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La Ville de Montargis assure elle-même le risque lié aux émeutes urbaines

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Les collectivités locales ont de plus en plus de difficultés à s'assurer car cela coûte de plus en plus cher. En visite dans le Loiret récemment, Gabriel Attal en a parlé. Le Premier ministre avait reçu peu de temps avant des élus à Matignon. Parmi eux, le maire de Montargis Benoît Digeon.

Les dégâts des violences urbaines à Montargis le 30 juin 2023 Les dégâts des violences urbaines à Montargis le 30 juin 2023
Les dégâts des violences urbaines à Montargis le 30 juin 2023 © Maxppp

Pour une commune, s'assurer est devenu un véritable casse-tête financier. Face à la multiplication des événements climatiques, les relations entre les collectivités locales et le monde de l'assurance se sont dégradées. Entre les risques intempéries, inondations, canicule, le risque social qui s'est illustré avec les gilets jaunes et plus récemment les violences urbaines, certaines communes "rament" et du coup renoncent à s'assurer, comme par exemple Denain (Nord) depuis le 1er janvier 2024.

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Ce n'est pas le cas de Montargis, la commune qui a été la plus touchée par la vague de violences de l'été dernier. Mais la ville a dû revoir son contrat d'assurance. Il y a une quinzaine de jours, Benoît Digeon a abordé la question avec Gabriel Attal. Le maire Les Républicains de Montargis était convié à Matignon avec d'autres élus de villes qui elles aussi ont connu d'importants dégâts en juin dernier. La ville de l'est du Loiret a dû revoir une partie de son contrat d'assurance.

Benoît Digeon a été reçu à Matignon

Désormais, Montargis a choisi de s'assurer "elle même" pour le risque lié à ces émeutes, parce que le tarif de la franchise "explosait" véritablement, explique Benoît Digeon. "En juillet 2023, on a reçu un courrier de la part de notre assureur, la S.M.A.C.L (la société mutualiste des collectivités territoriales), comme quoi il continuait d'assurer ce risque, mais la franchise qui était à 7.500 euros passait à deux millions d'euros. Ce n'était simplement pas possible. Mais nous avons conservé cette assurance car pour le reste, tout était plutôt intéressant, on aurait perdu beaucoup d'argent à changer de compagnie".

"Si demain il y a une émeute, on fera un emprunt"

Désormais la ville a choisi de s'assurer "elle même" pour ce risque lié à ces émeutes. "Nous faisons comme de grandes villes de l'ouest, Rennes ou Nantes, qui ont connu des manifestations dans le passé autour de Notre-Dame-des-Landes, et où les centres-villes ont été sérieusement endommagés. Mais au bout de deux ou trois fois, la compagnie d'assurance vous lâche, elle vous dit d'aller voir ailleurs. Et il n'y a pas d'ailleurs. Ailleurs, c'est dans votre porte-monnaie".

Benoît Digeon poursuit "si demain, on a une nouvelle émeute et qu'on a un million et demi voire deux millions d'euros de dégâts, et bien on paiera, on fera un emprunt et puis la population paiera. Il y a un moment où il vaut mieux rester assurés mal, que d'être assurés mal et très cher aussi".

60 bâtiments municipaux restent assurés

La ville reste tout de même assurée pour tous les autres dommages, incendies, dégâts des eaux, la responsabilité civile. Et puis il y a toutes les écoles, crèches, gymnases, la mairie et les bâtiments techniques qui sont assurés, précise Benoît Digeon. "Et nous n'avons pas eu tant de dégâts que cela l'année dernière, c'est surtout la partie domaine privé qui a été touchée à Montargis. Cela signifie que nous n'avons pas les mêmes problématiques en termes de franchises et d'assurances selon les villes".

De son côté, le gouvernement, conscient des réponses attendues par les collectivités locales, a commandé un rapport au maire de Vesoul Alain Chrétien et à l'ancien Pdg de Groupama Jean-Yves Dagès. Cette mission va rendre prochainement ses conclusions après une quarantaine d'auditions et 400 collectivités qui ont été entendues entre janvier et mars. Le Premier ministre a promis des décisions fortes sur ce sujet de l'accès des communes aux assurances, dans les prochaines semaines.

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