L'hôpital de Roubaix devient la première "safe zone" pour ses salariées victimes de violences intra-familiales
Une femme sur dix est victime de violences intra-familiales au cours de sa vie, cela pourrait ainsi représenter 280 salariées au centre hospitalier de Roubaix. La direction a donc récemment mis en place une politique d'accompagnement des victimes, de l'écoute, au relogement d'urgence.
C'est une première en France. Le centre hospitalier de Roubaix veut devenir une "safe zone", soit un espace de sûreté et de confiance pour ses salarié.es, notamment ceux, et surtout celles, victimes de de violence intra-familiale. Guillaume Couvreur, le directeur des ressources humaines de l'hôpital à l'initiative du projet mise en place en septembre 2023 le reconnait "ce projet ne coûte rien, il suffit de lier les acteurs et de communiquer".
En effet, tous les services de prise en charge sont déjà à disposition à l'hôpital : psychologues, médecins, assistantes sociales, délégués du personnels... **"on propose également des hébergements d'urgence pour mettre à l'abris les femmes victimes et leurs enfants en attendant qu'elles trouvent des solutions" détaille le DRH.
Le lieu de travail comme espace de répit
Avec leurs charges de travail intenses, le personnel soignant passe beaucoup de temps entre les murs de l'hôpital. Un espace de répit pour les victimes, puisque le conjoint violent n'est pas présent. Chaque membres du personnel de tous les services a suivi une formation en trois points : sensibiliser, repérer et accompagner, ses collègues potentiellement victimes. C'est ainsi qu'Emilie Rebais, infirmière urgentiste, a su orienter une collège sous l'emprise d'un conjoint violent : "elle a pu dormir à l'hôpital une nuit, on lui a donné des tranquillisant pour qu'elle se repose, en attendant de rencontrer l'assistance sociale le lendemain".
"Un fond de temps solidaire"
Les salariés du centre hospitalier roubaisien peuvent également mettre à disposition des heures de congés, pour des collègues qui auraient besoin de se dégager du temps. Ce "fond de temps solidaire", mise en place par la direction, a par exemple permis à une membre du personnel de poursuivre des démarches administratives pour divorcer de son conjoint violent, sans empiéter sur ses heures de travail.
En six mois, près d'une dizaine de femmes ont osé parler des violences qu'elles subissent, c'est autant qu'en six ans, avant l'ouverture de la cellule.
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