INFO FRANCE BLEU - Des parents et d'anciens salariés dénoncent des faits de maltraitance dans une crèche rouennaise
Manque de nourriture, blessures non signalées, enfants violentés : plusieurs parents et d'anciens salariés dénoncent des faits de maltraitance dans une micro-crèche rouennaise. L'un des petits a notamment reçu un choc à la tête sans que les parents en soient informés.
De multiples manquements ont été constatés dans une crèche du centre-ville Rouen, "Les Malicieux de Beauvoisine". Depuis plusieurs mois, les parents et d'anciens salariés ont fait plus de six signalements à la PMI, la protection maternelle et infantile de la ville de Rouen. Deux contrôles ont été réalisés, mais aucun changement n'a été constaté.
Parmi les cas de maltraitance, celui de la petite Louison, âgée d'un an, est le plus marquant. Le mardi 5 décembre 2023, la maman, Lisa Letellier, reçoit des SMS l'informant que sa fille a vomi à deux reprises. Le soir même, Lisa se rend chez le médecin avec son enfant, mais contre toute attente, Louison n'est pas malade. Pendant deux jours, la petite n'est "pas dans son état normal", d'après Lisa Letellier. C'est seulement le jeudi 7 décembre au soir que la crèche l'informe que sa fille a reçu un choc à la tête : "Les Petits Chaperons Rouges ont mis en avant le fait que c'était une autre enfant qui avait, je cite, 'éclaté la tête de ma fille par terre'". La maman a depuis porté plainte, mais sa plainte a été classée sans suite, faute de preuves.
Maeva Badynski, la directrice régionale des crèches des Petits Chaperons Rouges, concède une erreur du personnel qui n'a pas suivi les procédures : "Soit c'est directement l'équipe, soit c'est la directrice qui prévient la famille, en l'occurrence, ça n'a pas été le cas ce jour-là."
D'autres faits de maltraitance ont été dénoncés, notamment par une ancienne employée, aide auxiliaire à la petite enfance, qui a depuis été licenciée. Elle déplore un manque de personnel, qui empêche les salariés de surveiller les enfants comme ils le devraient. La petite sur la photo a reçu des griffures par un camarade alors qu'ils n'étaient pas sous surveillance d'un adulte. "À plusieurs reprises, j'ai dû aller faire des courses en catastrophe pour que les enfants puissent manger", se souvient celle qui dénonce un manque de nourriture pour les enfants.
Des violences avant la sieste
Cette ancienne salariée dénonce aussi des violences physiques de la part d'une autre auxiliaire qui devait s'occuper des enfants. Elle raconte que sa collègue a perdu patience face à une enfant qui ne voulait pas faire la sieste : "Elle l'a prise par les bras, l'a forcée à se coucher puis l'a bloquée dans le lit pour qu'elle ne se lève pas."
Après les signalements effectués à la PMI, le département de la Seine-Maritime affirme que la procédure va remonter aux services de l'État, plus précisément à la direction départementale de l'emploi, du travail et des solidarités. Ces services doivent mener une enquête plus approfondie sur l'accident de Louison.
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