Désertification médicale : Les maires du Loiret ont transmis leur cahier de témoignages au Département

C'était une grande opération du Département du Loiret pour faire entendre les problèmes liés à la désertification médicale, l'ouverture de cahiers de témoignages pour tous les Loirétains. Cela se passait sur internet mais aussi dans les cahiers disponibles dans les 325 mairies du Loiret. Un peu plus d'un mois après, près de 220 maires se sont réunis, ce samedi 6 avril, à l'auditorium de CO'Met pour délivrer leur cahier de témoignages.

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Les Loirétains ont ainsi fait remonter énormément de problématiques : difficulté pour trouver un médecin traitant, les médecins partis à la retraite non remplacés, ou encore les longues distances à effectuer pour se soigner. "Ce qui est le plus frappant dans un des témoignages, c'est une personne qui renonce clairement à se faire soigner car elle n'a plus de médecin traitant, elle n'a plus de spécialiste." explique Francis Cammal, maire de Gien. "Elle est obligée de faire des kilomètres pour se rendre à un cardiologue. Nous avons eu des témoignages en ligne mais sur le cahier de témoignages, nous n'en avons eu qu'une dizaine, au regard des enjeux, ce n'est pas suffisant."

Beaucoup de maires regrettent de ne pas avoir eu suffisamment de témoignages écrits. "Nous n'en avons eu que quatre." souffle Gérard Lorentz, maire de Paucourt, commune de 932 habitants dans l'est du Loiret. "Beaucoup de gens se rendent compte qu'il n'y a pas de solution à très court terme. Nous sommes au bout du bout d'un dispositif et comme les nouveaux dispositifs ont un délai de mise en œuvre assez long, nous n'en verrons pas les effets avant un certain temps. C'est la grande difficulté pour les habitants."

"Moi je peux comprendre, parce que les gens sont vraiment désabusés." ajoute Jérémie Amiard, maire de Guigneville, commune de 528 habitants près de Pithiviers, il n'a pas reçu de témoignage à l'écrit. "L'hôpital de Pithiviers c'est compliqué, la maternité a été fermée il y a quelques années, beaucoup se sont battus mais il n'y en a toujours pas. Il nous manque tous types de médecins, c'est compliqué. Pour avoir un médecin traitant il faut faire 30 ou 40 kilomètres. Pour un spécialiste il faut aller à Montargis, Etampes (Essonne) voire même à Paris, donc il y a de la lassitude." déplore-t-il.

Le Département du Loiret va travailler sur une synthèse

Le Département du Loiret estime avoir reçu près de 2.400 témoignages sur internet et espère passer le cap des 3.000 témoignages. Une fois tous les témoignages analysés, une synthèse sera faite puis, le Département portera ces cahiers jusqu'au bureau du ministre délégué à la santé Christophe Valletoux, et à celui de sa ministre de tutelle Catherine Vautrin. "Il faut qu'on arrive à passer aux actes, c'est ça le plus important. Pour le moment, nous avons du mal, et les citoyens aussi, à voir cette perspective." affirme Philippe Moreau, maire de Nogent-sur-Vernisson.