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Les soignants de l'Ehpad public du Havre manifestent contre la suppression de 100 postes

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Depuis le 20 février, les soignants de l'Ehpad public du Havre, Les Escales, sont en grève. Mobilisés à l'origine contre une réorganisation de leurs horaires de travail, ils ont découvert un projet de suppression de 100 postes. Ce jeudi, les grévistes ont manifesté dans le hall de l'hôtel de ville.

Une centaine de salariés de l'Ehpad public du Havre ont manifesté ce jeudi. Une centaine de salariés de l'Ehpad public du Havre ont manifesté ce jeudi.
Une centaine de salariés de l'Ehpad public du Havre ont manifesté ce jeudi. © Radio France - Lila Lefebvre

C'est le plus grand Ehpad public de France. Les Escales au Havre assure l’hébergement et la prise en charge de plus de 600 personnes âgées, 566 employés équivalents temps plein y travaillent. Le 20 février dernier, alors qu'ils entamaient une grève contre la réorganisation de leur temps de travail, les soignants ont appris un projet d'économie budgétaire qui pourrait aboutir à la suppression de 100 postes. Ce jeudi, une centaine de manifestants ont investi l'hôtel de ville du Havre pour interpeller le maire, Édourad Philippe, président du Conseil d'administration de l'Ehpad public Les Escales.

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7 millions d'euros de déficit

Depuis le 14 novembre dernier, la direction de l’Ehpad est placée sous administration provisoire par décision conjointe du Département de la Seine-Maritime et de l’Agence régionale de santé prise en lien avec le Président du Conseil d’administration, Édouard Philippe. Selon la CGT de l'établissement, le déficit serait estimé à 7 millions d'euros.

Sans confirmer ce montant, l'Agence régionale de santé explique à France Bleu Normandie que cette administration provisoire doit "s’appuyer sur les recommandations de l’Anap" (Agence Nationale d'Appui à la Performance des établissements de santé et médico-sociaux) pour redresser la barre. Le 20 février dernier, les syndicats ont découvert que dans un rapport, l'Anap propose de supprimer 100 postes.

"Il faudrait plutôt créer 100 postes"

"Ils veulent tuer le plus grand Ehpad public de France", s'insurge Tatiana Dubuc, secrétaire générale de la CGT Ehpad publics du Havre. Derrière cette coupe sèche, elle anticipe une privatisation de l'Ehapd public du Havre. Ce qui inquiète également les familles des résidents : "on pourrait payer 1.000 euros de plus par mois dans le privé, s'inquiète Dominique, dont la belle-mère de 94 est résidente. Les filles sont épuisées, il faudrait plutôt créer 100 postes""La moitié des patients bénéficient d'aides en raison de leurs faibles revenus, appuie Sandrine Gérard, secrétaire adjointe de la CGT de l'Ehpad, et secrétaire générale de l'UL du Havre. On ne peut pas laisser ce service public disparaître".

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"Des aides financières exceptionnelles ont été accordées à l’établissement : par l’ARS au titre du Fonds d’urgence pour les Ehpad en difficulté et par le Département, rappelle de son côté l'Agence régionale de santé. Pour autant, ces aides exceptionnelles ne sauraient résoudre à elles seules la problématique de l’établissement qui, mois après mois, présente des dépenses très largement supérieures à ses recettes. Il est devenu indispensable de mettre en œuvre les actions qui permettront à l’établissement de réduire sensiblement son déficit."

12 heures payées 10

C'est ce qui a déclenché la colère des salariés en premier lieu : depuis octobre, l'administration provisoire a annoncé une modification des rotations des infirmières. Au lieu de trois rotations de 7h15 par jour, elles passeraient à deux de 12 heures. "Avec deux heures de pause au milieu, donc payées 10 ! Comme si on allait prendre une pause en pleine nuit alors qu'on est seule dans le service", s'exaspère Sylvia. Une modification des plannings qui pourrait être élargie à tous les salariés.

Aujourd'hui, la CGT demande à être reçue par l'Agence régionale de santé, mais sans la direction de l'établissement comme il leur a été proposé. Le syndicat demande également audience à Édouard Philippe, président du Conseil d'administration, après avoir déjà pu s'entretenir avec certains de ses adjoints.

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