoyen contre la LGV, dénonce "une avalanche de taxes qui commence à arriver"
Le Cade, collectif citoyen contre la LGV, dénonce "une avalanche de taxes qui commence à arriver" © Radio France - Jacques Pons

C'est "une avalanche de taxes" qui commence à tomber au Pays basque, comme ailleurs dans le sud-ouest : le Cade, le Collectif des Associations de Défense de l'Environnement du Pays Basque et du sud des Landes, dénonce les conséquences du financement de la LGV prévue entre Bordeaux, Bayonne et Irun à long terme.

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Des élus contre la LGV : un moyen de pression sur l'Etat

Mi-janvier, les maires de Bordeaux, Bayonne et Irun, ont lancé un appel commun "pour une modernisation urgente de la ligne ferroviaire existante", prenant ainsi leurs distances avec le projet de LGV porté par la région, l'Etat et la SNCF depuis des années. "Ces maires sont courageux", souligne Victor Plachon, le président du Cade, puisque cela peut les mettre en porte-à-faux auprès de la région selon lui.

Pour le collectif qui se bat depuis des années contre le projet de LGV, ces prises de position des élus sont une pierre de plus à leur édifice. "Un appel qui gêne beaucoup à Bruxelles", souffle le Cade, alors que l'Union Européenne est censée financer 20% de la LGV. Le collectif, qui a d'ailleurs informé la Commission européenne de cet appel des trois maires, estime qu'elle pourrait être refroidie par l'opposition des élus locaux.

"Incohérences" du département

L'adoption par le conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques d'une motion mi-janvier, à l'unanimité, en faveur de la rénovation de la ligne existante "va dans le bon sens", reconnait le vice-président du Cade Pierre Recarte, mais est loin de suffire. Il souligne des "incohérences" de Jean-Jacques Lasserre, le président du département, "qui dit qu'il faut moderniser la ligne existante et construire aussi la LGV" : "nous, on dit qu'il faut rénover pour ne pas avoir à faire la LGV", insiste Pierre Recarte.

Aux yeux du Cade, c'est l'option la moins coûteuse et la moins polluante, contrairement aux prévisions chiffrées de la SNCF et de la région, avec des trains qui ne mettraient que deux minutes de plus pour faire Bayonne-Bordeaux. Le collectif réclame donc la réalisation de nouvelles analyses par un bureau d'études indépendant.

Premières taxes votées

Le Cade dénonce aussi la mise en place de premières taxes pour financer la construction future de la LGV, à commencer par la TSE (taxe spéciale d'équipement), actée officiellement par l'Etat début janvier 2023. 40 communes du Pays basque "situées à moins de soixante minutes par véhicule automobile d'une gare desservie par la future ligne à grande vitesse" sont concernées dès 2023. Tous les propriétaires soumis aux taxes foncières, les personnes payant la taxe d'habitation sur leurs résidences secondaires ou locations meublées, ainsi que les entreprises qui ont des cotisations foncières devront la payer.

"Cette taxe TSE était initialement fixée à 24 millions d'euros par an jusqu'en 2024, indique Victor Plachon, le président du Cade. Pour 2023, elle s'élève déjà à 29 millions d'euros, et elle sera révisée tous les ans ! Il y a aussi la surtaxe sur les taxes de séjour qui va bientôt arriver chez nous, des taxes sur les bureaux et les parkings sont aussi en préparation", déplore-t-il. Dans le protocole de financement de la LGV signé par les collectivités, "il est aussi prévu qu'elles devront payer davantage si le prix des matériaux augmente, si l'Europe ne donne finalement pas 20% des fonds, énumère Victor Plachon. Si d'autres communes ou départements ne paient pas, il faudra le faire à leur place". Une option qu'avait pourtant exclue Jean-Jacques Lasserre, le président du département.

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