Algue toxique ostréopsis : un programme de recherche sur trois ans est lancé sur la côte basque

Les meilleurs tacticiens le disent, pour mieux combattre son ennemi, il faut le connaitre par cœur. Un projet transfrontalier vient d’obtenir 844.44 euros de l’Europe pour mutualiser les connaissances sur ostreopsis et mener des actions dans un second temps. Il sera piloté par le GIS, le groupement d'intérêt scientifique du littoral basque, qui regroupe huit entités comme l’agglomération Pays basque, l'Ifremer ou encore l’UPPA et l'université de Barcelone.

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Le projet va durer trois ans. Il doit permettre « d'améliorer et à court terme, notre connaissance de ce phénomène, de cette algue qui vient sérieusement perturber la biodiversité, mais aussi, l'organisation des plages, du service public balnéaire, de la sécurité des baigneurs comme des promeneurs, puisque je rappelle qu'il y a en a en effet dans l'eau. Mais il y a aussi un effet aérosol qui est très significatif. » explique Emmanuel Alzurri, maire de Bidart et vice-président de l’Agglomération Pays basque en charge du littoral.

Ostreopsis présente même en hiver sur la côte basque

Aujourd’hui, ce que l’on sait, c’est qu’ostreopsis est arrivée sur la côte basque durant l’été 2021, entrainant subitement la fermeture de zones de baignades et de plages. A ce jour, officiellement, 900 cas ont été recensés par les autorités (ce sont les personnes qui ont consulté un médecin). Deux personnes ont été hospitalisées.

Le phénomène est présent de Biarritz à Hendaye, mais pas sur Anglet, car la côte y est sablonneuse et l’algue a besoin de rochers pour se fixer. L’agglomération réalise des prélèvements deux fois par mois tout au long de l’année sur quatre zones. A ce jour, si ostreopsis a disparu pendant l’hiver 2021-2022, depuis son retour l’été suivant, elle a toujours été détectée. C’était le cas d’ailleurs encore en novembre 2023.

Une eau à 14 degrés à 10 mètres de profondeur

Les scientifiques ont constaté que l’évolution des "blooms", les concentrations d’ostreopsis, suivent parfaitement les courbes de températures de l’eau. Pendant l’hiver 2022-2023, à dix mètres de profondeur, la température de l’eau était de 14 degrés, du jamais vu. Ca peut s’expliquer par quatre canicules en 2022 (entre le 15 mai et le 15 juin 2022, la température de l’eau a augmenté de quatre degrés), un hiver peu pluvieux avec une petite houle. Les prochains mois permettront de savoir si il y a un lien réel avec la présence d’ostreopsis. En effet, l’hiver qui débute est très pluvieux pour le moment et la houle est forte. Il sera intéressant de voir si ca décroche l’algue des rochers basques, c’est en tout cas ce qu’espèrent les autorités. Réponse aux beaux jours.