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Famille d'accueil pour la Protection judiciaire de la jeunesse du Loiret, un engagement et des convictions

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Alors que la Protection judiciaire de la jeunesse dans le Loiret cherche, chaque année, des familles d'accueil, rencontre avec ces personnes qui s'engagent pour accueillir un jeune ayant commis une infraction pénale. Ce n'est pas un métier, mais une vraie mission.

La Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) fait partie du ministère de la Justice La Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) fait partie du ministère de la Justice
La Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) fait partie du ministère de la Justice © Radio France - Aurélie Lagain

Aider des jeunes suivis par la justice, les accueillir pour une journée, une nuit, pour les week-ends ou pour des mois : contrairement aux assistants familiaux, dont c'est le métier, les familles d'accueil de la Protection judiciaire de la jeunesse sont simplement indemnisées, pour les frais de nourriture et d'hébergement. "Moi, j'appelle ça guérir. Les guérir de leur mal-être, de leurs habitudes. Parfois, ils ne se rendent même pas compte qu'ils se détruisent eux-mêmes" déclare Annie, dont nous avons modifié le prénom par souci d'anonymat.

C'est dans sa maison familiale, près d'Orléans, au cœur d'un tranquille quartier résidentiel, qu'Annie nous reçoit. Cela fait plus de vingt ans qu'elle ouvre sa porte aux jeunes aux parcours difficiles et cabossés. "Beaucoup de jeunes ne vont pas bien. Je me suis dit, peut-être qu'il y a des besoins, je me suis renseignée, et voilà. S'il fallait recommencer, je recommencerai, dit-elle. Je retournerai au départ et je ferai exactement la même chose." Elle le répète, le martèle, ces jeunes ont besoin d'une main tendue. "Cela reste des enfants et ils ont le droit à une deuxième chance."

"J'ai des retours, après, de gamins qui reprennent contact et qui me disent 'maintenant, je me rends compte'"

Annie le reconnaît, parfois, il y a des "engueulades", parfois, elle hausse le ton, un peu comme dans une famille, dit-elle. "Je leur dis que je ne suis pas là pour les juger, que le juge, il a son boulot, moi, j'ai le mien. Par contre, je ne passe pas sur des conneries parce qu'on est aussi là pour les éduquer. Et j'ai des retours, après, de gamins qui reprennent contact et qui me disent 'maintenant, je me rends compte.' Cela nous aide à tenir, dans des moments où c'est plus difficile." Financièrement, cela ne lui rapporte quasiment rien, 45 euros par jour, qu'elle utilise pour les repas, notamment. Mais Annie est investie d'une mission, et de fortes convictions : elle veut apporter sa "pierre à l'édifice" pour aider à la reconstruction de ces jeunes.

Ces familles d'accueil liées à la Protection judiciaire de la jeunesse sont des "bénévoles indemnisés", un soutien indispensable pour l'institution. "On en a besoin, toujours un peu plus. L'idée c'est de, sans cesse, adapter les modalités de placement. La famille d'accueil, ça en fait partie, pour des profils très variés de jeunes" explique Aude Balme, responsable de l'unité éducative d'hébergement de Fleury-les-Aubrais. La protection judiciaire de la jeunesse compte une dizaine de familles d'accueil dans le Loiret.

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