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"J'ai grandi avec l'idée des peuples frères", le désarroi d'une Russe à Limoges, face à la guerre en Ukraine

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Alors que l'offensive russe se poursuit en Ukraine et que Moscou interdit de parler de guerre sur son territoire, des Russes osent tout de même faire entendre leur voix contre ce conflit. A Limoges, Vera se dit partagée entre "douleur, rage et une sorte d'impuissance."

Véra, qui a de la famille en Russie et en Ukraine, ressent "une douleur très profonde, des deux côtés". Véra, qui a de la famille en Russie et en Ukraine, ressent "une douleur très profonde, des deux côtés".
Véra, qui a de la famille en Russie et en Ukraine, ressent "une douleur très profonde, des deux côtés". © Maxppp - Mylene Deroche

Installée à Limoges depuis 2009, car elle voulait avoir "la liberté d'expression pour exercer son art", Vera suit avec beaucoup d’émotion la guerre en Ukraine. Cette comédienne pensait un tel conflit "impossible" jusqu’au déclenchement de l'invasion russe. Une situation douloureuse pour cette jeune femme originaire de Saratov, au sud de la Russie, car elle ne comprend pas les raisons de cette guerre et s'inquiète pour sa famille.

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"J'éprouve de la douleur, de la rage, une sorte d'impuissance aussi" témoigne Vera, qui a de la famille en Russie et en Ukraine et n'a jamais fait de différence entre les deux. "J'ai grandi avec l'idée des peuples frères et avec un message de la paix : le ciel bleu de paix pour tout le monde. C'est ça aujourd'hui qui est bouleversant."

Depuis le début du conflit, elle a régulièrement ses proches au téléphone, côté Russe, mais elle sait qu'ils se soutiennent mutuellement avec la branche ukrainienne de la famille. Ces échanges sont essentiels pour Vera, car ils permettent à tous de se tenir réellement informés de ce qui se passe. 

J'ai la sensation d'une douleur très profonde, des deux côtés.

Elle-même est très émue par la situation. "Je suis de tout mon cœur avec les gens en Ukraine qui sont obligés de fuir leur maison, qui ont peur et qui vivent tout ça. Je suis très inquiète aussi  pour les gens en Russie qui agissent et j'ai très peur personnellement, car aujourd'hui, je ne sais pas quand je pourrai revoir ma mère et ma famille..." 

La contestation, malgré les risques

Sa famille a en effet décidé de rester en Russie, pour ne pas être déracinée. Un choix déchirant, mais que Vera comprend. Et rester ne veut pas dire cautionner l'offensive lancée par Vladimir Poutine. Malgré la répression et les arrestations de manifestants en Russie, Vera connaît des Russes restés au pays "qui se mobilisent, qui s'expriment. Parmi ceux que je connais, il y a des gens qui agissent, qui écrivent des lettres, qui démissionnent de leurs postes d'Etat. Il y a aussi des gens qui descendent dans la rue, ce qui est un acte très, très courageux aujourd'hui !"

Depuis Limoges, Vera les soutient par la pensée. Elle ne voit hélas pas d'issue rapide à ce conflit qui laissera durablement des traces, mais elle implore tout de même : "il faut que cette guerre s'arrête !"

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