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Vendée : à Vairé, "l'enlèvement" d'objets, une tradition du 1er-Mai qui résiste

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C'est une tradition du 1ᵉʳ-Mai dans certaines campagnes et qui a existé en Vendée. Celle de prendre quelques objets dans les jardins, aux abords des propriétés pour les déposer ensuite place de l'église. Une coutume dans la nuit du 30 avril au 1ᵉʳ mai, qui perd cependant du terrain.

Des toboggans, des poubelles, un peu de mobilier de jardin, etc, "récupérés" dans les jardins et déposer devant l'église. Des toboggans, des poubelles, un peu de mobilier de jardin, etc, "récupérés" dans les jardins et déposer devant l'église.
Des toboggans, des poubelles, un peu de mobilier de jardin, etc, "récupérés" dans les jardins et déposer devant l'église. - (photo de la mairie de Vairé)

Vairé, près de 2.000 habitants, au nord des Sables-d'Olonne, fait un peu figure de résistante.  Dans cette commune du rétro-littoral vendéen, dans la nuit du 30 avril au 1ᵉʳ mai, la tradition de "l'enlèvement" d'objets, pris dans les jardins, aux abords des maisons et ensuite déposés devant l'église, persiste. Difficile de dire à quand remonte cette tradition, blague potache d'adolescents-jeunes adultes dans les campagnes, ce qui est sûr, c'est que - désormais -  elle fait peu d'adeptes. Ainsi, à Chaverrie, Vendrennes, Apremont ou encore Saint-Malo-du-Bois, les mairies assurent que cette tradition a disparu.

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"L'origine de cette tradition, ce sont les jeunes conscrits qui partaient faire le service militaire et qui faisaient un petit peu le bazar avant de partir. Leur objectif, c'était de rassembler tout ce qui traînait dans les rues ou à proximité des habitations pour les ramener devant l'église", explique Michel Chailloux. Le maire de Vairé se dit "plutôt favorable" à cette tradition, dans la mesure où elle se fait dans le respect : ni effraction, ni dégradation. Il y veille, "il faut encadrer les choses".

Une tradition qu'il faut encadrer pour le maire

"L'an passé, on a eu un nain de jardin à plus de 1.000 euros qui a été cassé, et malheureusement, on n'a pas trouvé le responsable", poursuit-il. Il se souvient aussi de ces individus, venus le visage masqué. Loin donc de l'esprit "bon enfant" de cette tradition. Pour que tout se passe sans débordement, les gendarmes ne seront pas loin et exceptionnellement les rues de la commune resteront éclairées toute la nuit.

L'an passé, pas mal de containers "empruntés" par les jeunes Vairéens.
L'an passé, pas mal de containers "empruntés" par les jeunes Vairéens. - (photo de la mairie de Vairé)

Dans le bourg, les habitants "historiques" sont heureux que cette tradition persiste, même si pour eux l'époque est différente. "Je ne vois pas les gens aller rechercher leur portail sur la place de l'église. Maintenant, ça ne va pas se faire. Avant cela les faisait rire, plus maintenant", selon Lilian, la trentaine. Un autre homme fait remarquer qu'aujourd'hui, il y a plus de maisons avec des clôtures, des portails, et donc plus compliqué d'aller chercher quelques pots de fleurs sans commettre une effraction.

Les temps changent - il y a la peur du vol plus présente par exemple - la population dans la commune aussi selon Catherine : "Les générations quittent les villages, ils grandissent donc la tradition ne se perpétue plus. Et on a beaucoup de gens qui arrivent de grandes métropoles, notamment Paris, Nantes. C'est une tradition qui ne se faisait pas en ville." De nouveaux habitants qui ne connaissent pas, qui peuvent être surpris et qui parfois ne comprennent pas.

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"On se cachait, on courait, on rigolait"

Restent les souvenirs pour les Vairéens qui se sont prêtés à cette coutume dans leur adolescence. "Entre mes 15 et 20 ans, 19 ans", se remémore Alain, 70 ans, ce 1ᵉʳ-Mai. "C'était rigolo. On se cachait. Il y avait des portes, des fenêtres qui s'ouvraient, lumières qui s'allumaient. Pan, on courait (...) Les parents ne savaient pas." Lui et ses copains se rappellent ces pots de fleurs, ces poubelles "empruntés". Il y a eu aussi une bétonnière "démarrée à quatre heures du matin. Eh ben, ça fait du bruit."

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Selon David, un agent communal rencontré dans le bourg, aujourd'hui, il y a toujours des poubelles, des portiques, des buts de foot. Le maire se souvient aussi d'un échafaudage ou encore d'un élévateur. "C'est une animation qui intéresse pas mal d'anciens. Ils viennent voir ce que les jeunes ont ramassé", selon Michel Chailloux.

Et le maire d'expliquer que certains administrés en profitent pour placer certains objets dont ils veulent se débarrasser bien à la vue des jeunes. Là, personne ne vient récupérer le 1er mai au matin, le personnel communal s'en charge ensuite.

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