Passer au contenu
Publicité

JO Paris 2024 : sécurité, transports, cérémonie d'ouverture, primes, le point sur l'organisation

- Mis à jour le
Par

Avant le coup d'envoi des Jeux olympiques avec la cérémonie d'ouverture le 26 juillet à Paris, les organisateurs et l'État ont encore du pain sur la planche concernant la sécurité, les transports ou encore la dépollution de la Seine. Voici ce que l'on sait de ce défi organisationnel.

Sécurité, transports, primes d'été : la France a encore du travail pour que les JO de Paris se déroulent sereinement Sécurité, transports, primes d'été : la France a encore du travail pour que les JO de Paris se déroulent sereinement
Sécurité, transports, primes d'été : la France a encore du travail pour que les JO de Paris se déroulent sereinement © AFP - LUDOVIC MARIN

La France s'apprête à accueillir le plus grand évènement sportif de la planète. Du 26 juillet au 11 août, les Jeux olympiques d'été (puis les Paralympiques du 28 août au 8 septembre) se déroulent à Paris et en Ile-de-France, mais aussi sur des sites délocalisés à ChâteaurouxTahiti, Lille et dans plusieurs stades du pays.

Publicité

"Depuis dix ans, on travaille dur pour que la France rayonne, pour que la France accueille le monde (...) et je sais qu'on sera prêts", promet le patron des JO, le triple champion olympique Tony Estanguet, pour ce qu'il considère comme "le principal moment universel" dans le monde. Mais avant le coup d'envoi le 26 juillet 2024, les organisateurs et l'État ont encore du travail pour que ces Jeux se déroulent sereinement.

Des inquiétudes concernant les transports

Devant les "incidents d'exploitations" de certaines lignes de métro et les attentes déraisonnables aux arrêts de bus, les habitants d'Ile-de-France sont sceptiques sur la capacité des transports à accueillir les 600 à 800.000 voyageurs par jour supplémentaires des JO. Une inquiétude relayée publiquement par la maire PS de Paris Anne Hidalgo, ce qui a immédiatement fait hurler l'exécutif.

Pas de panique, renchérissent les opérateurs. "Nous avons fermement l'intention de continuer à nous améliorer progressivement en 2024, d'ici fin mars, d'ici les Jeux", a rassuré le PDG de la RATP, l'ex-Premier ministre Jean Castex, appelant à "l'esprit de Coubertin" et au "travail d'équipe" face aux critiques cette fois de la présidente de région IDF Valérie Pécresse.

Plusieurs dizaines de personnes de la RATP et de la SNCF se penchent sur chaque sortie/entrée de compétition, heure par heure, pour prévoir les fréquences et répartir les flux. Une application spéciale sera dédiée aux transports en Ile-de-France, dont l'offre sera augmentée de 15%. Lors de ses vœux début janvier, Anne Hidalgo a assuré que "1.775 arrêts de bus seront aussi désormais parfaitement accessibles" pour les personnes à mobilité réduite et les Parisiens pourront profiter de 44 km supplémentaires de pistes cyclables.

Sur la ligne 4, l'automatisation inaugurée le 19 janvier va permettre une meilleure régularité des trains avec "jusqu'à 85 secondes entre deux navettes", d'après la RATP. Quant aux travaux de la ligne 14, qui visent à relier Orly au village olympique de Saint-Denis, il est toujours prévu qu'ils soient achevés en juin. En revanche, certaines extensions de lignes ne seront pas prêtes pour les Jeux : le tronçon sur la ligne 16 Saint-Denis-Pleyel – Clichy-Montfermeil n’ouvrira qu’en 2026 et la ligne 17, jusqu’à l’aéroport du Bourget, où sera situé le Village des médias pendant les JO, ne sera prête qu’en 2025.

En revanche, les touristes étrangers devraient être mieux aiguillés dans les stations de métro. Les agents de la RATP sont désormais équipés de Tradivia, un logiciel de traduction instantané. Dix-sept langues sont répertoriées.

Sécurité : tous les participants passés au crible

Le profil de la totalité des participants sera passé au crible. Cela représente pas moins d'un million de personnes, athlètes, entraîneurs, volontaires ou même riverains. Tous feront l'objet au préalable d'une enquête de sécurité. Depuis des mois, en toute discrétion, des enquêteurs-analystes épluchent les centaines de milliers de demandes d'accréditation émanant du comité organisateur des JO.

Leur objectif : s'assurer que celles et ceux qui sollicitent une autorisation ne constituent pas un risque pour la sécurité de l'événement, dans un contexte de menace terroriste "très élevée" en France. "Il ne peut pas y avoir de délivrance d'accréditation du Cojo tant qu'il n'y a pas eu de résultat d'enquête de sécurité (...), c'est vraiment pour toute personne, sauf le spectateur", explique à l'AFP Julien Dufour, chef du Service national des enquêtes administratives de sécurité (Sneas), chargé de cette mission pour les JO.

En tête de la liste des accrédités, 10.500 sportives et sportifs sélectionnés pour les Jeux olympiques (26 juillet-11 août), 4.400 pour les Jeux paralympiques (28 août-8 septembre), leur staff (entraîneurs, soigneurs...) et quelque 26.000 journalistes. Viennent ensuite jusqu'à 22.000 agents de sécurité privée et 45.000 volontaires, même si tous ne font pas l'objet d'une enquête de sécurité, obligatoire uniquement pour ceux qui ont accès à des zones protégées.

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a confirmé mardi lors d'une audition au Sénat le volume "d'un million d'enquêtes à faire" pour les JO, dont "89.000 ont déjà été effectuées donnant lieu à 280 avis d'incompatibilité dont six fichés S".

Inscription obligatoire avec un QR code pour s'approcher de la cérémonie d'ouverture

Une plate-forme ouvrira le 10 mai pour s'inscrire et obtenir un QR code à présenter pour pouvoir accéder à une "zone de protection", une semaine avant la cérémonie d'ouverture des Jeux de Paris, le 26 juillet. Les bords de Seine, mais aussi les zones du Trocadéro et du Grand Palais sont concernées.

Le périmètre de sécurité autour de la Seine sera mis en place dès le 18 juillet. Il va "couper Paris en deux pendant 8 jours".

Pas d'inscription, pas d'autorisation pour franchir les points de sécurité. Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin précise : "piéton ou non piéton, chaque personne devra présenter son laissez-passer et une pièce d'identité", mais "une fois dans ce périmètre, la liberté sera totale".

Cérémonie d'ouverture : une jauge considérablement revue à la baisse

Véritable casse-tête pour les forces de l'ordre, la cérémonie d'ouverture sur la Seine n'accueillera pas autant de monde que prévu. Lors d'une audition au Sénat, Gérald Darmanin a annoncé que la jauge de spectateurs sera considérablement réduite. 326.000 personnes pourront y assister, contre 600.000 envisagé un temps.

Au total, 326.000 personnes pourront regarder la cérémonie des quais bas (104.000 places payantes) et des quais hauts (222.000 places gratuites). S'ajouteront environ 200.000 personnes des immeubles donnant sur la Seine. 50.000 seront dans les fanzones parisiennes (une fanzone par arrondissement) et un milliard et demi de téléspectateurs suivront le 26 juillet la parade en Mondiovision.

Un point devrait chiffonner ceux qui rêvaient d'être parmi les bénéficiaires des places gratuites : celle de l'attribution qui a été revue. Abandonnée l'idée d'une billetterie accessible à tous. L'exécutif a finalement décidé de confier la distribution des tickets gratuits aux partenaires institutionnels franciliens (Etat, villes hôtes, région Ile-de-France, Paris 2024).

Toutes les délégations - elles sont 206 - ont "accepté de défiler sur la Seine" à bord de 94 bateaux, s'est félicité Gérald Darmanin, alors que des interrogations existaient concernant la participation de certaines d'entre elles, comme l'israélienne ou l'américaine. La flotte, qui parcourra six kilomètres d'Austerlitz au Trocadéro, sera complétée par 86 bateaux dédiés à la sécurité, aux équipes techniques et au dépannage.

45.000 membres des forces de l'ordre seront déployées pour sécuriser la cérémonie. Pour la première fois, les unités d'élite de la police et de la gendarmerie (200 du Raid, 350 du GIGN et 100 de la BRI) œuvreront ensemble.

La cérémonie d'ouverture doit se tenir sur la Seine
La cérémonie d'ouverture doit se tenir sur la Seine © AFP - Florian Hulleu / Paris 2024

"2.000 policiers municipaux" seront mobilisés à Paris. Les besoins en personnel de sécurité privée sont évalués entre "18.000 et 24.000 personnes". Le ministère des Armées chapeautera la lutte anti-drones. L'espace aérien sera totalement fermé dans un rayon de 150 kilomètres autour de Paris, de 19H00 à minuit, le jour de la cérémonie d'ouverture, ce qui n'est jamais arrivé selon le ministre de l'Intérieur. Cela signifie qu'aucun avion ne pourra atterrir ou décoller notamment des aéroports internationaux de Roissy et Orly.

En cas de menace terroriste, la cérémonie d'ouverture pourrait être revue : "il y a des plans B et même des plans C (...) et on les prépare en parallèle", a annoncé Emmanuel Macron ce lundi avec une cérémonie "limitée au Trocadéro" , voire "rapatriée au Stade de France".

Heures supplémentaires : prime exceptionnelle pour les policiers, gendarmes et agents de la fonction publique

Une prime exceptionnelle, portée jusqu'à 1.900 euros pour les policiers et gendarmes travaillant en Ile-de-France, sera versée par l'État en compensation de leur mobilisation durant les Jeux olympiques et paralympiques, a annoncé mardi Gérald Darmanin. "Cette prime sera versée avec plusieurs niveaux selon la situation de chacun", écrit le ministre de l'Intérieur dans un courrier adressé à tous les agents du ministère.

Gérald Darmanin confirme dans sa lettre la "mobilisation à 100%" des agents du 26 juillet au 11 août et la possibilité de poser dix jours ouvrés de congés pour chaque agent entre le 15 juin et le 15 septembre prochains. Les syndicats de police, qui se sont mobilisés pour obtenir 2.000 euros pour tous, obtiennent un peu plus que ce qui était initialement prévu, entre 500 et 1.500 euros.

Ainsi, tous les agents qui "auront effectivement limité leurs périodes de congés" pendant l'événement toucheront une prime minimale de 1.000 euros. La prime est portée à 1.600 euros pour les policiers travaillant dans un département accueillant une épreuve olympique, y compris la Polynésie française où se déroulera l'épreuve de surf, ainsi que pour les CRS et les personnels "déplacés durablement en renfort".

La prime maximale de 1.900 euros sera versée aux effectifs engagés en Ile-de-France et à la préfecture de police de Paris, ainsi qu'aux agents de la police aux frontières mobilisés dans "les aéroports parisiens et les transports internationaux". Les gendarmes toucheront les mêmes montants. À cette prime s'ajoute une indemnité de 50 euros par nuit pour tous les policiers déplacés au moins cinq jours sur des missions de sécurité ou en lien avec les JO-2024.

Le ministre de la Transformation et de la Fonction Publiques, Stanislas Guérini, a également annoncé "des primes de 500, de 1.000, de 1.500 euros pour tous les agents de la fonction publique qui seront sur le terrain" pendant les JO de Paris 2024.

Menaces de grève

La CGT a déposé des préavis de grève dans les trois branches de la fonction publique entre le 15 avril et le 15 septembre, qui couvriront donc les Jeux olympiques et paralympiques.

Ce préavis rejoint celui du deuxième syndicat de la fonction publique, Force Ouvrière (FO), sur la même période afin de réclamer une meilleure rémunération des fonctionnaires.

Les athlètes pourront-ils se baigner dans la Seine ?

Les Jeux olympiques doivent inaugurer les retrouvailles de la nage avec la Seine : les épreuves de triathlon et de nage en eau libre partiront du pont Alexandre-III qui relie le Grand Palais aux Invalides. Depuis 2016, l'État et les collectivités locales franciliennes ont investi environ 1,4 milliard d'euros pour rendre baignables la Seine et la Marne, son principal affluent.

Mais les organisateurs des JO de Paris ont fait face à de sérieuses déconvenues l'été dernier lors d'événements tests. Avant l'annulation des deux épreuves de triathlon (para et mixte), ce sont les épreuves de nage en eau libre qui avaient dû être annulées en raison d'une pollution causée par un épisode de pluie estivale inhabituel. Pour prévenir ce type d'incident, les autorités (État, mairie, Prif, départements de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne, voies navigables de France, Haropa Port, etc) ont décidé de "renforcer la surveillance des réseaux d'assainissements à Paris et en amont" ("déversoirs d'orages", "exutoires des usines du Siapp (assainissement francilien)", "installations de pompages de secours"). Mais aussi de se pencher sur d'autres sources potentielles de pollution, "en mobilisant les acteurs présents sur le fleuve et à proximité immédiate", comme les raccordements des bateaux ou "les systèmes d'évacuation des établissements recevant du public le long de la Seine" et les "installations sanitaires en bord de quai".

En juillet, "nous nous baignerons dans la Seine", a promis Anne Hidalgo début janvier, invitant le préfet de région Marc Guillaume à l'accompagner dans ce "plongeon historique".

Tahiti, Châteauroux : des sites sous surveillance

Le surf à Tahiti a traversé de belles turbulences pendant plusieurs semaines, mais la situation semble s'être apaisée à la fin de l'année 2023. La désormais célèbre tour des juges en plein lagon à Teahupo'o, devrait bien finalement être installée malgré l'opposition d'une partie de la population locale inquiète de conséquences sur l'environnement. Début décembre, une barge utilisée pour des essais techniques avait abîmé du corail, relançant la polémique. Mais un accord avait été trouvé avec les associations environnementales et le président polynésien Moetai Brotherson.

À Châteauroux (Indre), qui a hérité des épreuves de tir initialement prévues en Seine-Saint-Denis, la route vers les JO ne semble pas si simple. Près de 25.000 nuitées pré-réservées par le comité d'organisation ont finalement été annulées mi-décembre, faisant déchanter les professionnels. L'annulation d'une fan-zone, envisagée par la mairie, nourrit également la crispation.

Les contrôles sanitaires doublés

Avec plus de 10 millions de visiteurs attendus cet été pour les Jeux Olympiques, le gouvernement promet de contrôler tous les établissements manipulant des aliments autour des sites des épreuves.

Le gouvernement prévoit d'effectuer 100.000 contrôles sanitaires cette année, soit presque le double par rapport à l'an dernier.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined