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Un catamaran, qui fonctionne uniquement avec l'énergie solaire, mis à l'eau à Mondeville

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Ce mardi 30 avril, un prototype de catamaran qui fonctionne uniquement à l'énergie solaire a été mis à l'eau au chantier naval V1 D2 de Mondeville, près de Caen. Un bateau qui a vu le jour en l'espace de deux ans avec l'entreprise Millikan Boats et qui défie l'innovation de l'industrie nautique.

Le catamaran pèse 2,4 tonnes Le catamaran pèse 2,4 tonnes
Le catamaran pèse 2,4 tonnes © Radio France - Jeanne Stémart

Ce mardi matin, au chantier naval V1 D2 de Mondeville, tout le monde a les yeux rivés vers le ciel. Là-haut, suspendu à une grue, un catamaran s'apprête à rejoindre l'eau. Mais ce catamaran, il n'est pas comme les autres. Il est qualifié d'électro-solaire parce qu'il fonctionne uniquement grâce à l'énergie du soleil. C'est le projet un peu fou d'un homme, Philippe Raynaud, qui a fondé son entreprise Millikan Boats le 30 juin 2022, et qui, deux ans après, met à l'eau le prototype du premier catamaran électro-solaire.

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Un projet qui aura coûté 350.000 euros, financé grâce à des prêts, des fonds personnels de Philippe Raynaud et à hauteur de 75.000 euros par la Région Normandie. Sophie Gaugain, vice-présidente à la région, a d'ailleurs eu l'honneur d'être faite marraine de ce bateau. "Être marraine d'un bateau, c'est tout un symbole, donc je souhaite longue vie à cette entreprise qui vient d'innover aujourd'hui dans le secteur du nautisme, un nautisme durable. Et ça nous fait très plaisir de voir ce développement se réaliser en Normandie", déclare-t-elle.

Autre détail qui n'en est pas un, mis à part les panneaux solaires et les batteries, tout le bateau a été réalisé par des entreprises normandes et bretonnes.

Le catamaran peut accueillir six personnes à son bord
Le catamaran peut accueillir six personnes à son bord © Radio France - Jeanne Stémart

Un catamaran autonome

L'objectif de ce projet, c'est de faire bouger les choses dans l'industrie du nautisme. Pour Philippe Raynaud, c'est une industrie qui est en retard en termes de déplacement à bas carbone : "Le monde du nautisme est hyper conservateur. Vous allez sur un salon nautique, vous voyez les constructeurs de moteurs qui présentent des moteurs de plus en plus gros, de plus en plus puissants, sans jamais se poser des questions sur l'écologie. Ils vous disent que les moteurs ont un meilleur rendement, mais c'est hyper polluant", constate-t-il.

C'est pourquoi ce prototype de catamaran nommé M.9 est 100% autonome. Il fonctionne uniquement grâce à l'énergie du soleil, captée par les 12 panneaux solaires installés sur le bateau. "Aujourd'hui, on a suffisamment de production solaire pour que le bateau navigue tout seul sans jamais être rechargé", explique Philippe Raynaud.

Il a fallu 22 mois à Philippe Raynaud pour donner vie à ce projet
Il a fallu 22 mois à Philippe Raynaud pour donner vie à ce projet © Radio France - Jeanne Stémart

Au moment de la conception, le choix des panneaux solaires a d'ailleurs été un énorme défi pour Vincent Lebailly, architecte du catamaran et le reste de l'équipe : "On ne pouvait pas se permettre d'avoir des panneaux flexibles avec trop peu de rendement. On a été contraint de prendre des panneaux rigides, très encombrants et lourds."

Pourtant, ils ont quand même réussi leur mission : rendre le catamaran le plus léger possible. En tout, il pèse 2,4 tonnes.

Un catamaran qui respecte son environnement

L'innovation du catamaran se trouve dans sa source énergétique, mais elle se trouve aussi dans ses moteurs, équipés d'un système d'ancre virtuel. Ce système, il permet en partie d'après M.Raynaud, de protéger les algues de posidonie, souvent arrachées par les milliers de bateaux qui naviguent en Méditerranée chaque été au moment où ils relèvent l'ancre.

"Avec ces moteurs, vous avez un frein comme sur une voiture. On appuie sur le bouton "break", sur le tableau de bord du bateau, et le bateau ne bouge pas dans un rayon d'un mètre, mais simplement avec un peu d'électronique et d'informatique. Il envoie des tout petits coups dans les moteurs c'est ce qu'on appelle du positionnement dynamique. Ça veut dire que pour une pause d'une heure, on ne jette plus l'ancre, on n'arrache plus les fonds marins", se réjouit Philippe Raynaud.

Sa femme et ses enfants sont venus du Luxembourg pour assister à la mise à l'eau
Sa femme et ses enfants sont venus du Luxembourg pour assister à la mise à l'eau © Radio France - Jeanne Stémart

Une histoire de famille

Ce projet a germé dans l'esprit de Philippe Raynaud alors qu'il se promenait avec sa famille : "On était à Saint-Raphaël, en vacances en famille et mon épouse souhaite manger des crêpes ! Et sur le port de Saint-Raphaël, il y avait un prototype d'un bateau électro-solaire. Là, j'ai eu un électrochoc. J'ai vu le bateau, j'ai bloqué. J'ai dit à mon épouse "ça, c'est la bonne idée !", dit-il en rigolant.

Sa femme Delphine et ses deux enfants, Marie et Maxime, des jumeaux de 10 ans, l'ont aidé à concrétiser cette "bonne idée" ! "On a tout fait dans la cave, on a fait toutes les maquettes, on a essayé le lit, la taille du lit, on a donné des avis", se réjouit Delphine, émue de voir le catamaran prendre le large.

Le catamaran doit officiellement prendre la mer début juin, mais avant il reste à y installer les cabines, la cuisine et à y faire quelques finitions.

Millikan Boats et ses trois salariés espèrent commercialiser ce catamaran électro-solaire auprès des particuliers et des professionnels du tourisme en le proposant à un prix de 250.000 euros sur le marché.

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