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Gratuité des médiathèques : en Alsace, l'idée fait son chemin

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À l'heure où les jeunes lisent de moins en moins, des voix s'élèvent en Alsace pour demander la gratuité des médiathèques. La collectivité européenne d'Alsace a voté en faveur de cette idée et appelle mairies et agglomérations à faire de même. L'Eurométropole de Strasbourg y réfléchit.

Il y a 33 médiathèques dans l'Eurométropole de Strasbourg. Il y a 33 médiathèques dans l'Eurométropole de Strasbourg.
Il y a 33 médiathèques dans l'Eurométropole de Strasbourg. © Radio France - Corinne Fugler

Le dernier sondage du centre national du livre est édifiant : les jeunes passent dix fois plus de temps sur les écrans que dans les livres. Un tiers des jeunes âgés de 16 à 19 ans ne lit même pas du tout. Face à ce constat, certaines voix s'élèvent pour demander la gratuité des médiathèques et bibliothèques.

Lors de la dernière réunion plénière en mars, les élus de la Collectivité européenne d'Alsace ont ainsi voté pour la gratuité de toutes les médiathèques gérées par la CEA. "Les médiathèques de Sarre-Union et de la Vallée de Villé sont déjà gratuites depuis plusieurs années. Cette gratuité, à la Médiathèque du Sundgau à Altkirch, prendra effet à compter du 20 juin 2024". La CEA va même plus loin, elle demande à l'ensemble des collectivités alsaciennes de s'emparer de cette question.

"Pour une accessibilité universelle à la culture"

"La bibliothèque est un service public éducatif et culturel de proximité, essentiel aux titres de la cohésion sociale, de l’émancipation individuelle et collective. Tous les verrous en limitant l’accès doivent être levés pour que la bibliothèque devienne un carrefour du territoire, un véritable lieu de vie et de rencontres. L’année où l’Alsace accueille la Capitale mondiale du livre Unesco à Strasbourg, prendre position pour la gratuité des bibliothèques, c’est prendre une position engagée pour une accessibilité universelle à la culture" est-il écrit dans le rapport sur le sujet.

La même idée est portée par les élus communistes de l'Eurométropole de Strasbourg. Lors du conseil euroméropolitain de février, Antoine Splet a demandé cette gratuité : "Quand on sait qu'un jeune passe 20 minutes à lire et trois heures devant les écrans, c'est une urgence. Il y a un enjeu de société. C'est aussi une question politique à l'heure où les populismes se développent dans la société. Je crois que les pouvoirs publics doivent tout faire pour développer l'accès à la connaissance et aux savoirs".

Une décision sera prise en septembre pour l'Eurométropole

La réflexion est en cours, répond Murielle Fabre, la vice-présidente en charge de la culture, "Comme c'est une compétence partagée entre l'Eurométropole et les communes, je suis en train de consulter les maires sur le sujet. Soit pour une extension de la gratuité à 25 ans, soit pour une gratuité totale. Il est important de redonner le goût à la lecture. Cela s'inscrit en plus dans la labellisation Unesco donc il nous semble naturel de porter ce questionnement" explique l'élue. Pour l'instant un tiers des communes a été consulté. L'idée étant de prendre une décision à la rentrée de septembre.

Jusqu'ici, l'abonnement est gratuit dans l'Eurométropole jusqu'à 16 ans. C'est jusqu'à 6 ans à la bibliothèque humaniste de Sélestat, 25 ans à Haguenau, 18 ans à Colmar, À Mulhouse, la gratuité est assez large : elle inclut les plus de 65 ans, les demandeurs d'emploi, les étudiants et les lycéens sans limite d'âge.

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