25 nouvelles fermetures de lits cet été à l'EPSM de Caen

Couchés sur le parvis de l'hôtel de ville de Caen, une quarantaine de personnels de l'Établissement Public de Santé Mentale illustrent ce mercredi ce qui est pour eux la mort de l'hôpital psychiatrique : la fermeture de lits. Vingt-cinq nouvelles fermetures de lits sont annoncées pour l'été 2024 dans les services Eclipse et Neptune.

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Moins de lits, moins de soins, plus de risques selon ces soignants

Ces 25 fermetures de lits annoncées à compter du mois de juin pour cause de pénurie médicale selon le syndicat CGT viennent s'ajouter aux 20 lits déjà perdus à l'été 2023. Cette fois ce sont deux services qui sont concernés : Neptune et Escale, celui-ci accueillant uniquement des patients de Lisieux et du secteur Pays d'Auge. "Il s'agit de deux services d'admission, donc ce sont des personnes qui viennent sans hospitalisation en passant par les urgences psychiatriques, soit des patients qui sont déjà suivis par les équipes ambulatoires", détaille Gwénaëlle Lefrançois-Jaouen, co-secrétaire général de la CGT à l'EPSM de Caen. Et les soignants s'inquiètent car cela nous concerne tous : "Les personnes prises en charge peuvent souffrir de burn-out, de dépression avec idées suicidaires, de dépression post-partum", explique Gaëlle, soignante à l'Escale.

120% de taux d'occupation à l'EPSM de Caen

Les listes d'attente saturent avec en moyenne trois semaines d'attente avant d'espérer une place à l'EPSM de Caen. Et ce sont les bons mois ! En décembre et en été, c'est encore plus long, assure Gaëlle qui ne comprend pas ces fermetures de lits. L'accueil de nouveaux patients ne pourra pas se faire et la question pour ceux aujourd'hui pris en charge inquiète aussi Mattéo qui intervient dans le service Escale. "On ne sait pas s'ils vont être envoyés dans des structures adaptées, s'ils vont être laissés au 115 faute de places. Laisser des gens à la rue, c'est l'extrême opposé de ce pourquoi on est là." Sans compter les risques encourus. "C'est du suivi en moins et cela peut être un danger pour les personnes comme pour le reste de la population", regrette Gwénaëlle Lefrançois-Jaouen.

Selon le syndicat CGT, l'avenir n'est pas non plus réjouissant. La future ligne de tramway passera par le site de l'EPSM de Caen et des réaménagements qui entraineront la fermeture de 25 lits moyens et longs séjours.