À Amiens, une année entre caserne et université pour préparer les concours d'officier de gendarmerie

Quand de futurs gendarmes se préparent aux concours : c'est le sens de la classe Prépa Talents de la Gendarmerie Nationale, qui a ouvert en 2022 en partenariat avec l'Université Picardie Jules Verne. Pendant un an, 13 jeunes adultes, 5 hommes et 8 femmes, tous titulaires d'un bac + 5, peuvent réviser et s'entrainer physiquement au concours d'officier de gendarmerie : ils sont d'ailleurs sous contrat, comme gendarmes adjoints volontaires et vivent en caserne. Alors que les résultats des écrits sont attendus dans quelques semaines, entretien avec la Chef d'escadron Fanny Cuillerdier, officier coordinateur de la classe prépa talents d'Amiens.

ⓘ Publicité

France Bleu Picardie : Comment est née cette classe Prépa Talents ?

Chef d'escadron Fanny Cuillerdier : La classe Prépa Talents à Amiens existe depuis l'été dernier. C'est une petite sœur, de l classe prépa talent de Paris, qui existe depuis une dizaine d'années, et pour laquelle la gendarmerie a décidé de créer trois nouveaux dispositifs en province, à Amiens, à Clermont-Ferrand et à Montpellier. A ce jour, on a donc quatre classes Prépas Talents qui préparent des jeunes, titulaires d'un master deux, au concours d'officier de gendarmerie.

Cela répond à quels besoins ?

L'objectif, c'est d'accompagner le plus de personnes possible à la réussite au concours d'officier de gendarmerie, notamment lorsque ce sont des jeunes qui ont réussi à obtenir un master deux dans des conditions particulièrement difficiles. La plupart sont boursiers ou originaires de territoires reculés ou ont réalisé l'ensemble de leur scolarité dans des conditions matérielles et financières délicates.

C'est aussi un moyen d'ouvrir la gendarmerie à un public qui, au départ, ne le connaît pas particulièrement ?

La plupart des élèves ont quand même une appétence pour la gendarmerie et ont cet attrait pour le monde militaire, pour la vie en caserne et pour le statut qui leur est conféré pendant la préparation au concours, c'est-à-dire gendarme adjoint volontaire, donc vie en collectivité, port de l'uniforme et toutes les bases de la vie militaire que l'on apprend en début d'incorporation.

Le premier mois de leur présence, ils ont une formation militaire, qui se déroule pour partie à Amiens et pour l'autre au centre national d'entraînement des forces de gendarmerie à Saint-Astier, en Dordogne. Donc là, on va leur donner les bases : apprendre à marcher au pas, apprendre les grades, mais aussi commencer à toucher du doigt la notion de dépassement de soi, d'aller plus loin. Pour la préparation académique, au sens propre du terme, on a un partenariat avec l'université de Picardie Jules-Verne. Les élèves, à partir de septembre, suivent des cours au sein de l'IPAG à Amiens permettant de préparer au mieux l'ensemble des épreuves auxquelles ils auront à se confronter le jour des écrits du concours Officier de gendarmerie.

Quelques exemples de ces cours ?

Ce sont des cours de note de synthèse, des cours de culture générale, de méthodologie de la dissertation... Ensuite, en fonction des options choisies. Il y en a certains qui vont avoir suivi l'option histoire géographie, d'autres droit pénal, procédure pénale, droit public....Tout ce qui leur servira pour aborder le plus sereinement possible les épreuves écrites du concours.

Tous ne l'auront pas pour autant. Cette formation est utile aussi pour d'autres concours ?

En effet, la plupart des élèves présentent d'autres concours que celui d'officier de gendarmerie. Et c'est une prépa qui vise à les préparer à l'ensemble des concours de la fonction publique, notamment concours, catégorie A, qui sont tous assez sélectifs. Cette année, par exemple, on en a certains qui ont présenté le concours d'inspecteur de la Direction générale de la concurrence et la répression des fraudes (DGCCRF), on en a certains qui présentent aussi le concours lieutenant pénitentiaire, on a des préparants aux douanes, et tous ont passé également le concours de sous officier de gendarmerie.