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Coronavirus : contagiosité, dangerosité, résistance aux vaccins... ce que l'on sait du variant Omicron

Par
  • France Bleu

À l'approche de Noël, le Covid-19 continue de se propager en France. Si le variant Omicron représente actuellement 20% des cas positifs, il pourrait être majoritaire d'ici la fin de l'année. Plus contagieux, résistant au rappel vaccinal, France Bleu fait le point sur ce que l'on sait de ce variant.

Un test antigénique - Photo d'illustration Un test antigénique - Photo d'illustration
Un test antigénique - Photo d'illustration © AFP - Vincent Gerbet

À peine un mois après sa première apparition en France, le variant Omicron se propage à "très vive allure" dans le pays. Les symptômes semblent plus légers que ceux du variant Delta, mais sa fulgurante progression inquiète les autorités. Les informations scientifiques restent encore limitées sur ce variant. Origine, contagiosité, dangerosité, symptômes, résistance aux vaccins. France Bleu fait le point sur ce que l'on sait et ce qu'on ignore encore du variant Omicron.

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D'où vient le variant B.1.1.529 ?

Le variant Omicron a été repéré pour la première fois au Botswana le 11 novembre, avant de se propager à de nombreux pays d'Afrique australe, et notamment en Afrique du Sud, où il a été signalé à l'Organisation mondiale de la Santé le 24 novembre. Depuis, il a gagné l'Amérique du Nord et l'Europe. Le tout premier cas d'Omicron détecté en France a été identifié sur l'île de la Réunion, fin novembre. Il s'agissait d'un home qui revenait d'un voyage en Afrique.

Quelles sont ses caractéristiques ?

La caractéristique du variant Omicron est qu'il a plus de mutations que les autres variants du Covid-19. Omicron présente une cinquantaine de mutations, dont 32 rien que dans la protéine spike. Cette protéine permet au SARS-CoV-2 de pénétrer dans nos cellules, de s'y accrocher. Ces mutations sont susceptibles d'augmenter la capacité du virus à mieux infecter les organismes. À titre de comparaison, le variant Delta présente lui 9 mutations.

Comment se transmet-il ?

Le variant Omicron semble se transmettre de la même manière que les autres variants, à savoir par de minuscules secrétions projetées dans l'air. Il se transmet donc en éternuant, en toussant, ou lors d'une discussion entre personnes très proches pendant un certain temps.  Par rapport au variant Delta, Omicron se transmet beaucoup plus rapidement.

Est-il plus dangereux que le variant Delta ?

Si le variant Omicron est bien plus contagieux que les précédents variants, il apparaît moins dangereux. "Sa transmission est beaucoup plus élevée et sa gravité est probablement plus faibles, mais nous ne savons pas à quel niveau", résumait jeudi 23 décembre Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique.

D'après les premières observations menées à l'étranger, les symptômes semblent plus légers que ceux du variant Delta. Plusieurs études menées en Afrique du Sud, en Écosse et en Angleterre indiquent qu'Omicron semble entraîner moins d'hospitalisations que le variant Delta. Selon une analyse de l'Agence de sécurité sanitaire britannique, le risque d'hospitalisation est réduit jusqu'à 70% avec le variant Omicron, par rapport au Delta : les personnes contaminées par Omicron ont entre 50 et 70% moins de risques d'être hospitalisés.

Quelles sont les règles d'isolement ?

Comme les autres variants du coronavirus, Omicron peut être détecté chez un cas positif par le séquençage, à la suite d'un test PCR. Les règles d'isolement diffèrent pour le variant Omicron, comme le détaille l'Assure Maladie. Ainsi, même si vous êtes vacciné, si vous êtes positif et que la présence du variant Omicron est confirmée, ou si vous êtes cas contact d'une personne positive à Omicron, vous devez vous isoler sept jours. La durée de l'isolement passe même à 17 jours si le malade dont vous êtes cas contact fait partie de votre foyer. 

Ces règles d'isolement pourraient toutefois être amenées à évoluer compte tenu de la recrudescence d'Omicron. Le Conseil scientifique craint qu'il ne provoque "plusieurs centaines de milliers de cas" chaque jour le mois prochain, et entraîne ainsi un grand nombre d'arrêts de travail et d'absentéisme. Cela pourrait "poser des problèmes sur les secteurs stratégiques de fonctionnement de notre société", alertait jeudi 23 décembre le Conseil scientifique. Il s'inquiète d'une "désorganisation de la vie sociale" et des secteurs clés comme la distribution alimentaire, la santé, la sécurité, l'énergie, l'Éducation ou les transports. 

De nombreuses voix s'élèvent, redoutant une paralysée de la société par ce variant plus contagieux. Pour éviter une telle situation, le ministre de la Santé réfléchit à faire évoluer les règles d'isolement, notamment pour les cas contact. Olivier Véran demande ainsi au Conseil scientifique d'établir des préconisations pour de "nouvelles mesures d'isolement" afin de traiter "le variant Omicron comme on traire le variant Delta".

Quand deviendra-t-il majoritaire en France ?

Le variant Omicron représentait, le 18 décembre, 10,3% des tests positifs au coronavirus. En quelques semaines, il s'est diffusé à une vitesse affolante. Cette semaine, environ 20% des cas positifs au Covid-19 relevaient d'Omicron, d'après l'exécutif. Ce variant devrait donc être majoritaire sur l'ensemble du territoire national assez rapidement. Selon le porte-parole du gouvernement, le variant Omicron pourrait même être dominant en France entre Noël et le Nouvel An. "Nous vivons malheureusement le début d'une vague Omicron", alertait mercredi 22 décembre Gabriel Attal.

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Omicron est déjà dominant dans de nombreux pays, comme les États-Unis, le Danemark ou le Royaume-Uni.

Les vaccins sont-ils efficaces contre ce variant ?

La question se pose de plus en plus face à l'afflux de témoignages de personnes contaminées alors qu'elles ont déjà eu le coronavirus précédemment ou alors qu'elles avaient déjà reçu leurs doses de vaccin. Cela s'explique par les mutations du variant Omicron : elles semblent lui permettre de réduire l'immunité par anticorps contre le virus. Selon une étude de l'Imperial College de Londres, publiée le 17 décembre, le risque d'être réinfecté après avoir déjà contracté le coronavirus est de 5,4 fois plus important avec Omicron qu'avec Delta. Les vaccins semblent perdre aussi leur efficacité avec le temps. Une récente étude de l'agence britannique UKHSA démontre que la protection conférée par les vaccins s'estompe rapidement, diminuant de 15 à 25% environ dix semaines après l'administration de la dose de rappel.

En revanche, le variant Omicron semble davantage répondre au rappel vaccinal. Selon une étude britannique, relayée par la CNBC, la troisième dose de vaccin Pfizer BioNTech est efficace à 70% contre les risques d'infections bénignes du variant Omicron.

L'agence de recherche ANRS/Maladies infectieuses émergentes affirme, ce vendredi, que plusieurs traitements par anticorps de synthèse ne sont plus efficaces face à Omicron. C'est le cas notamment du traitement des laboratoires Regeneron et Roche, utilisé en France.

Quelles conséquences pour les hôpitaux ?

La question, importante, reste pour l'heure sans réponse. Si le variant Omicron a moins tendance à provoquer des formes graves chez les malades, il n'en reste pas moins qu'il reste très contagieux. "Et même une proportion relativement faible requérant une hospitalisation aboutira à un nombre important de personnes gravement malades", explique la directrice générale de l'Agence de sécurité sanitaire britannique, Jenny Harries. Omicron étant plus contagieux, sa forte transmissibilité risque de ne pas pouvoir compenser sa faible dangerosité. L'inquiétude est vive au sein de la communauté scientifique et des instances : "Même si Omicron provoque des symptômes moins graves, le nombre de cas pourrait une fois de plus submerger les systèmes de santé qui ne sont pas préparés", avertit par exemple le directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé Tédros Adhanom Ghebreyesus.

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