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Pourquoi les infirmiers libéraux manifestent ce lundi à Nice ?

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Les infirmiers libéraux manifestent ce lundi 12 février à Nice. En cause, un ras-le-bol général face aux conditions de travail et une rémunération insuffisante.

Rassemblement des infirmiers libéraux à Marseille, en juin 2020. Rassemblement des infirmiers libéraux à Marseille, en juin 2020.
Rassemblement des infirmiers libéraux à Marseille, en juin 2020. © Maxppp - Georges Robert

L'opération escargot débutera à 13h. Les infirmiers libéraux auront alors environ une heure pour tenter de faire entendre leur voix. Tous se donnent rendez-vous au point de départ au 48 avenue du Roi-Robert-Comte-de-Provence jusqu'au rond-point Cadam. "On manifeste sur le temps du midi car on ne veut pas gêner ceux qui travaillent", explique Alexandra Santini. Cette mère de famille, infirmière à Vallauris depuis 24 ans, s'avoue dégoûtée du peu de considération accordé à sa profession.

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Au point de ne pas même recommander le métier à ses propres enfants : "Je ne leur dirai pas d'être infirmière. C'est un métier qui est beaucoup trop dur, qui n'a pas été revalorisé depuis 15 ans. C'est un beau métier certes, mais aujourd'hui ce n'est plus possible." Le constat est sans appel et partagé par Franz Boussegui, lui aussi infirmier libéral. Également porte-parole du syndicat Convergence Infirmière, à l'origine du rassemblement, lui tient à déconstruire les clichés.

"Qui se déplace encore pour gagner deux euros ?"

Et particulièrement le sujet jugé "tabou" de la rémunération des infirmiers libéraux. "Les gens pensent qu'on a des belles voitures, qu'on gagne beaucoup d'argent. En réalité, il n'y a pas de salaire, ce sont des honoraires. Avec presque 60% de charges." Et de citer en exemple : "Pour une simple injection, c'est sept euros. On se déplace, on fait plusieurs kilomètres. Il faut compter l'essence, les compresses, la seringue… À la fin, il ne nous reste qu'environ deux euros. Qui se déplace encore pour deux euros ?", s'étrangle-t-il.

Revalorisation salariale, prise en compte de la pénibilité des conditions de travail… Les demandes sont multiples, accentuées par la désagréable impression d'être "les oubliés du Ségur de la Santé", cette consultation des acteurs du système de soins français. Elle s'était déroulée de mai à juillet 2020, alors qu'Olivier Véran était ministre de la Santé. Depuis, "rien ou presque", n'a changé.

20% de pouvoir d'achat en moins

"Après tout, on eu 10% d'augmentation sur les déplacements", rigole jaune Franz Boussegui. "On passe de 2,20 euros à 2,50 euros la piqûre. De quoi se plaint-on..." ironise-t-il, avant de conclure : "On a perdu 20% de notre pouvoir d'achat."

Pour Alexandra, l'inquiétude est surtout portée sur les nombreux départs de professionnels. Burn-out, dépression, maladie… "Ma collègue avec qui j'étais pendant dix ans a arrêté en janvier dernier. Je me suis retrouvée à travailler sept jours sur sept", confie celle qui enchaîne déjà les journées de "6h à 13h et de 14h à 21h". Au point de ne plus trouver de temps pour ses enfants.

Franz et Alexandra se retrouveront ce lundi après-midi dans le cortège des manifestants. Ils ne peuvent pas rester longtemps car l'obligation de soins prime sur leur droit de grève. Une maigre fenêtre pour essayer de sensibiliser à leur cause, aussi bien le grand public que le gouvernement.

Lise Tavelet

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