Passer au contenu
Publicité

Opérations place nette : ce qu'il faut savoir de ces actions de démantèlement des trafics de drogue

Par
  • France Bleu

Emmanuel Macron était en visite mi-mars à Marseille pour annoncer le lancement d'une "opération sans précédent" contre les trafics de drogue. Ce dispositif, lancé à la fin de l'année 2023, devait être renforcé à raison de "dix opérations par semaine". Voici ce qu'il faut en savoir.

Le 29 novembre 2023, des policiers contrôlent des caves dans le cadre d'une opération "place nette" menée dans le quartier de Font-Cert à Marseille Le 29 novembre 2023, des policiers contrôlent des caves dans le cadre d'une opération "place nette" menée dans le quartier de Font-Cert à Marseille
Le 29 novembre 2023, des policiers contrôlent des caves dans le cadre d'une opération "place nette" menée dans le quartier de Font-Cert à Marseille © AFP - CLEMENT MAHOUDEAU

Mesure phare du volet sécuritaire de la politique menée par Emmanuel Macron, les opérations "place nette" ont permis de mettre la main sur quatre tonnes de stupéfiants, selon un bilan délivré le 17 avril. Le président de la République avait effectué une visite surprise mi-mars à Marseille pour annoncer le lancement d'une "opération sans précédent" destinée à "porter un coup d'arrêt" aux trafics de drogue. "Nous allons accroître le rythme à partir de la semaine prochaine. Dix opérations de ce type seront conduites chaque semaine", avait détaillé le chef de l'État, "à Marseille et dans d'autres villes de France".

Publicité

Ce mode opératoire, lancé au dernier trimestre 2023, a été vanté par Emmanuel Macron le 16 janvier dernier lors d'une conférence de presse. À l'époque, le Président évoquait déjà sa volonté d'accroître le rythme de ces opérations place nette.

Quel bilan ?

Le 17 avril, Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, a annoncé que quatre tonnes de drogues et 20 millions d'euros avaient été saisis lors des opérations "place nette". Les neuf opérations "place nette XXL", qui mobilisent davantage d'effectifs, ont abouti au déferrement, c'est-à-dire à la présentation (d'une personne) devant l'autorité judiciaire, de 599 personnes.

Ces opérations très médiatisées laissent perplexes policiers spécialisés et magistrats quant à leur efficacité. À Béziers, le 8 mars dernier, des avocats des dealers interpellés ont dénoncé les maigres résultats d'une opération menée avec une centaine de policiers. Au final, cinq kilos de stupéfiants saisis dans un quartier pourtant qualifié de plaque tournante.

À Romans-sur-Isère dans la Drôme, une opération place nette menée la deuxième semaine du mois de mars, a donné lieu au contrôle de plus de 100 personnes et seulement deux interpellations. Quatre amendes forfaitaires pour stupéfiant ont été dressées.

La première opération a été menée à Poitiers, la semaine du 7 novembre. Le dispositif a été utilisé depuis dans les quartiers d'Évry-Courcouronnes (Essonne), à Montbéliard (Doubs), à Marseille (Bouches-du-Rhône) ou encore à Montargis (Loiret).

Quel mode opératoire ?

Selon le site de la Police nationale, les opérations place nette donnent lieu à des "contrôles des parties communes et caves", des "contrôles d'identité sur réquisition du procureur de la République", avec la "mobilisation de chiens spécialisés en recherche de stupéfiants et armes".

"Les opérations 'place nette' sont nécessairement accompagnées d’actions visibles et d’ampleur sur la voie publique. Elles sont réalisées en priorité sur les secteurs difficiles des grandes agglomérations et programmées par les services territoriaux", peut-on également y lire.

Opération XXL à Marseille

Emmanuel Macron est venu en personne à Marseille pour annoncer le lancement d'une opération "place nette XXL". Elle va mobiliser de très importants effectifs de police pendant plusieurs semaines. Cette opération a lieu "partout" dans la cité phocéenne, a-t-il aussi précisé. "Le but, c'est de détruire les réseaux et les trafiquants et que les quelques-uns qui vous rendent la vie impossible s'en aillent", a assuré le chef de l'État.

Cette visite intervient alors que plusieurs coups de filet ont eu lieu récemment au sein des deux principaux gangs - "DZ Mafia" et "Yoda" - se disputant le contrôle du trafic de stupéfiants dans la deuxième ville de France.

Treize jeunes membres présumés de la "DZ mafia" ont ainsi été interpellés il y a une semaine à Marseille, Rennes et dans les Alpes-de-Haute-Provence dans le cadre d'une enquête pour tentative de meurtre en Espagne. Dix d'entre eux ont été mis en examen samedi, selon le parquet de Marseille. Ces arrestations sont intervenues quelques jours à peine après l'interpellation au Maroc de Félix Bingui, 33 ans, alias "le chat", le chef présumé du clan "Yoda", rival de la "DZ mafia" à Marseille.

La guerre de territoires pour le contrôle des juteux points de deal a ensanglanté Marseille comme jamais en 2023, avec 49 personnes tuées dans des narchomicides, dont quatre victimes collatérales.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

L'info en continu

Publicité

undefined