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Corrèze : situation tendue aux urgences de Brive, la protection civile en renfort

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C'est une première depuis le début de la crise sanitaire en Corrèze. La protection civile est appelée en renfort par l'hôpital de Brive. L'établissement qui a activé le niveau 2 de son plan blanc cette semaine a du mal à faire face à l'afflux de patients aux urgences ces derniers jours.

Pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, la protection civile de la Corrèze est appelée en renfort par un hôpital Pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, la protection civile de la Corrèze est appelée en renfort par un hôpital
Pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, la protection civile de la Corrèze est appelée en renfort par un hôpital © Radio France - Valérie Mosnier

C'est un appel au renfort qu'a lancé jeudi l'hôpital de Brive au directeur départemental de la protection civile de la Corrèze, David Souladié : "Ils manquent cruellement de personnel et les ambulances s'accumulaient au niveau de l'accueil des urgences." C'est vrai qu'il y a eu un pic en milieu de semaine raconte le chef des urgences, le docteur Philippe Nauche : "A ce moment là, nous étions dans l'incapacité de prendre en charge, dans des conditions correctes, un certain nombre de patients qui se présentaient pour une suspicion Covid. On manquait de place pour les évaluer." 

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Depuis vendredi midi, la protection civile de la Corrèze a donc installé, devant l'entrée des urgences, deux tentes prêtées par l'antenne de Haute-Vienne. A l'intérieur, deux lits médicalisés et les secouristes, appuyés par un médecin, assurent une première prise en charge avec des tests antigéniques, voire, selon l'état de santé, prennent la tension ou la saturation en oxygène. "Ça permet de désengorger les urgences en faisant des tests, qui leur prendraient du temps. Parce que un quart d'heure par personne, qui se multiplie... Donc, quand les gens arrivent chez eux, certaines petites choses sont déjà faites", explique Caroline, infirmière de la protection civile de Limoges, détachée en Corrèze.

Pas un centre de dépistage

Un tri, bien utile. Preuve ce dimanche matin avec un couple qui n'a pas eu besoin d'entrer aux urgences. Après avoir été testé, le médecin a réajusté un traitement pour l'hypertension suite à l'examen de Caroline. Le couple est resté au chaud sous les tentes, jusqu'à la prescription médicale. Des patients, qui faute de médecin traitant, "auraient probablement attendu un moment aux urgences, mobilisé du personnel. C'est bénéfique pour tout le monde", complète Richard, secouriste bénévole. 

Deux lits médicalisés sont installés pour prendre en charge les patients les plus critiques avant leur admission aux urgences
Deux lits médicalisés sont installés pour prendre en charge les patients les plus critiques avant leur admission aux urgences © Radio France - Valérie Mosnier
Deux lits médicalisés sont installés pour prendre en charge les patients les plus critiques avant leur admission aux urgences
Deux lits médicalisés sont installés pour prendre en charge les patients les plus critiques avant leur admission aux urgences © Radio France - Valérie Mosnier

Tension aussi à l'hôpital de Tulle

La situation que vit en ce moment  l'hôpital de Brive n'est pas unique. A quelques kilomètres, le deuxième établissement hospitalier public de la Corrèze est aussi en proie à des tensions au sein de son service d'urgences. Dans une moindre mesure, mais son chef de service, également président de la commission médicale d'établissement, le docteur Philippe Dupuy, note des pics à 75 admissions par jour contre 60 en moyenne habituellement. 

Plus de passage aux urgences et là aussi plus de cas de covid, couplé aux arrêts de personnels eux aussi contaminés. En fin de semaine, six infirmières et trois médecins étaient absents aux urgences. A Tulle, "on a quatre lits dédiés dans un circuit spécifique afin de gérer au plus juste les indications d'hospitalisations. On arrive à avoir jusqu'à six ou sept patients par jour, qui nécessitent un bilan Covid", rajoute Philippe Dupuy.

Mais la situation évolue vite. Une cellule de crise se réunie tous les jours à midi. Pour l'instant, tous les services fonctionnent, mais des lits en revanche doivent être fermés au coup par coup dans les unités, "pour assurer une sécurité des soins et une charge de travail "acceptable" pour nos personnels soignants".

Et puis, l'hôpital de Tulle travaille en étroite collaboration avec Brive. Les Covid graves sont envoyés à Brive, "et nous, avec nos petits moyens on essaie de les décharger en prenant des patients Covid qui ne vont pas en réanimation. Cette semaine, on était environ à un transfert chaque jour de Brive vers Tulle"

Une activité qui n'a jamais été aussi forte - Philippe Dupuy, chef des urgences et président de la CME de l'hôpital de Tulle

Une situation extrêmement tendue, loin de la levée des restrictions sur le plan national. "C'est ce qui est très compliqué à faire comprendre aux gens, c'est l'ambiance médiatique où on a l'impression que tout va mieux et pour autant, nous on a une activité qui n'a jamais été aussi forte avec une pression d'absentéisme aussi forte autour de nous", conclut Philippe Dupuy.

Il est rejoint par Philippe Nauche, à Bive : "En ce moment, on est à un nombre d'hospitalisations pour Covid le plus important depuis le début de l'épidémie. On est autour d'une soixantaine de patients hospitalisés pour Covid." Et le médecin ne se montre pas très rassurant pour les prochains jours. Il se réfère au pic de contaminations qui devrait être suivi, selon lui, dans une semaine voire deux, d'une hausse des hospitalisations. 

La Protection Civile sur tous les fronts

La protection civile de la Corrèze compte 100 bénévoles. Elle est toujours à la recherche de nouveaux secouristes pour compléter ses rangs, car elle est très sollicitée en ce moment. Outre le poste avancé installé devant les urgences de Brive, elle assure actuellement de nombreuses missions de dépistage Covid. 

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