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Logement, mobilité, intercommunalité : la rentrée politique du président de l'agglomération Pays Basque

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Jean-René Etchegaray, président de l'agglomération Pays Basque et maire de Bayonne, fait sa rentrée politique sur France Bleu Pays Basque ce vendredi. Parmi les sujets évoqués avec lui : la réforme des retraites, la spéculation immobilière et la mobilité au Pays basque.

Jean-René Etchegaray sur France Bleu Pays Basque. Jean-René Etchegaray sur France Bleu Pays Basque.
Jean-René Etchegaray sur France Bleu Pays Basque. © Radio France - Oihana Larzabal

"Il faut réformer le système de retraite, mais il ne faut pas passer une réforme de cette importance sans écouter organisations syndicales et formations politiques" : déclaration de Jean-René Etchegaray ce vendredi en direct sur France Bleu Pays Basque. Le président de l'agglomération Pays Basque a fait sa rentrée politique sur France Bleu. Les questions du logement, de la mobilité et de la gouvernance de la collectivité locale ont également été évoquées avec lui.

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Jean-René Etchegaray a adhéré en décembre au parti Renaissance "par conviction" a-t-il assuré ce vendredi. "Je suis un centriste de toujours et, eu égard aux circonstances que vit actuellement notre pays et d'une manière générale le monde, la politique du président Macron est la meilleure possible même si, évidemment, je ne suis pas d'accord sur tous les aspects de la politique du président."

À propos de la réforme des retraites lancée par le gouvernement d'Elisabeth Borne, "Je suis d'accord sur les constats, à savoir qu'il y aura de moins en moins de cotisants dans les 10 ou 20 années à venir et de plus en plus de retraités. C'est la raison pour laquelle il faut revoir le système de retraites. Pour autant, je ne pense pas qu'il faille passer une réforme de cette importance sans écouter évidemment les organisations syndicales, mais également les positions politiques de toutes les formations (...) Le débat va s'ouvrir à l'Assemblée nationale et au Sénat et il faut espérer que ce texte soit enrichi, que la contestation soit effectivement déployée devant les assemblées parlementaires, et que la meilleure décision puisse être retenue."

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France Bleu Pays Basque : Sur le dossier du logement, cibler Airbnb suffira-t-il à résoudre le problème du logement au Pays basque ?

Jean-René Etchegaray : Il faut éradiquer une certaine façon de pratiquer la gestion de nos logements au détriment de notre population, c'est certain. On n'est pas en train de dire qu'on fait le procès à Airbnb, Airbnb n'est d'ailleurs que l'une des plateformes qui existent sur le marché. Vous le savez, à la communauté d'agglomération, nous avons, dans une quasi-unanimité en tout cas une très forte majorité, adopté un règlement qu'on appelle règlement sur la compensation pour venir réduire les possibilités de mettre sur le marché de nouveaux logements uniquement pour des locations saisonnières. Sachant que, d'une part, ces locations saisonnières procurent des revenus beaucoup plus importants que ceux qui sont procurés par des locations à l'année et que, d'autre part, le régime fiscal français - et nous condamnons ce régime fiscal - permet aux personnes qui ont des revenus fonciers issus des locations saisonnières d'avoir des abattements (...)

Il faut une réforme fiscale. Nous avons eu une augmentation de 130% en moins de trois ans du nombre d'appartements qui ont été mis sur des plateformes type Airbnb. Alors ça, c'est quelque chose que nous réprouvons, c'est quelque chose que nous combattons. C'est si vrai qu'il a fallu engager, se défendre dans des contentieux. Ces contentieux ont donné lieu à des référés et, fort heureusement, in fine, nous avons réussi à l'emporter. Mais nous avons encore des actions au fond qui seront jugées vraisemblablement dans le courant du mois de février prochain.

Le projet de TER cadencé entre Bayonne et Hendaye était déjà évoqué par Jean Grenet, l'ancien maire de Bayonne, dans les années 2000. Pourquoi est-ce aussi long ?

Il faudrait poser la question à l'État, à la Région, au Département, à l'Agglo, aux communes et à la SNCF aussi. En tout cas, aujourd'hui, on a perdu beaucoup de temps parce que la SNCF, l'État et la Région considéraient, qu'il n'y avait qu'une solution pour traverser le Pays basque : créer une nouvelle ligne (NDLR, la LGV). On ne s'est pas du tout intéressé à la régénération et à la modernisation de la ligne existante. Voilà pourquoi, aujourd'hui, nous sommes dans une situation difficile. Qui décide ? Ce ne sont pas les territoires en tout cas. Parce qu'on tente de nous faire passer ce chantier en plein milieu du Pays basque pour créer une balafre supplémentaire dans notre pays alors même qu'on ne gagnerait que quelques minutes entre Dax et la frontière.

Il faut aujourd'hui que, au plus haut niveau de l'État, on puisse avoir une position claire là-dessus. Nous serons samedi à Bordeaux et j'y serai personnellement, comme un certain nombre de maires de toute la région Nouvelle-Aquitaine, pour venir dénoncer cette forme de passage en force d'une nouvelle ligne à grande vitesse. Alors même que nous demandons que quelques millions, et c'est un rapport quasiment de 1 à 6, on demande quasiment six fois moins d'investissements pour rénover la ligne existante.

La gouvernance de l'agglomération Pays Basque fait aussi partie des gros dossiers de la rentrée. Y a-t-il, comme certains le disent, une distance entre l'agglo et les communes de l'intérieur du Pays basque ?

Ce n'est pas vrai que Bayonne est loin parce que les services peuvent être appelés par chaque maire à l'heure qu'il souhaite. Évidemment pas la nuit. Mais en dehors de ça, n'importe quand. Le président de la communauté d'agglomération que je suis, a donné son 06 à tous les maires et tous les maires peuvent m'appeler. Certains n'hésitent pas à le faire et d'ailleurs, j'apprécie cela. Et puis, je fais régulièrement des déplacements dans les pôles, c'est-à-dire à l'intérieur du Pays basque, sur les dix pôles qui composent notre communauté d'agglomération Pays basque. C'est quand même une interco XXL, la plus grande intercommunalité de France en nombre de communes, et qu'on ne gère pas une intercommunalité de cette importance, aussi facilement qu'une petite intercommunalité.

Je ne me plains de rien, sauf d'une chose : que nous sommes encore dans un pays où on n'a pas trouvé le modèle institutionnel pour le fonctionnement des intercommunalités de cette importance. Je fais partie de ceux qui veulent la création d'une collectivité territoriale à statut particulier avec une élection au suffrage universel direct de cette collectivité et ça sera à mon avis la solution. Aucun maire ne conteste la pertinence de la création de la communauté de l'agglomération et sur le fait qu'elle est efficace pour mener les politiques publiques.

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