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Polémique Shaka Ponk à Nîmes : Julien Plantier écrit au chanteur, "Nous ne sommes pas des tortionnaires !"

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Le chanteur des Shaka Ponk a traité les élus de Nîmes de "tortionnaires" dans une vidéo sur les réseaux sociaux cette semaine. Le premier élu à la Ville de Nîmes, Julien Plantier, lui répond.

Frah, chanteur des Shaka Ponk, et Julien Plantier, premier adjoint à la mairie de Nîmes Frah, chanteur des Shaka Ponk, et Julien Plantier, premier adjoint à la mairie de Nîmes
Frah, chanteur des Shaka Ponk, et Julien Plantier, premier adjoint à la mairie de Nîmes © Radio France - TS

La polémique autour du groupe Shaka Ponk ne cesse d'enfler. La pétition lancée pour demander l'annulation du concert programmé le 14 juin dans les arènes de Nîmes a dépassé les 1.500 signatures en deux jours. À l'évidence, les aficionados se mobilisent pour protester contre les propos de Frah. Le chanteur et leader du groupe a parlé de "tradition de merde" et traité les organisateurs et les élus de "tortionnaires". Ce jeudi, sur France Bleu Gard Lozère, le collectif "Touche pas à mes passions" a appelé la Ville de Nîmes à réagir.

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Le premier adjoint à la Ville de Nîmes, Julien Plantier, a finalement choisi d'écrire au chanteur. Une lettre que France Bleu Gard Lozère a pu se procurer.

La lettre dans son intégralité

"Cher Monsieur Frah,

"Non, nous élus nîmois de la majorité municipale emmenée par Jean-Paul Fournier, maire depuis 2001 de la cité des Antonins, nous ne sommes pas des tortionnaires ! La Ville de Nîmes ne cautionne en aucun cas la torture et défend fermement le respect des animaux. En revanche, nous sommes fondamentalement attachés à la liberté et nous en sommes tous les garants ; la liberté d’expression, pilier essentiel de notre démocratie, qui vous permet d’exprimer votre opinion au sujet de la corrida.

"Cependant, la liberté qui est consacrée constitue aussi le droit pour nos concitoyens d’assister à la corrida. La liberté n’est pas un principe à géométrie variable. Cette liberté est, en effet, garantie par le législateur depuis 1951 et le Conseil Constitutionnel a rappelé en 2012 qu’elle ne porte atteinte à aucun droit constitutionnellement garanti.

"La corrida n’est donc pas une abomination ou une aberration, comme vous le prétendez, qui mettrait en spectacle la torture. Plus qu’une représentation, c’est une identification à des valeurs comme l’éthique, le courage  et le respect qui nous réunissent tous. Le torero, dans son dialogue avec la puissance et la beauté du toro, met en exergue la dualité entre l’humain et l’animal, entre l’ordre et le désordre, entre la lumière et le chaos. La corrida porte des valeurs universelles, sociales, esthétiques et même éthiques. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si elle a inspiré autant d’artistes et de créateurs.

"Elle n’est ni un sport, ni un jeu. Elle est plus qu’un spectacle, elle constitue un art. La corrida fait partie de notre culture et cette tradition s’exprime à Nîmes depuis 1853. C’est la raison pour laquelle, vous ne pouvez pas dire que nous, élus de la ville de Nîmes, nous sommes des tortionnaires. Nous affirmons solennellement notre attachement à cet élément constitutif de notre identité et nous défendons ardemment cette liberté.

"Il est inimaginable de penser à la Ville de Nîmes sans sa culture plurielle qui laisse la possibilité à chacun d’exprimer son art, sa créativité sous différentes formes, et les concerts du Festival de Nîmes en sont une belle illustration.

"Gageons qu’à l’avenir, vous saurez exprimer plus de respect aux Nîmois, aux traditions, ainsi qu’à ceux qui vous permettent de vous produire dans un tel écrin érigé il y a plus de deux millénaires et que nous veillons à conserver tel un joyau."

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