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INFO FRANCE BLEU - Mort de Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille pendant 25 ans

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Jean-Claude Gaudin est mort ce lundi dans sa résidence secondaire de Saint-Zacharie (Var) à 84 ans, a appris France Bleu Provence. Maire de Marseille pendant 25 ans, ex-ministre, président de Région, de Métropole et vice-président du Sénat, il avait consacré sa vie à la politique.

Jean-Claude Gaudin en 2013 Jean-Claude Gaudin en 2013
Jean-Claude Gaudin en 2013 © Maxppp - Nicolas Vallauri

Jean-Claude Gaudin est mort ce lundi dans sa résidence secondaire de Saint-Zacharie (Var) à 84 ans, a appris France Bleu Provence auprès de proches de l'homme politique. Celui qui a notamment été maire de Marseille pendant 25 ans, a succombé à une crise cardiaque dans la matinée et n'a pu être ranimé. Plusieurs témoignages recuellis par France Bleu Provence auprès de son entourage évoquent un homme "fatigué" ces derniers jours, sans que toutefois cela ne préage du pire.

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Dans l'après-midi, la dépouille de Jean-Claude Gaudin a quitté Saint-Zacharie. La date de ses obsèques n'est pas encore connue, mais le maire actuel de Marseille Benoît Payan a d'ores et déjà annoncé que la célébration aura lieu prochainement en la cathédrale de la Major à Marseille.

Une vie consacrée à la politique, et à Marseille

La politique, c'était toute sa vie. Il lui a consacré les deux-tiers de son existence. Conseiller municipal, maire pendant quatre mandats, député, sénateur, ministre, président de la Région PACA ou de la Métropole marseillaise, Jean-Claude Gaudin était un accro au pouvoir : en plus d'un demi-siècle de vie politique, il a effectué plus de 120 années de mandats cumulés, tous portefeuilles confondus.

Premier mandat politique en 1965

Le 8 octobre 1939, Jean-Claude Gaudin, fils unique d'un maçon et d'une ouvrière, voit le jour à Mazargues (9ᵉ arrondissement de Marseille). Dès son adolescence, il ne rêve que d'une chose : devenir sénateur. En 1965, le jeune professeur d'histoire-géographie est élu aux municipales sur la liste socialo-centriste menée par Gaston Defferre, son mentor. À 26 ans, Jean-Claude Gaudin est le benjamin des conseillers municipaux de Marseille. Neuf ans plus tard, il participe à la campagne présidentielle de Valéry Giscard d'Estaing.

Député, président de Région, sénateur

Candidat de l'UDF dans la deuxième circonscription des Bouches-du-Rhône, Jean-Claude Gaudin devient député en 1978. Il siégera au palais Bourbon jusqu'en 1989.

L'année 1983 marque son premier échec à la mairie de Marseille, face à son ancien mentor Gaston Defferre, également ministre de l'Intérieur. Mais en 1986, Jean-Claude Gaudin prend sa revanche en devenant président du conseil régional de PACA, à la tête duquel il sera réélu jusqu'en 1998.

En 1988, il est élu pour un quatrième mandat de député dans la deuxième circonscription des Bouches-du-Rhône, mais essuie un nouvel échec aux municipales à Marseille l'année suivante face au Pr Robert Vigouroux. L'année 1989 est celle de la réalisation du rêve d'adolescent de Jean-Claude Gaudin : il devient enfin sénateur des Bouches-du-Rhône.

Vingt-cinq ans à la mairie de Marseille

En juin 1995, Jean-Claude Gaudin s'assoit enfin dans le fauteuil de maire qu'il convoite depuis douze ans. En novembre, il devient ministre de l'Aménagement du territoire, de la ville et de l'intégration du gouvernement Juppé II. La même année, le cumulard est élu président de la nouvelle communauté urbaine Marseille-Provence-Métropole.

L'année 2008 marque le début de ses troisièmes mandats de maire de Marseille et de sénateur des Bouches-du-Rhône. En 2014, il entame son quatrième mandat à la mairie de Marseille et est réélu au Sénat. En 2015, il s'installe à la tête de la Métropole Aix-Marseille-Provence.

Retrait progressif de la vie politique

À partir de juin 2017, il annonce qu'il ne sera pas candidat aux élections municipales de 2020 et apporte son soutien, d'abord à Bruno Gilles puis à Martine Vassal. En septembre de la même année, Jean-Claude Gaudin démissionne de son poste de sénateur pour cause d'interdiction de cumul des mandats.

Un an plus tard, en septembre 2018, invoquant son âge avancé, il quitte la présidence de la Métropole à laquelle lui succède sa dauphine, Martine Vassal, également présidente du Département des Bouches-du-Rhône.

En novembre 2018, l'effondrement de plusieurs immeubles rue d'Aubagne, qui provoque la mort de huit personnes, pèse sur la fin du quatrième mandat de Jean-Claude Gaudin. Le vieux maire concentre toutes les critiques pour son inaction. La question reviendra d'ailleurs hanter son 198ᵉ et dernier conseil municipal le 27 janvier 2020.

En juin 2020, la coalition de gauche, écologiste et citoyenne Le Printemps marseillais s'empare de la mairie de droite. Le 4 juillet, en pleine crise sanitaire, le "vieux lion" arrivera par une porte dérobée à la tribune de la salle du conseil municipal pour passer l'écharpe de maire au cou de Michèle Rubirola, qui lui succède avant de céder la place à Benoît Payan.

Neuf mois après avoir quitté son fauteuil de maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin publie ses mémoires, Maintenant, je vais tout vous raconter, dans lesquelles il égrène les moments clés de son histoire politique. Après une tournée médiatique pour "vendre" son autobiographie, il jure qu'on n'entendra plus jamais parler de lui.

La justice se rappellera néanmoins à son bon souvenir : en novembre 2021, il est entendu pour la première fois par les juges dans le cadre de l'enquête sur le drame de la rue d'Aubagne. Quatre mois plus tard, en mars 2022, il comparait dans l'affaire des heures supplémentaires fictives à la mairie de Marseille et est condamné à six mois de prison avec sursis et à 10.000 euros d'amende.

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