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Députés et sénateurs de Dordogne signent une tribune pour dénoncer la fermeture de l'accueil des urgences

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Deux députés et les sénateurs de Dordogne dénoncent la fermeture de l'accueil des urgences pendant cette période de fin d'année dans une tribune publiée ce samedi 24 décembre.

Pendant la fermeture de l'accueil des urgences, c'est le 15 qui détermine par téléphone qui peut se rendre aux urgences ou non. Pendant la fermeture de l'accueil des urgences, c'est le 15 qui détermine par téléphone qui peut se rendre aux urgences ou non.
Pendant la fermeture de l'accueil des urgences, c'est le 15 qui détermine par téléphone qui peut se rendre aux urgences ou non. © Radio France

Des élus politique de Dordogne réagissent à la fermeture de l'accueil des urgences dans le département pendant ces vacances de noël. Entre le 24 et le 25, l'accueil des trois services d'urgences est fermé, il faut passer par le 15 avant de pouvoir être soigné aux urgences. Ce samedi, les deux députés Nupes, Pascale Martin et Sébastien Peytavie ainsi que les deux sénateurs de Dordogne, le socialiste Serge Mérillou et la communiste Marie-Claude Varaillas signent une tribune pour dénoncer "la situation intenable des urgences en Dordogne".

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60 séquences de fermetures dans le département

Dans ce texte, les élus détaillent la chronologie des fermetures des accueils des urgences depuis l'été dernier : "A Sarlat, le service d'urgence cumule plus de 50 jours de fermeture depuis juin. A l'échelle du département, ce sont plus de 60 séquences de 12 à 48h qui sont intervenues". Pour les élus, "les fermetures, mêmes temporaires, sont un drame pour les patient.es en particulier dans les départements ruraux comme la Dordogne où la médecine de ville et la médecine spécialisée ont déserté, affaiblissant considérablement l'offre de soins".

Le sénateur PS Serge Mérillou complète auprès de France Bleu Périgord : "Que l'on prenne du premier maillon, des médecins généralistes jusqu'à l'hôpital, on a une chaîne qui est en énormes difficultés. Ce sont des pertes de chance pour les patients : on peut dire, qu'aujourd'hui en Périgord, nous avons moins de chance de survie quand nous avons des accidents graves qu'il y a 10 ou 20 ans. Le maillage du territoire entre médecins généralistes, médecins spécialistes et hôpital était beaucoup plus solide qu'il ne l'est aujourd'hui. Ce n'est pas acceptable en 2022."

"Tout le système de santé craque"

Les députés et les sénateurs s'inquiètent pour le centre 15 du SAMU situé à Périgueux qui se retrouve à devoir gérer les appels d'urgence mais aussi qui doit choisir les patients qui peuvent se rendre aux urgences en fonction de leurs symptômes. "Le personnel des hôpitaux est à bout et l'ampleur de la situation dépasse le SAMU qui n'arrive plus à faire face". Serge Mérillou ajoute : "Tout le système de santé craque. Il est à bout de souffle. C'est ce que nous avons voulu dire dans cette tribune."

Pour la sénatrice PCF Marie-Claude Varaillas, le problème réside en partie dans la formation des médecins. "Le gouvernement a supprimé ce qu'on appelle le 'numérus clausus' mais il n'a pas créé suffisamment les conditions pour accueillir plus d'étudiants dans nos facultés de médecine, détaille-t-elle auprès de France Bleu Périgord. Il faut augmenter les capacités d'accueil des étudiants dans les facultés."

Des Périgourdins mal suivis

"Si nous tenons compte de l'âge des médecins aujourd'hui, nous avons une diminution du nombre de médecins généralistes qui va s'accroître jusqu'en 2024, s'alarme Marie-Claude Varaillas. Nous allons connaître peut-être et à peu près un rétablissement de la densité médicale seulement d'ici 2033. C'est dire aujourd'hui la situation critique dans laquelle nous sommes ; lorsque l'on sait que 30 % de la population française vit dans un désert médical, que 11 % des Français n'ont pas de médecin traitant et c'est le cas de pas mal de nos compatriotes en Dordogne. "

Pascale Martin, Serge Mérillou, Sébastien Peytavie et Marie-Claude Varaillas dénoncent "un mépris" envers les 400.000 habitants de la Dordogne de la part du gouvernement qui s'était engagé à redresser l'hôpital public. Ils font référence notamment aux propos de l'ex-ministre déléguée aux collectivités territoriales Caroline Cayeux qui avait déclaré lors de son déplacement en Dordogne "sa volonté qu'il n'y ait aucun territoire oublié de la République". Les députés et les sénateurs affirment également que ces fermetures sont "une atteinte gravissime au droit fondamental à la santé garanti par le code de la santé publique".

Le budget pour 2023 jugé insuffisant

Les députés et les sénateurs de Dordogne estiment que le gouvernement n'a pas prévu un budget suffisant pour l'hôpital public en 2023. Ils considèrent que "l'hôpital est à la dérive et c'est le résultat de 30 ans d'une destruction volontaire du service public de la santé, qu'Emmanuel Macron et ses gouvernements n'ont fait que renforcer".

Pendant ces fêtes de fin d'année, l'accueil aux urgences de Périgueux est fermé pour les patients adultes depuis le 16 décembre et ce, jusqu'au 2 janvier. A Bergerac, l'accueil ferme pendant 24 heures, entre ce 24 et ce 25 décembre. A Sarlat, l'accueil aux urgences ferme entre ce 24 et ce 27 décembre. La clinique Francheville à Périgueux ferme également l'accueil de ses urgences entre ce dimanche et ce lundi.

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