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"On peut gagner" : les opposants à l'extension de l'aéroport de Beauvais préparent une action en justice

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Cinq jours après le choix de Bouygues-Egis comme futur délégataire de l'aéroport, 200 opposants au projet d'extension du site se sont réunis à Beauvais. Les riverains espèrent que la justice bloquera le projet, qui ambitionne d'augmenter le nombre de vols par an de 33.000 à 45.000 à Beauvais-Tillé.

Environ 200 personnes rassemblées ce samedi après-midi dans le centre de Beauvais. Environ 200 personnes rassemblées ce samedi après-midi dans le centre de Beauvais.
Environ 200 personnes rassemblées ce samedi après-midi dans le centre de Beauvais. © Radio France - Jeanne Daucé

Ils vont se lancer dans un combat en justice : les opposants à l'extension de l'aéroport de Beauvais annoncent ce samedi préparer un recours devant le tribunal. Cinq jours après que Bouygues-Egis a été désigné futur délégataire du site, les collectifs de riverains entendent maintenir la pression, pour espérer faire reculer le projet voulu par le syndicat mixte de l'aéroport de Beauvais-Tillé. Environ 200 opposants se sont rassemblés ce samedi place Jeanne Hachette à Beauvais pour faire entendre leur colère : ils redoutent une forte augmentation du trafic aérien.

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"Je n'imagine même pas ce que ça donnera dans deux ou cinq ans"

"Climat, pollution : non à l'extension !" ; "Nos gueules d'abord, tant pis pour nos enfants" ou encore "Près de 10 millions de passagers, vers un monde meilleur ?" Voilà les quelques slogans affichés ce samedi après-midi. Séverine, habitante de Laversines, a sa maison en plein couloir des atterrissages : "Hier après-midi, il y avait une arrivée toutes les 3 minutes environ : 16h29, 16h32, 16h38, 16h40... C'est incessant. Je n'ose même pas imaginer ce que ce sera, avec 45.000 vols par an ! Je crains pour ma santé psychologique, et aussi ma santé tout court - on ne sait pas ce qu'on respire". "On voit bien l'état de nos terrasses, l'eau rouge dans le jardin ce n'est vraiment pas naturel, il y a de la saleté en permanence... abonde une autre riveraine, Annie, qui s'inquiète aussi des répercussions sur sa santé. On aimerait bien que le nombre de vols diminue... mais ce serait déjà pas mal qu'il n'augmente pas du tout !"

"Les maires des communes concernées doivent mobiliser leurs habitants !"

Beaucoup de colère également chez Raoul : "Le trafic aérien a carte blanche, alors qu'on demande sans arrêt des efforts aux particuliers sur leurs véhicules par exemple... Il faut contrer ce projet : le combat n'est pas perdu !" ajoute celui qui croit beaucoup en un succès d'un recours en justice. Car c'est le projet désormais des collectifs de riverains, Vincent y croit dur comme fer : "Pour moi, on peut gagner. Je suis prêt à mettre ce qu'il faut financièrement : je m'en voudrais dans 15 ans de n'avoir rien fait pour lutter". Une cagnotte est en effet mise en place par les collectifs ADERA et Sauvez le Beauvaisis.

Pour l'emporter, il faut mobiliser massivement les habitants du Beauvaisis juge Laurence : "On en parle chaque jour avec nos voisins, des habitants, détaille cette résidente de Verderel-lès-Sauqueuse. Tout le monde souffre et râle : j'appelle les maires de toutes les communes touchées par les nuisances de l'aéroport à informer et mobiliser leurs habitants !**" 19 communes de l'Oise ont en effet signé des motions critiques vis-à-vis du trafic aérien, indique le sénateur PS Alexandre Ouizille, présent au rassemblement. Lui-même veut déposer une proposition de loi pour plafonner le trafic des avions.

Une nouvelle mobilisation à la mi-juin

"Rien n'est perdu, le contrat n'est pas signé : c'est maintenant que tout se joue ! poursuit Boris Vivier, du collectif Sauvez Le Beauvaisis. Maintenant on connaît notre adversaire, à nous maintenant d'agir vite pour réunir un maximum de mobilisation : on est fiers de la pression que l'on met, car le combat est juste**"**.

Les collectifs de riverains appellent à une nouvelle mobilisation le weekend du 15/16 juin ; le lieu et la forme restent à définir. Contacté par France Bleu Picardie, le président du syndicat mixte de l'aéroport de Beauvais-Tillé n'a pas donné suite ce samedi.

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