Les initiatives se multiplient à Nantes pour éviter la précarité menstruelle
L'inflation touche aussi les protections hygiéniques. Les prix des tampons et serviettes ont augmenté de 9,9% en un an. Alors à Nantes, les initiatives se multiplient pour éviter aux femmes de tomber dans la précarité menstruelle.
"C'est injuste de devoir payer pour ça ! À la fin de l'année, ça revient à payer un abonnement, un abonnement à être Femme". Aglana, une étudiante en architecture à Nantes est favorable à la gratuité des protections menstruelles et s'insurge face à la hausse des prix de ces produits. Selon l'institut d'études sur la consommation NielsenIQ, les serviettes et tampons ont augmenté de 9,9% en un an. Face à cette hausse, de plus en plus de femmes sont sous la menace de la précarité menstruelle, c'est-à-dire le manque de moyens pour pouvoir assurer une hygiène décente.
Des distributeurs de protections gratuites
Les initiatives se multiplient pour éviter cette précarité. Les milieux étudiants se mobilisent : "à l'école d'architecture, on a de la chance, ils ont mis en place des distributeurs de serviettes gratuites" remarque Entsa, camarade de classe Aglana. Des protections en accès libre sont à l'initiative du BDE de l'école. Mais victime de son succès, ces distributeurs souvent vides, regrette Entsa.
Le dispositif "Zéro Tabou" mis en place au printemps 2022 par la ville de Nantes connait le même succès. Ce sont des distributeurs de protections gratuites dans une trentaine de points de la ville. Par exemple, dans les sanitaires de la médiathèque Jacques Demy, le stock de quelque 300 tampons et serviettes est réapprovisionné plusieurs fois par semaine.
Beaucoup de bars à Nantes mettent également des protections périodiques en accès libre dans leur établissement. Comme à la Trinquette, où le gérant, François, assure lui-même l'approvisionnement : "On essaye d'avoir des tampons et des serviettes pour arranger tout le monde. L'idée est venue de la demande, parce qu'on ne s'en rend pas toujours compte en tant que mec, mais nos copines, les clientes n'ont pas toujours ce qu'il faut sur elles. Et puis sur le long terme, ça leur revient cher", constate François.
En moyenne, les femmes dépensent autour de 8.000 euros au cours de leur vie pour payer des protections menstruelles.
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