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Pneumopathies : pourquoi le nombre de maladies respiratoires augmente chez les enfants

- Mis à jour le
Par
  • France Bleu

Alors que la Chine est confrontée à une hausse des cas de maladies pulmonaires, ces dernières augmentent également en France et ailleurs en Europe, notamment chez les enfants. En cause, une bactérie, Mycoplasma pneumoniae, plus fréquente que les années précédentes.

La bactérie Mycoplasma pneumoniae semble faire son retour cette année. La bactérie Mycoplasma pneumoniae semble faire son retour cette année.
La bactérie Mycoplasma pneumoniae semble faire son retour cette année. © Getty - Tetra Images

Alors que le nord de la Chine est confronté en ce moment à une hausse des cas de maladies respiratoires, notamment chez les enfants, leur nombre augmente également en France et ailleurs en Europe. Santé publique France note en effet une montée des passages aux urgences pour pneumopathies depuis début octobre et "de façon plus marquée à compter de début novembre". Les plus touchés : "Les 6-15 ans ainsi que chez les 16-49 ans", avec des niveaux "dans ces classes d'âges très supérieurs à ceux des années 2019 et 2022". Comme en Chine, aucun pathogène nouveau ou inhabituel n'a été détecté, qu'il s'agisse d'un virus ou d'une bactérie. Comment expliquer cette hausse ?

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Déjà, vous l'aurez remarqué, la saison est aux infections respiratoires. La météo, qui se refroidit, est propice à la circulation des virus. Or dans 70% des cas, les pneumopathies sont dues à un virus. En Chine, les autorités pointent aussi du doigt l'abandon des restrictions sanitaires anti-Covid et la levée des confinements il y a huit mois seulement. Les enfants n'ayant pas été exposés à tous ces virus et bactéries pendant plusieurs années, il en résulte une moindre immunité collective. C'est le même phénomène qui est arrivé en France l'hiver dernier, lors de la triple épidémie grippe/bronchiolite/Covid-19.

Une bactérie en cause

Seule différence cette année, une hausse des pneumopathies liées à une bactérie appelée Mycoplasma pneumoniae. Elle circule davantage "depuis le début de l'automne" en France, avec plus de cas qu'à la même période en 2022, selon un premier bilan jeudi de Santé publique France. "L'ensemble des éléments recueillis à ce jour montre une circulation accrue de cette bactérie en France (...) traduisant une situation épidémique", indique l'agence.

Dans les laboratoires hospitaliers, le nombre de détections de Mycoplasma pneumoniae par test PCR, tous âges confondus, "a augmenté de façon marquée à partir d'octobre 2023". Et côté SOS Médecins, l'évolution est "comparable à celle observée aux urgences".

Des pics environ "tous les quatre ans"

Toutefois, la bactérie n'est pas nouvelle. "Cela fait vingt ans que Mycoplasma pneumoniae revient tous les quatre ans à l’échelle mondiale", explique le virologue Bruno Lina. Des pics ont été observés en 2005, 2009, 2014 et 2019. Rien d'exceptionnel, donc.

Sauf que Santé publique France note cette année un nombre de cas supérieur au pic de 2019, avant le Covid-19. L'explication ? Comme pour les virus, la hausse de circulation de cette bactérie pourrait être "en lien avec la levée des mesures de contrôle mises en place pendant la pandémie", a jugé Spf, en pointant une circulation très basse de cette bactérie pendant la pandémie, au vu des données microbiologiques hospitalières.

D'ailleurs, "plusieurs autres pays européens ont également rapporté récemment des augmentations d'infections à Mycoplasma pneumoniae", en Suède, aux Pays-Bas, en Norvège ou encore en Irlande, souligne Santé publique France.

Bénigne dans la plupart des cas

Les symptômes de la pneumopathie, que l'on soit touché par un virus ou par cette bactérie, sont les mêmes : toux, maux de tête, fièvre, voire essoufflement. Pour savoir à quoi l'infection est due, il faudra donc en passer par un examen, généralement un test PCR. L'immense majorité des infections sont bénignes et guérissent spontanément, même si certains cas peuvent nécessiter une hospitalisation.

Ici, les antibiotiques, contrairement aux pneumopathies virales, sont efficaces : "C'est une bactérie qui répond très bien à des antibiotiques spécifiques, on les a sur le territoire", a assuré le ministre de la Santé Aurélien Rousseau. "Devant une pneumopathie bactérienne (...) le traitement de première intention reste l'amoxicilline ou l'association amoxicilline/acide clavulanique selon les recommandations habituelles", indique la Direction générale de la Santé.

Le ministère a demandé début novembre aux groupes pharmaceutiques et aux pharmaciens de prendre plusieurs engagements afin de lutter contre les pénuries de certains médicaments, un problème qui s'était particulièrement accentué l'hiver dernier. Antibiotique très courant, l'amoxicilline, était devenu emblématique de ces pénuries, en se révélant très difficile à trouver pendant de longues semaines, notamment dans sa version destinée aux enfants.

"On a six mois de stock sur ces produits-là, mais on a aujourd'hui une augmentation comme dans tous les pays d'Europe de ces bactéries", a estimé Aurélien Rousseau, soulignant que l'impact se faisait notamment sentir sur les urgences pédiatriques. L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) indique assurer "un suivi renforcé de la consommation des antibiotiques utilisés en période hivernale dans le cadre de la lutte contre les pénuries de médicaments".

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