Morts de migrants dans la Manche : "Ils partent dans des conditions épouvantables", déplore l'association Salam

Après la mort de cinq migrants ce mardi lors d'une tentative de traversée de la Manche, Jean-Claude Lenoir, le président de l'association Salam, qui vient en aide aux migrants à la rue dans le Nord et le Pas-de-Calais, dit être "dans une colère froide" sur franceinfo. Il pointe du doigt la responsabilité de l'État dans ce nouveau drame.

Les migrants "partent dans des conditions épouvantables", déplore-t-il. "Comme on détruit tous les bateaux, on les pousse à être en surcharge et après, on s'étonne qu'il y ait 100 personnes sur un bateau et on jouerait presque à celui qui a vu le record de personnes sur un bateau. Les accidents viennent de là", peste Jean-Claude Lenoir.

Le président de l'association Salam pointe une situation paradoxale.  "S'il n'y avait pas de passeurs, il y aurait des centaines de morts tous les jours", affirme-t-il, car ils ont "une compétence de la mer". Mais il nuance immédiatement son propos en précisant, "Bien sûr, c'est horrible de profiter de ça et de prendre l'argent".

"Si la France proposait autre chose que le harcèlement"

Jean-Claude Lenoir dénonce la politique de la France à l'égard des migrants. "Les gens quittent les attentats, quittent la guerre. On les laisse arriver. Et quand ils voient les côtes anglaises à quelque 30 kilomètres par temps clair, on va leur dire ça n'existe pas", reproche-t-il. "Si la France leur proposait autre chose que le harcèlement, que la vie impossible, où tous les matins, on leur enlève leurs tentes avec des enfants de 18 mois et où on les laisse dormir à la belle étoile"

"Que ceux qui ont une once d'humanité, qu'ils prennent leurs responsabilités et qu'ils viennent sur le terrain avec nous et qu'ils regardent comment ça se passe et qu'ils commencent à apporter une ébauche de solution, c'est possible", implore le président de l'association Salam.