L'alerte rouge aux pollens bientôt levée dans les Alpes-Maritimes ?

Entre deux éternuements et toussotements, impossible de ne pas le tenir pour responsable : le pollen est bel et bien présent dans le ciel azuréen. Et ce, depuis deux semaines, au point d'avoir déclenché l'alerte rouge pour risques d'allergie aux pollens dans le département des Alpes-Maritimes. Alors faut-il s'inquiéter de la récurrence de ce phénomène ? Réponses et analyse du pneumologue et allergologue Guy-René Boyer, membre de l'institut Arnault-Tzanck de Saint-Laurent-du-Var.

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France Bleu Azur : Pourquoi les Alpes-Maritimes sont-elles plus touchées ?

Guy-René Boyer : Actuellement, nous sommes en hiver et c'est la période de pollinisation des cyprès, une plante du domaine méditerranéen. Donc l'allergie aux cyprès prend une place importante dans la région. On s'est aussi aperçu que la pollution, et surtout celles aux particules fines, rendait le pollen de cyprès beaucoup plus allergisant et pathogène durant les périodes de réchauffement, de sécheresse ou quand il y a beaucoup de vent.

Quelles sont les conséquences pour les personnes allergiques aux pollens ?

Les personnes plus âgées ou ayant d'autres pathologies sont plus vulnérables. Le pollen entraîne différentes manifestations, de la plus légère à la plus sévère. Cela peut causer des troubles de la sphère ORL, des conjonctivites, perturber la qualité de vie mais également avoir des manifestations asthmatiques, qui peuvent aller de la simple crise à celle nécessitant une hospitalisation. Mais en cas de pluie et si l'atmosphère est plus humide, les grains de pollen retomberont sur le sol et seront moins néfastes pour la population.

"En cas de pluie (...), les grains de pollen retomberont sur le sol et seront moins néfastes"

Faut-il y voir un lien avec le réchauffement climatique ?

Tout à fait. Les variations climatiques font augmenter la température. Elles accroissent la quantité et la durée de la période des pollens présents dans l'air dans la région niçoise, qui normalement s'étend de début décembre jusqu'à la fin mars. Lors des orages, il faut savoir qu'il y a un phénomène de modification de la charge électrique dans l'air. Cela va fracturer les grains de pollen et les rendre encore plus allergisants et plus petits. Ils vont pénétrer plus facilement dans les voies aériennes et provoquer davantage de crises d'asthme.

Par Lise Tavelet