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Mort de Bernard Pivot : "Le plus grand prof de lettres qu'on ait jamais eu", "irremplaçable", les hommages pleuvent

- Mis à jour le
Par
  • France Bleu

Après la mort de Bernard Pivot à l'âge de 89 ans, ce lundi, les hommages se multiplient pour saluer "l'une des figures les plus importantes de la vie culturelle française".

Bernard Pivot en 2018. Bernard Pivot en 2018.
Bernard Pivot en 2018. © Maxppp - LP/Olivier Arandel

Les hommages pleuvent après la mort ce lundi du présentateur et écrivain Bernard Pivot à l'âge de 89 ans, "l'homme qui nous faisait aimer les livres", a salué l'animateur Stéphane Bern, évoquant des "souvenirs émus" avec celui qui "était toujours enjoué, drôle, moqueur et infiniment bon".

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Emmanuel Macron a rendu hommage à un "passeur, populaire et exigeant, cher au cœur des Français", à qui Bernard Pivot a permis d'"apprendre" : "à écrire avec ses Dictées, à découvrir livres et auteurs avec Apostrophes, à vivre avec l’esprit français, de conversation, de curiosité, de gourmandise", énumère le président de la République.

"Il nous manquera énormément", a réagi le Premier ministre Gabriel Attal, selon qui Bernard Pivot a "une place si singulière dans le cœur des Français."

La ministre de la Culture Rachida Dati évoque elle un "militant de la lecture pour tous", dont le décès est "une perte tous les Français".

"Le plus grand prof de lettres qu'on ait jamais eu"

"Les Français perdent le plus grand prof de lettres qu'on ait jamais eu", a estimé l'écrivain Philippe Labro sur franceinfo, selon qui Bernard Pivot est "l'une des figures les plus importantes de la vie culturelle française". "Bernard a fait pour nous, écrivains, et pour la littérature d'une manière générale, un travail extraordinaire (...) C'est une perte inouïe."

"On lui doit d'avoir agrandi nos vies", a confié de son côté Erik Orsenna, écrivain et membre de l’Académie française. Bernard Pivot "nous a fait aimer la langue française". "La dette que nous avons envers lui est une dette de bonheur, d'ouverture, de possibilités", poursuit-il, dépeignant un "grand frère, un oncle, un père ou une mère qui nous dit 'Tiens pourquoi tu ne ferais pas ce voyage ?' Et puis on le suivait, on disait merci parce que je me suis agrandi, diversifié, j'ai été un autre. C'est ça la culture".

L'écrivain Jacques Attali salue lui "le si merveilleux, l’irremplaçable, et jamais remplacé, Bernard Pivot", qui selon lui "aimait les livres avec gourmandise, comme la nourriture, sinon que son appétit littéraire n’était jamais rassasié".

L'auteur et cinéaste lorrain Philippe Claudel se souvient de "quelqu'un qui aimait la vie, qui aimait s'intéresser aux autres, se mettre en retrait et faire en sorte que l'autre devienne le principal sujet", se remémorant l'émission Apostrophes, "mythique en France, mais pas seulement, qui est internationalement connue également."

Dans le monde du vin, dont il était amateur, il a également laissé l'image d'un "homme délicieux" doté d'une "bonté de cœur"se souvient Aubert de Villaine, ancien président de l'Association des Climats de Bourgogne.

"Honnêteté" et "haute morale"

L'Académie Goncourt, dont il fut membre puis président, fait part de sa "profonde tristesse" et salue la "haute morale" de Bernard Pivot. En prenant la présidence de 2014 à 2019, "Bernard avait su faire bénéficier l'académie de son insatiable curiosité littéraire, de son engagement infaillible au service du monde des lettres, ainsi que de son honnêteté et de sa haute morale", a écrit l'Académie dans un communiqué.

"Il a beaucoup œuvré pour que l'Académie aménage son règlement de façon à ce que les prix qu'elle décerne chaque année soient exempts de toute suspicion", a souligné l'association qui remet tous les ans le prix Goncourt. Il avait en effet toujours soigneusement maintenu son indépendance vis-à-vis des éditeurs.

Bernard Pivot a été "le gardien de l'indépendance de l'ensemble de l'Académie Goncourt par rapport à tous les éditeurs qui ont toujours essayé de faire un peu pression pour faire passer leur livre", confirme sur franceinfo Pierre Assouline. "C'était quelqu'un de bien, de loyal, de fidèle en amitié et qui honorait sa parole", confie le romancier et journaliste.

La force de Bernard Pivot, "c'est d'avoir évité le cloisonnement entre les différents mondes, le monde du livre, le monde du sport, le monde de la gastronomie", a réagi sur France Inter Antoine Gallimard, président des Éditions Gallimard. "Un livre qui passait à Apostrophes, cela pouvait représenter un tiers, voire la moitié de la vente d'un livre. On se battait entre éditeurs pour que l'on ait un ou deux livres dans cette émission", se remémore-t-il.

Les Éditions de La Martinière évoquent "cette question rituelle qu’il posait si bien à certains invités de Bouillon de Culture : si Dieu existe, qu'aimeriez-vous, après votre mort, l'entendre vous dire ?".

L'hommage de l'AS Saint-Etienne

L'AS Saint-Etienne, dont Bernard Pivot était un grand supporter, salue un "homme de lettres (...) entraîné, comme bien d’autres, par la passion stéphanoise".

"Je suis très touché de cette nouvelle", a confié à France Bleu Auxerre Guy Roux, l'ancien entraîneur de l'AJ Auxerre. Les deux hommes avaient été ensemble "commentateurs d'une Coupe du monde au Mexique pendant un mois".

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