"Prendre des nouveaux patients, c'est très compliqué", selon Agnès Ducastelle, médecin généraliste à Abbeville

"Prendre plus de patients, ce sera impossible à Abbeville puisque nous sommes tous au maximum du nombre de patients qu'il est raisonnable d'avoir. J'ai presque 1500 patients sans compter les enfants. Donc ça devient très compliqué d'autant plus avec le départ de deux médecins généralistes qui ne sont pas remplacés", a affirmé le docteur Agnès Ducastelle ce jeudi sur France Bleu Picardie à l'occasion de notre matinale spéciale santé en direct des urgences de l'hôpital d'Abbeville.

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Les médecins généralistes sortent de quatre mois de négociations assez tendues avec la Sécurité sociale sur la nouvelle convention médicale. Des négociations qui se sont soldées par un échec cette semaine, notamment à cause du tarif des consultations.

Le tarif des consultations n'est pas notre préoccupation principale

"Ce n'est pas le tarif des consultations qui est notre préoccupation principale. Nous manquons surtout de ressources humaines. Et nous, on espère avoir du renfort qui, malheureusement, ne peut pas arriver rapidement puisque en raison du numérus clausus", a-t-elle précisé.

Agnès Ducastelle fait le constat du manque de médecins généralistes à Abbeville. "En ville, il est difficile pour les patients d'avoir accès à leur médecin. On n'est pas assez nombreux. Il y a beaucoup de gens qui vont se présenter spontanément aux urgences. Je comprends que ça puisse engendrer une surcharge de travail pour les urgences, pour des situations qui ne sont pas forcément des urgences vitales. Mais en ville, on essaie au mieux de recevoir nos patients, mais ça devient très, très compliqué", a-t-elle expliqué.

Les patients ont aussi beaucoup de mal à obtenir un rendez-vous avec un spécialiste. "Le délai de pris en charge est en moyenne de trois mois. Pour la dermatologie, c'est 3 à 6 mois. L'ORL devient difficile d'accès car il y a de moins en moins de spécialistes. Pratiquement, toutes les spécialités souffrent du manque de médecin", a souligné Agnès Ducastelle.