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Un nouveau squat ouvert à Fleury-sur-Orne, le 9e dans la ville de Caen et son agglomération

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Un deuxième squat s'est ouvert le samedi 6 avril dernier à Fleury-sur-Orne, près de Caen (Calvados), pour reloger neuf personnes à la rue, dont trois enfants. L'AG de lutte contre toutes les expulsions dénonce une situation difficilement gérable avec un manque d'hébergements d'urgence.

Deux banderoles devant la maison squattée à Fleury-sur-Orne. Deux banderoles devant la maison squattée à Fleury-sur-Orne.
Deux banderoles devant la maison squattée à Fleury-sur-Orne. © Radio France - Louis Fontaine

Un nouveau squat s'est ouvert à Fleury-sur-Orne le samedi 6 avril dernier, près de Caen (Calvados), dans une maison abandonnée appartenant à la mairie, rue d'Harcourt. "Une famille ivoirienne de cinq personnes dont trois enfants, deux célibataires ivoiriennes et deux géorgiens également célibataires y vivent désormais", détaille Régis, membre l'Assemblée générale de lutte contre toutes les expulsions de Caen.

Une cuisine de fortune à l'intérieur du squat.
Une cuisine de fortune à l'intérieur du squat. © Radio France - Louis Fontaine

Une situation de plus en plus tendue au niveau des hébergements d'urgence dans le Calvados

Cette situation, c'est ce qui a notamment poussé le collectif à ouvrir un nouveau squat à Fleury-sur-Orne. C'est le 9e squat si on regarde à l'échelle de Caen et son agglomération et le deuxième à Fleury-sur-Orne. Selon l'AG de lutte contre les expulsions, une cinquantaine de personnes devraient être relogées en urgence et une centaine de plus sont sur listes d’attente auprès des bailleurs sociaux. Le collectif militant caennais veut alerter les autorités : "Ici, ce n'est pas suffisant, on loge déjà 200 personnes, une quarantaine nous sollicite au quotidien, des Soudanais, des Syriens, des Albanais, dans une situation de grande précarité", regrette le membre de l'AG.

L'impact du 80e anniversaire sur les hébergements d'urgence

Régis est membre de ce collectif militant depuis 2013 (date de création du collectif, face à la limitation de l’accueil des étranger-e-s, demandeur/euse-s d’asile). Cette précarité, il estime qu'elle va augmenter cet été dans le Calvados avec le 80ᵉ anniversaire du Débarquement : "Certains hôtels sont conventionnés avec le 115, donc ils ont des chambres qui sont allouées à l'hébergement d'urgence. Mais actuellement, ces chambres se tarissent puisque les hôteliers préfèrent les récupérer pour faire de la location pour les touristes qui vont venir pour les commémorations du 80ᵉ anniversaire du Débarquement, parce que c'est beaucoup plus intéressant financièrement d'avoir des touristes plutôt qu'une convention avec le 115."

L'intérieur du squat.
L'intérieur du squat. © Radio France - Louis Fontaine

"On veut la réquisition des logements vides, comme ici sur Caen, on est à 10 % de logements vides. Quand il y a un projet d'urbanisme comme ici à Fleury, les maisons qui sont vouées à la destruction dans plusieurs années devraient être réquisitionnées pour en faire de l'hébergement d'urgence", ajoute Régis.

Les habitants partagés

À Fleury-sur-Orne, la maison squattée se trouve sur une avenue passante. Chloé, mère de famille et habitante, n'a pas pu la louper avec les deux banderoles sur la devanture : "Ce message, un droit, un toit, me laisse perplexe. Ça fait maison vraiment squattée, alors qu'on nous dit que c'est un collectif qui aide ces familles. Mais est-ce que les personnes ont un projet derrière ? La volonté de s'inscrire dans notre société ? Je ne sais pas. Il faudrait davantage de transparence, sinon, les gens vont se poser des questions, qui sont ces gens, que font-ils."

Dans le centre-ville, Loïc est chauffeur. Il est passé devant, avec son bus. Pour lui, il n'y a pas de question à se poser : "C'est du bon sens, surtout si avec ce logement, ils peuvent rebondir. Cette maison, elle est vraiment abandonnée. Ils ne peuvent plus louer finalement, autant qu'elle serve. Aider, c'est le but d'une commune."

À ce sujet, nous avons sollicité la mairie de Fleury-sur-Orne. Elle ne souhaite pas s'exprimer. Néanmoins, selon le collectif militant, la mairie devrait engager une procédure judiciaire.

Neuf squats à Caen et son agglomération

Ce nouveau squat vient s'ajouter à celui de Mondeville ainsi qu'à Colombelles, dans le quartier de la Folie-Couvrechef, de la Pierre Heuzé, des Vaux de la Folie, du rond-point de l’Orne, de la Grâce-de-Dieu et de l’ancienne pouponnière rue d’Auge et donc, de Fleury-sur-Orne. Plusieurs de ces squats sont sous le coup de décisions de justice, comme celle de l’ex-Pouponnière et du rond-point de l’Orne à Caen. Ces squats sont expulsables à partir du 29 juin 2024.

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