"On s'amuse juste" : 8.000 fêtards sur le tarmac de l'aéroport de Quimper, 4 gardes à vue, 10 évacuations médicales

Du son très fort, 2.000 voitures garées et des fêtards "là pour s'amuser"... Le tarmac de l'aéroport de Quimper Cornouaille est ce week-end devenu pour 6.000 fêtards, puis 8.000 selon un dernier décompte officiel samedi soir, un immense terrain pour leur rave-party. La teuf a commencé vendredi soir "en fin de nuit", sur la commune de Pluguffan, et est partie pour durer jusqu'à lundi dans la journée. "On a tous reçu des coups de fil pour dire, c'est ici qu'il faut se retrouver : à l'aéroport de Quimper", retrace une raveuse, qui, comme la plupart des personnes interrogées, arrivées entre 4h et 7h du matin, préfère rester anonyme.

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Autour des fêtards, de leurs tentes installées à quelques dizaines de mettre de la tour de contrôle de l'aéroport, un important dispositif de sécurité est mis en place. Selon Alain Espinasse, le préfet du Finistère, les teufeurs se sont installés sur le tarmac "par effraction." Aéroport qui n'accueille plus de passagers depuis plusieurs mois, seuls des vols privés et des aéro-clubs décollent. "Les 6.000 personnes rassemblées ont donc commis deux infractions : elles n'ont pas respecté l'arrêté d'interdiction que j'ai pris en fin de semaine. La deuxième infraction, c'est que ces fêtards sont entrés sur une propriété privée, en n'hésitant pas à bousculer les gendarmes, ça a été violent", soutient le préfet.

Depuis le début de l'évènement, quatre personnes ont été placées en garde à vue, trois pour usage de stupéfiant, nous indique le parquet de Quimper, ils sont sortis ce matin avec une "réponse pénale". Une autre personne est ce dimanche matin toujours en garde à vue "à la suite d’outrages et rébellion à personnes dépositaires de l’autorité publique."

Les services de secours ont pris en charge 28 personnes, dix d'entre elles ont été évacuées en urgences relatives.

"Empêcher 6.000 personnes de venir, on ne sait pas faire"

Pour arriver jusqu'à l'aéroport, on passe par plusieurs barrages de gendarmes. Sur la route, les forces de l'ordre stoppent plusieurs voitures à la fois, avec des jeunes à l'intérieur. Autour des fêtards sur le tarmac, des voitures de gendarmes sont stationnées en face des tentes, désormais, chaque personne "qui entre et qui sort est contrôlée", soutient le préfet. Mais "empêcher 6.000 personnes de venir, on ne sait pas faire, mais on fait du contrôle ciblé, les véhicules qui transportent du matériel." Les gendarmes de tous les départements bretons, Côtes d'armor**, Morbihan et jusqu'en Ille-et-Vilaine**, ont été sollicités pour contrôler en amont les arrivées vers le Finistère.

Les teufeuses et teufeurs, eux, écoutent de la musique techno fort, ce qui n'incommode pas spécialement Anne, une riveraine venue voir la scène : "Il faut que jeunesse se fasse ! Oui, on entend un peu depuis ma maison, mais on mettra la télévision plus fort !" Un habitant rencontré plus loin dit sensiblement la même chose : "Pas inquiet, non". Le maire, Alain Decouchelle, a été pris de court à 4 heures du matin samedi 30 mars, "je ne m'attendais pas à voir arriver 6.000 nouveaux habitants sur la commune de Pluguffan", ironise-t-il.

"Nous, on est juste là pour s'amuser, ici, c'est le monde parfait, tout le monde s'aime, c'est la belle vie", raconte un jeune raveur. Il sait que ce rassemblement est illégal. "Mais ce n'est pas grave puisqu'on va nettoyer les lieux, on rendra tout ça propre, vous verrez, ce sera nickel."