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Elections départementales : débat entre Forces 64, Gauche 64, et EH Bai organisé par France Bleu Pays Basque

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Ce vendredi 4 juin, de 18h10 à 19h, France Bleu Pays Basque et Sud Ouest organisent un débat à deux semaines du premier tour des élections départementales avec Jean-Jacques Lasserre (Forces 64), Henri Etcheto (Gauche 64) et Anita Lopepe (EH Bai), candidats dans les Pyrénées-Atlantiques.

Herriko Plaza spéciale élections départementales autour de Jean Jacques Lasserre (Forces 64), Henri Etcheto (Gauche 64) et Anita Lopepe (EH Bai), interrogés par Yves Tusseau et Pierre Sabathié Herriko Plaza spéciale élections départementales autour de Jean Jacques Lasserre (Forces 64), Henri Etcheto (Gauche 64) et Anita Lopepe (EH Bai), interrogés par Yves Tusseau et Pierre Sabathié
Herriko Plaza spéciale élections départementales autour de Jean Jacques Lasserre (Forces 64), Henri Etcheto (Gauche 64) et Anita Lopepe (EH Bai), interrogés par Yves Tusseau et Pierre Sabathié © Radio France - Anthony Michel

Les élections départementales se tiendront les 20 et 27 juin prochains. À cette occasion, France Bleu Pays Basque et Sud Ouest vous proposent deux débats autour des enjeux du scrutin dans les Pyrénées-Atlantiques. Vous pouvez écouter le deuxième débat sur France Bleu Pays Basque dans notre émission Herriko Plaza et retrouver l'essentiel des échanges entre Jean-Jacques Lasserre (Forces 64), Henri Etcheto (Gauche 64) et Anita Lopepe (EH Bai) ci-dessous. Les trois candidats sont interrogés par Yves Tusseau, pour France Bleu, et Pierre Sabathié, pour Sud Ouest.

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Autour de la table de gauche à droite, Yves Tusseau (France Bleu), Henri Etcheto (Gauche 64), Anita Lopepe (EH Bai), Pierre Sabathié (Sud Ouest), et Jean-Jacques Lasserre (Forces 64)
Autour de la table de gauche à droite, Yves Tusseau (France Bleu), Henri Etcheto (Gauche 64), Anita Lopepe (EH Bai), Pierre Sabathié (Sud Ouest), et Jean-Jacques Lasserre (Forces 64) © Radio France - Anthony Michel
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La route de la Corniche

Henri Etcheto (Gauche 64): Clairement on est là dans une conséquence de la dégradation environnementale mondiale qui atteint très concrètement, ici, les côtes du Pays basque. Donc, bien entendu que la fermeture immédiate s'imposait, ne serait ce que pour des raisons de sécurité. Reconstruire une route là ne paraît pas forcément raisonnable, il faudra trouver des solutions. De toute manière, il faudra avoir des négociations très exigeantes avec les opérateurs autoroutiers dans ce secteur. Un autre problème général que connaît la côte basque en particulier, c'est la congestion et la congestion automobile. 

Anita Lopepe (EH Bai): On se trouve face à des problématiques effectivement en lien avec l'environnement sur le littoral et aussi avec des problématiques qui sont liées au fait que ces longues dernières décennies, il y a eu des politiques d'aménagement du territoire qui ont consisté à concentrer les services, les populations, l'emploi sur les villes et ici, notamment dans notre Pays basque, sur la côte basque. Je crois que les solutions sont à deux niveaux. Ce sont des solutions de moyen et long termes, d'aménagement du territoire, de désengorgement de ces axes qui sont fréquentés et d'autre part, on parlait de l'alternative de l'autoroute et de la gratuité de l'autoroute. Je pense que oui effectivement, les pouvoirs publics doivent être beaucoup plus féroces face aux opérateurs privés pour que les usagers du quotidien de ce secteur très engorgé puissent profiter de cette grande taxe financée à coup d'argent public, même sans que Vinci se remplissent les poches par l'occasion.

Jean Jacques Lasserre (Forces 64): Nous travaillons très étroitement dans le cadre d'un comité de pilotage avec notamment les maires de Ciboure, d'Urrugne et d'Hendaye. Les solutions alternatives doivent être regardés. La première des solutions alternatives, c'est bien entendu l'autoroute. Ce que je sais, ma conviction, c'est que si on n'a pas des armes de dissuasion ou d'obligation à opposer aux sociétés concessionnaires, on y arrive très difficilement et nous avons perdu notre principale arme de dissuasion, quand on leur a donné 14 km de routes départementales, premièrement. Ma réponse, c'est le court et moyen terme rapproché faisons tout ce qu'on peut pour maintenir cette route et travaillons intensément sur les deux hypothèses qui me sont ouvertes.

Le tourisme

Anita Lopepe (EH Bai) : Le tourisme, c'est de notre point de vue l'exemple qui illustre le mieux ce qu'on appelle les doublons depuis la création de l'Agglo en 2017. C'est une compétence qui est exercée à la fois par le conseil départemental et à la fois par l'Agglo. Ces deux instances, avec leur propre budget et donc avec leurs propres financements, leurs propres agents publics, font la promotion du Pays basque. Est ce utile? Nous pensons que non. Nous, on pense qu'il est plus opportun qu'elle soit exercée à l'échelle de proximité, qu'elle soit exercée à l'échelle du Pays basque nord pour deux raisons éviter les doublons. La politique touristique du département, c'est par exemple le projet de la Rhune, un projet dans son état premier pharaonique avec un belvédère, etc. C'est aussi ces grandes campagnes d'affichage des sites qui sont déjà les plus fréquentés dans le métro parisien, c'est une logique de tourisme quantitatif. C'est une logique d'attractivité, nous on pense qu'elle est complètement à contre temps avec la réalité. 

Jean Jacques Lasserre (Forces 64) : La région garde des compétences, le département garde des compétences, et les communautés d'agglo, gardent des compétences. La communauté d'agglo qui bien entendu et c'est naturel, met du temps à se mettre en place en termes de compétences touristiques, réunit la majorité des communes, mais pas toutes les communes. Ce qui fait qu'il a tout de même une approche plus généralisée. Essayons de nous mettre d'accord sur la conception collective partagée. L'avantage du département et c'est ma motivation, c'est que nous voulons avoir une vue d'ensemble et une vue partenariale, y compris sur le tourisme. Le concept, c'est une activité économique qu'il nous faut développer à certaines conditions bien entendu. Notre avantage concurrentiel, c'est d'avoir une offre particulière. Nous devons préserver cette offre qui est faite du respect de la qualité des paysages, du patrimoine, de la culture dont nous allons tout mettre en œuvre pour réaliser ce projet qui est un projet à la fois de développement et de profond respect de notre avantage concurrentiel_._

Henri Etcheto (Gauche 64) : Mais je crois qu'il y a évidemment des exigences de rationalisation dans la politique touristique. Il y a sans doute aujourd'hui trop d'échelons qui jouent un peu chacun à leur niveau. Le département a toujours un rôle à jouer, mais au delà de ça, au delà des outils, il y a surtout un modèle à repenser, je crois dans le modèle touristique que nous voulons sur le territoire. Aujourd'hui, quel que soit l'échelon on est allé beaucoup trop dans une sorte de marketing territorial, parfois d'ailleurs un petit peu folkloristes, qui trouve quand même ses limites sur le territoire, qui nous amène parfois un tourisme un petit peu caricatural. Au sujet de la Rhune. Il est quand même aussi un petit peu emblématique de ce modèle. Il y a eu un premier projet qui a été, qui a été présenté, qui était tout à fait hors de saison, qui ne correspondait pas du tout aux exigences de notre époque et sur lequel je crois qu'il faut réfléchir à nouveau s'il y avait des exigences de modernisation technique c'est vrai, notamment sur le petit train lui même et quelques autres aménagements.

Le social

Jean Jacques Lasserre (Fores 64) : La note (des dépenses liées au COVID) est salée. Durant notre mandature, nous avons augmenté le budget social de façon considérable On parlait beaucoup moins il y a quelques années de mineurs non accompagnés. Il fallait regarder avec davantage d'intensité les sujets de l'enfance ou de la jeunesse et du vieillissement dont nous avons été dans l'obligation d'augmenter d'une façon considérable les dépenses de fonctionnement en matière sociale. C'est une grande préoccupation. En l'espace de quatre ans nous avons perdu de la fiscalité: soit supprimée, soit réorientée en direction des collectivités locales. Nous avons perdu en dotations d'État. Nous avons perdu sur les premières années de notre mandature 72 millions d'euros à rapprocher des droits de mutation. C'était systématiquement sur les recommandations de monsieur Hollande. Et dans le même temps, nous avons enregistré sous notre mandature 80 millions d'euros de dépenses supplémentaires en matière de social. Tout ceci est colossal.

Henri Etcheto (Gauche 64): Il y a six ans, M. Lasserre nous décrivait un département qui était soi disant en situation de banqueroute, contrairement d'ailleurs à ce que disait la Chambre régionale des comptes. Or, l'encours de la dette était alors de 350 millions d'euros. Aujourd'hui, il est de 370 millions d'euros. Moi, je n'attaquerai pas ce problème là, mais j'en reviendrai par contre, à la question de la solidarité aujourd'hui, en un département qui est en difficulté sur son coeur de métier. Sur les politiques sociales, c'est ça. J'en veux pour preuve et pour illustration, un rapport absolument accablant de la Chambre régionale des comptes sur la politique enfance jeunesse. Il a été rendu au mois de décembre: pas moins de dix huit observations qui, en gros, convergent pour dire que le département est en difficulté pour mener ces politiques et on pourrait aussi parler d'autres sujets, comme celui de l'accompagnement du vieillissement. Nous pensons que nous devons être beaucoup plus ambitieux.

Anita Lopepe (EH Bai): Je pense qu'il va faire plus avec moins. On est dans une situation sanitaire très compliquée. Beaucoup d'argent public a été mis pour maintenir l'économie à flot et les besoins sociaux à côté de ça, vont aller crescendo. On est face à un gouvernement mené par une vision qui nous laisse à penser que l'argent ne sera pas pris la où il est, c'est à dire chez les riches et les actionnaires, et donc qu'il va falloir faire avec moins au niveau des collectivités territoriales et surement se serrer la ceinture aussi en tant que particulier. Donc, ça veut dire bien évidemment penser différemment le budget du département et le cœur de la mission du département étant celui du social et de la solidarité, nous, ce qu'on dit, c'est que c'est là qu'il faut concentrer les efforts. Sur la question de la rationalisation des politiques publiques, il faut enlever les doublons, faire en sorte que même si le conseil départemental 64 a gardé un certain nombre de champs d'intervention qui relèvent pourtant pour la plupart des compétences facultatives pour asseoir un petit peu son influence politique, peut être qu'il est temps de dire non. Concentrons nous sur l'essentiel. On ne sent pas vraiment de capacité à innover, à aller chercher plus loin, par exemple sur la question de garantir un revenu minimum, y compris aux 18 25 ans qui échappent pour l'instant au dispositif du RSA.

Sur l'idée d'un revenu minimum pour les jeunes ?

Anita Lopepe (EH Bai): Nous en porte la revendication d'un revenu minimal garanti. Cela suppose de se creuser la tête pour savoir comment on pourrait le mettre en place. Ça suppose d'innover. On pourrait porter la même logique sur les questions du maintien à domicile des personnes âgées. Pour nous, le revenu minimal garanti doit permettre d'amener toutes les personnes au minimum au niveau du seuil de pauvreté. On peut se questionner sur ce que l'on peut vivre juste au niveau du minimum du seuil de pauvreté. Mais il faut savoir qu'il y a beaucoup de personnes sur notre territoire qui sont en deçà. Ca serait un espèce de RSA jeune. On va même plus loin. On va sur le revenu minimum garanti, même pour les personnes au delà de 25 ans, jusqu'au niveau du seuil de pauvreté. 

Jean Jacques Lasserre (Forces 64): Nous revendiquons très sincèrement, les yeux dans les yeux une préoccupation sociale aussi importante que celle que vous énoncez. Nous avons déjà commencé et nous allons poursuivre en direction de la jeunesse. Nous allons mettre en place des actions très précises véritablement pour ces jeunes qui sont notamment entre 18 et 25 ans, qui sont sortis du RSA pour non seulement les accompagner dans les recherches quotidiennes de leur vie, nous avons mis en place et nous allons intensifier des aides au logement, des aides au permis de construire et nous allons les assister pour essayer de retrouver le chemin de la formation, de l'emploi et là où je suis d'accord avec vous, c'est que ces jeunes, nous allons prolonger ce que nous faisons. Moi, je suis complètement d'accord pour que ces jeunes là dont je connais le désarroi, dont je connais les interrogations, ils aient un minimum assuré pour précisément rentrer dans la possibilité de saisir les offres de formation et de recherche dans l'emploi. Suggérer simplement, à des jeunes, "on vous propose un cheminement vers l'emploi" c'est bien, mais ce n'est pas suffisant. Il faut assurer du fondamental qui mettent les jeunes en situation intellectuelle de le faire.

Henri Etcheto (Gauche 64):  La jeunesse aujourd'hui, c'est 0,1% du budget du département, donc c'est un chiffre déjà parlant. Et effectivement, je crois les premières mesures à prendre, surtout dans cette période où les jeunes ont notamment été particulièrement affectés, on le sait bien par la crise sanitaire et ses conséquences, c'est une priorité à donner. Nous avions demandé d'ailleurs au Parlement de Navarre que on puisse consentir une revalorisation exceptionnelle des bourses, par exemple pour les étudiants. On n'a pas donné suite à notre demande et je le regrette. C'est quelque chose que nous nous mettrions en oeuvre. Alors, évidemment, les étudiants, mais aussi tous les jeunes qui sont dans un parcours ou une demande d'insertion sociale et professionnelle. Et puis également parce que le département de devenir plus ambitieux de manière générale, sur ces compétences là, le médico-social de manière large, penser à élargir notre système de PMI Protection maternelle et infantile dont nous avons la charge à une protection maternelle et infantile juvénile qui s'élargissent également à la jeunesse. Et de manière générale, je rejoins ce qui a été dit par Anita Lopepe. Je crois qu'il faut absolument, dans l'esprit d'ailleurs de la loi Notre. Que le département se recentre sur ses compétences fondamentales qui sont les compétences sociales. Aujourd'hui, ce parti n'a pas été assez pris_._

La fibre

En janvier dernier, sur France bleu Pays Basque, nous vous parlions de cette enquête préliminaire ouverte en Pays Basque pour savoir si SFR emploie des travailleurs déclarés frauduleusement sur le chantier du déploiement de la fibre.

Jean Jacques Lasserre (Forces 64): Si c'était avéré bien entendu que nous condamnerions cette pratique. Mais je sais que ceci fait la délectation de notre opposition. Regardons tout de même des choses fondamentales. Quand nous avons pris la responsabilité, il y a six ans, monsieur Etcheto, nous avions une page blanche devant nous. Notre département faisait partie des cinq ou six départements français où pas une seule initiative n'avait été lancée. On a pris le parti avec beaucoup de risques de lancer un projet public. Pourquoi un projet public? Parce que nous considérons que la collectivité a un véritable rôle à jouer sur des principes fondamentaux, notamment d'aménagement du territoire et faisant aussi. On savait très bien qu'on s'expose à des complexités financières, juridiques, techniques, mais nous l'avons fait et je suis très heureux de dire que nous allons célébrer parce qu'il y a aussi des choses avancent. Il ne s'agit pas de dénoncer les dysfonctionnements sur lesquels nous n'avons aucune raison que nous regrettons, s'ils sont avérés, mais sur lequel nous nous portons aucune, mais aucune responsabilité. J'ai pris toutes les précautions nécessaires. Nous avons 152 communes à l'heure actuelle qui sont couvertes. Vers le milieu de l'année, nous aurons la moitié des communes du département qui seront couvertes. Nous sommes très fiers de ce résultat.

Anita Lopepe (EH Bai): Moi aussi, je souligne l'importance du développement de la fibre, notamment sur les territoires ruraux, puisque effectivement, c'est une condition indispensable pour attirer des entreprises. Donc, aucun doute là dessus, c'était à faire. C'est en train d'être fait. Par contre, sur la question des conditions dans lesquelles ces équipements se fait, je crois qu'il y a un vrai problème qui concerne pas d'ailleurs que la fibre. Je déplore une intervention de plus en plus grande des prestataires privés dans tous les chantiers publics. C'est le cas pour la fibre. La délégation de service public pour sa mise en place, mais c'est aussi le cas pour les prestations d'entretien, par exemple. Tous les différents bâtiments départementaux pour la maintenance informatique et numérique dans les collèges. De plus en plus, ce sont les entreprises privées qui répondent à ça. Une collectivité ne pourrait elle pas le faire publier en régie? Je crois que ça doit être une priorité. Ça permet de maintenir aussi de l'emploi public et au moins a minima, une collectivité ne doit elle pas imposer dans ses offres de marchés publics des clauses fortes, des clauses sociales fortes, notamment sur les politiques de ressources humaines? On pourrait même aller plus loin dans le souci de développer l'économie sociale et solidaire, pourquoi ne pas aussi imposer des clauses pour l'embauche sur certaines missions de personnes à l'insertion de personnes en situation de handicap? Encore une fois, c'est ça le cœur du métier du département. Donc, je crois que avec la sous traitance au privé, les collectivités publiques perdent le contrôle et il se passe ce qui s'est passé, si c'est avéré, avec le déploiement de la fibre. Et ça, c'est regrettable. Et oui, les collectivités publiques ont une responsabilité.

Henri Etcheto (Gauche 64): Bien entendu, c'est un chantier d'intérêt majeur. Il n'y a aucune délectation à voir les déboires que connaît ce chantier, au contraire du lieu du regret et de l'inquiétude. C'est d'ailleurs c'est pour ça que nous avons demandé d'abord des éclaircissements en interne au sein du Parlement de Navarre. Bon, je ne commenterai pas plus parce qu'effectivement, l'enquête est en cours et on espère qu'elle ne révélera rien de trop grave, même si, malheureusement, on a certaines inquiétudes. L'exécutif a perdu le contrôle sur ce dossier. Je pense que les relations avec le délégataire, visiblement, n'ont certainement pas été assez exigeantes. Le cahier des charges qui a été qui a été monté finalement n'était pas un cahier des charges réaliste_._

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