"On atteint des chiffres record" : les agressions de pharmaciens en hausse de 30% en 2023, d'après un baromètre

Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens alerte sur les agressions dans les officines ce mercredi alors qu'elles ont augmenté "de 30% par rapport à l'année 2022", d'après sa présidente Carine Wolf-Thal, interrogée sur franceinfo. Elles sont aussi en hausse de "40% de plus sur les cinq dernières années" a-t-elle poursuivi alors que le Conseil publie son bilan annuel sur la sécurité.

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Les pharmaciens ne sont pas les seuls professionnels de santé concernés. Quelque "30.000 actes de violences" annuels sont décomptés dans les établissements de santé et 1.200 l'ont été par l'Ordre des médecins en 2022, d'après des chiffres annoncés par le ministère de la Santé en septembre. Ce week-end, un brancardier a été violemment agressé aux urgences de Challans (Vendée).

"Menaces", "injures", "agressions physiques"

Les pharmaciens ont déclaré 475 agressions en 2023. "On atteint des chiffres record", déplore la présidente du Conseil de l'Ordre. L'immense majorité des agressions ont lieu en officine. À 60% , il s'agit de menaces, d'injures ou encore d'agressions physiques, et elles sont principalement motivées par le "refus de délivrer des médicaments".

Par ailleurs, 40% des déclarations concernent des vols pour se procurer de l’argent, des produits pharmaceutiques ou parapharmaceutiques. Cela concerne "les produits qui sont devant le comptoir", "du numéraire", ou "sous la menace, l'accès à des médicaments stupéfiants", détaille Carine Wolf-Thal sur franceinfo.

Peu de plaintes déposées

Cette année a été marquée par les émeutes urbaines, puisqu'entre juin et juillet 2023, 64 actes de vandalisme "ont été portés à la connaissance de l’Ordre", "comme l'ensemble des autres commerces", précise la présidente. Seuls un tiers des pharmaciens qui ont déclaré une agression portent plainte, car les plaintes sont parfois classées sans suite, d'où un "découragement", note la présidente de l'Ordre qui explique aussi le phénomène par la "peur des représailles de la part de l'agresseur".

L'Assemblée nationale a adopté mi-mars en première lecture des mesures visant à faire face à l'essor des violences contre les professionnels de santé, en renforçant notamment les sanctions pénales encourues par leurs auteurs. Elle prévoit l'aggravation des sanctions encourues en cas de violences contre eux, qui pourraient atteindre dans certains cas jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 75.000 euros amendes. Les peines sont aussi alourdies pour vol de tout matériel médical ou paramédical.